Stomu Yamashata est un artiste qui apprécient les collaborations. Après la publication d’un disque en son nom, Raindog, il renoue avec ce type d’expérience. En plus de participer à la bande son de The Man Who Fell to Earth avec comme acteur David Bowie, en 1976 il forme un super trio appelé Go en la présence de l’ex chanteur/claviériste de Traffic Steve Winwood et l’ex batteur de Santana Michael Shrieve. Trio qui entre rapidement en studio.

Mais le percussionniste Japonais est très ambitieux. Il invite au gré des sessions quelques noms prestigieux de la sphère rock et jazz. Déboulent donc le maitre de la musique électronique Klaus Schulze, le guitariste Al Di Meola en rupture avec Return To Forever et le bassiste de Can, Rosko Gee (ex Traffic). Débarquent également la violoniste Hisako Yamashta, les joueurs de congas Lennox Langton et Brother James, le guitariste Pat Thrall, les guitaristes rythmiques Chris West, Junior Marvin et Bernie Holland, le trio vocal féminin Thunderthighs (Casey Synge, Dari Lalou, Karen Friedman) ainsi que Paul Buckmaster pour les orchestrations et les arrangements.

Finalement appelé Go, ce disque pourrait être le chainon manquant entre le space rock qui colle aux préoccupations humaines de Dark Side Of The Moon des Pink Floyd et ce que va produire Alan Parsons Project par la suite. En effet, Go ressemble sur la forme à Dark Side en élaborant une suite en 14 pièces sans temps mort. Sur le fond ce Lp s’apparente à un pop rock prog bien léchée que va affectionner l’ex ingé son des Floyd en mélangeant effets électroniques et orchestrations parsemés d’effluves funk.

Ce disque contient deux faces bien distinctes. La première, plus accessible, vire entre balade et groove funky. Côté balades où le chant de Steve Winwood se montre désespéré on y trouve le désenchanté et automnale « Nature » ainsi que le dramatique « Crossing The Line » avec un excellent solo de guitare de Pat Thrall et des illusions électroniques rêveuses de Klaus Schulze. Coté funk il y a le chaloupé et tribal « Man Of Leo » où Steve Winwood y met de l’engagement tant dans sa voix soul que de son orgue groovy. A l’affut, les Thunderthighs apportent une touche Gospel. Mais surtout il y la six cordes électrique d’Al Di Meola qui fait mouche. Son solo incisif, un brin latino, bien reconnaissable transcende ce titre.

Chacune de ces chansons sont entrecoupées d’instrumentaux électro, souvent étranges, futuristes, vaguement inquiétants faits par moment de nappes glacées aux synthés (« Solitude » en ouverture, « Air Over », « Stellar », « Space Theme »). On reconnait bien la kosmich music du claviériste berlinois bien secondé par le compositeur japonais. Car Stomu Yamashta en plus d’assurer les percus se met au clavier.

La seconde face est plus expérimentale, en tout cas dans un premier temps. Elle s’ouvre avec la suite « Space Requim », « Space Song », et « Carnival », entre électro et festival de percussions délirantes sur fond de philharmonie angoissante. Fort heureusement Steve Windwood nous libère de ce cauchemar par un funk nerveux, « Ghost Machine » proche de Return To Forever, bien aidé par la guitare d’Al Di Meola. Après l’interlude paisible « Surfspin », le disque se termine par deux chansons funky au mid tempo, l’exotique « Time Is Here » et le sensuel « Winner/Loser ».

Fier du résultat, Stomu Yamastha se voit bien poursuivre l’aventure sur scène.

Titres :
1. Solitude     
2. Nature        
3. Air Over    
4. Crossing The Line 
5. Man Of Leo           
6. Stellar        
7. Space Theme         
8. Space Requiem     
9. Space Song
10. Carnival   
11. Ghost Machine    
12. Surfspin   
13. Time Is Here       
14. Winner/Loser

Musiciens :
Stomu Yamash’ta : percussion, Synthé
Steve Winwood : Claviers, Chant
Michael Shrieve : Batterie
+
Al Dimeola : Guitare
Pat Thrall : Guitare
Chris West : Guitare
Junior Marvin : Guitare
Bernie Holland : Guitare
Klause Schulze : Synthé
Rosko Gee : Basse
Hisako Yamashta : Violon, Cœurs
Lennox Langton : Percussions
Brother James : Percussions
Thunderthighs (Casey Synge, Dari Lalou, Karen Friedman) : Chœurs
Paul Buckmaster : Orchestrations, Arrangements

Production : Stomu Yamashata, Paul Buckmaster