Après avoir survécu dans les années 80, l’iguane retrouvait le chemin du succès avec tout d’abord son 8e album Instinct puis avec sa livraison suivante Bricks By Bricks. Mieux même, toute la scène Indie et Grunge (Sonic Youth et Nirvana en tête) qui émergeât en ce tout début des années 90, considéraient notre bon vieux Iggy comme étant une de leurs influences principales.

Alors pour montrer de quoi il était capable à tout ces blancs becs jouvenceaux, Iggy se remit au travail et proposa son 10e album American Caesar fidèle aux sonorités de son temps mais tout en conservant la personnalité propre de son géniteur.

Car cet American Caesar est un Grand Disque. Probablement le dernier de Iggy mais aussi le meilleur album depuis au moins Lust For Life. Excusez du peu!

Bourré jusqu’à la gueule avec pas moins de 17 plages (époque 90’s oblige, où c’était la norme de bourrer jusqu’à la gueule un cd), cette livraison est très variée. On y retrouve avec un bonheur certain le Iggy Pop déglingué et irrévérencieux sur des titres Punk ou Rock Alternatifs comme les excellents « Wild America », qui lance les hostilité de la meilleure des façons, ou bien encore le destroy (et d’une perversité peu commune) « Plastic & Concrete ». Les autres morceaux du genre comme le déjanté « Boogie Boy », le plus alternatif / Grunge « Sickness » ou « Perforation Problems » feront leur (grand) effet.
Pour autant Iggy ici n’a pas oublié, comme je l’ai écrit plus haut, de varier son propos. On retiendra les bons « Mixin’ The Colors » avec son côté bluesy très affirmé, « Fuckin’ Alone » et ses rythmes posés tribaux, ainsi que les ballades « Jealousy » et « It’s Our Love ». Le country Rock « Highway Song » fait aussi son effet.
L’autre moment fort est le très pop rock « Besides You » tubesque à souhait. Ici, l’ami Iggy a invité la belle chanteuse Lisa Germano pour l’accompagner sur les refrains. Ce mariage chant féminin doux et voix de crooner est une belle réussite.
Il y a également une curiosité sur cette rondelle. Il s’agit du morceau « Caesar » où Iggy nous livre une diatribe enflammée en faisant des parallèles subtils entre l’empire Romain et les USA. Le tout porté par une musique la plus minimaliste qui soit. En gros, vous aurez envie comme l’Iguane de jeter tout le monde aux lions. Throw Them To The Lions qu’il disait…
Enfin, impossible de ne pas parler de cette superbe reprise du « Louie Louie » de l’ami Chuck Berry. Ici Iggy a modifié les paroles, sans doute pour mieux s’approprier ce titre et sans doute également pour montrer à tous ces blancs becs (Nirvana) en premier lieu que le rock n’roll crade avec ce riff universel (tiens c’est pas le même que « Smells Like Teen Spirit ») était dès sa création une arme de destruction massive.

Je me rappelle d’un truc qui m’avait frappé étant gamin. Je n’avais jamais écouté Iggy Pop. Mais quand j’ai vu pour la première fois cette image avec cet Iggy maigrichon et musculeux avec ce regard agressif, je me suis dit que ce disque était méchant. L’autre chose qui est sympa c’est la petite annotation « This Is An Iggy Pop Record »

C’est un disque qui a très bien vieilli, assez homogène en terme de qualité sans aucune chanson faible. En gros si vous ne le connaissez pas, vous trouverez au minimum une chanson qui saura vous interpeler.

Tracklisting:
1. Character
2. Wild America
3. Mixin’ The Colors
4. Jealousy
5. Hate
6. It’s Our Love
7. Plastic & Concrete
8. Fuckin’ Alone
9. Highway Song
10. Beside You
11. Sickness
12. Boogie Boy
13. Perforation Problems
14. Social Life
15. Louie Louie
16. Caesar
17. Girls Of N.Y.

Musiciens:
Iggy Pop : guitare, chant
Eric Schermerhorn : guitare
Malcolm Burn : guitare, claviers, harmonica
Hal Cragin : basse
Larry Mullins : batterie, percussions
Lisa Germano : chant sur Beside You

Producteur: Malcom Burn

Label: Virgin