Fondé en 1979, THE REPLACEMENTS fait partie des noms les plus prestigieux de la scène musicale de Minneapolis aux côtés des PRINCE, HÜSKER DÜ, SOUL ASYLUM, THE SUICIDE COMMANDOS, THE JAYHAWKS.

Influencé par le Punk, THE REPLACEMENTS était dans une posture radicale durant ses premières années et écumait les clubs en crachant ses tripes. En parallèle, le groupe travaillait aussi sur plusieurs démos. Signé chez Twin/Tone Records, un label du coin indépendant qui était alors en plein développement), THE REPLACEMENTS travaille sur son premier album studio et se fait épauler à la production par Peter Jesperson et Steven Fjelstad. L’album en question a pour titre Sorry Ma, Forgot To Take Out The Trash (traduit littéralement, ça donne: désolé, maman, j’ai oublié de descendre les poubelles) et sort le 25 août 1981.

Ce premier album de THE REPLACEMENTS contient 18 titres et 10 d’entre eux durent moins d’une minute. Le groupe mené par le chanteur Paul Westerberg (une des figures les plus sous-estimées du Rock américain) n’hésite pas à sortir les crocs, se faire rentre-dedans, mordre aux mollets en balançant des brûlots Punk/Rock n’ Roll tels que « Takin’ A Ride », « Hangin’ Downtown », « I Bought A Headache », doté d’un refrain entêtant et d’un solo qui fracasse tout, « Shiftless When Idle », qui anticipe un peu ce que sera la facette la plus féroce du Rock Alternatif des 80’s, « Somethin’ To Dü », l’expéditif « More Cigarettes » ou encore « Raised In The City », qui met bien en avant la section basse/batterie. Qui plus est, ces titres joués sur le fil du rasoir possèdent quelques petits solos simples, mais bien sentis. THE REPLACEMENTS pousse même le curseur vers le Punk Hardcore à travers des morceaux ultra-expéditif, à l’arrache comme « Careless », « Customer » qui fait l’effet d’un bulldozer, la speederie dévastatrice « Rattlesnake », l’enivrant « I Hate Music » qui peut s’apparenter à un manifeste contre l’état d’esprit de la musique mainstream, « Don’t Ask Why » avec son refrain en forme de slogan ensorceleur, « Shutup » ou encore « Love You Till Friday », une speederie jouée à toute berzingue et empreinte d’un zeste de nonchalance. Le groupe emmené par Paul Westerberg a aussi arrondi les angles en certains occasions, que ce soit avec « Kick Your Door Down », un mid-tempo Punk Rock sous tension, pas très loin des DEAD BOYS, qui est marqué par des guitares incendiaires, un chant déchirant, plaintif; « Otto », un morceau qui démarre sur les chapeaux de roue puis se signale par un break aussi surprenant qu’impromptu au milieu des hostilités qui fait ralentir le tempo et « Johnny’s Gonna Die », le seul titre à dépasser les 3 minutes et qui est un mid-tempo à la sensibilité à fleur de peau, plus axé sur la mélodie, tire davantage vers le Hard Rock, la Power-Pop, se caractérisant par une basse ronflante, pesante, un solo de gratte athlétique qui montre que les musiciens ne sont pas maladroits et qui se démarque clairement du reste de l’album.

Pour un premier album, Sorry Ma, Forgot To Take Out The Trash est plutôt prometteur. THE REPLACEMENTS s’est montré sans concession avec son lot de titres exécutés à l’arrache, avec les nerfs à vifs, parfois à fleur de peau. Un certain sentiment d’urgence en ressort et on trouve aussi quelques petits solos sympas. Cet album est un premier pas intéressant pour THE REPLACEMENTS et, pour la suite, demande confirmation, progression.

Tracklist:
1. Takin’ A Ride
2. Careless
3. Customer
4. Hangin’ Downtown
5. Kick Your Door Down
6. Otto
7. I Bought A Headache
8. Rattlesnake
9. I Hate Music
10. Johnny’s Gonna Die
11. Shiftless When Idle
12. More Cigarettes
13. Don’t Ask Why
14. Somethin’ To Dü
15. I’m In Trouble
16. Love You Till Friday
17. Shutup
18. Raised In The City

Line-up:
Paul Westerberg (chant, guitare)
Bob Stinson (guitare)
Tommy Stinson (basse)
Chris Mars (batterie)

Label: Twin/Tone Records

Producteur: Paul Westerberg, Peter Jesperson & Steven Fjelstad