Attention chef-d’œuvre à réhabiliter !

Folly’s Pool est un combo créé en 1975 à Fresno en Californie. Il rassemble le chanteur/guitariste acoustique Jeff Carlson, le bassiste Jim Reap, le batteur Jeff Bryon, les guitaristes Doug Carlson et Larry Ohl ainsi que le flûtiste Danny Jordan. En 1977, aidé du batteur/ percussionniste Jeff McCutchen, le groupe pond un album pour le compte du label Century.

Imaginez CSN&Y, Genesis, Eagles, America et Camel réunis pour réaliser ce Lp éponyme. En effet, Folly’s Pool fait le pari réussi de mélanger country et prog, de fusionner un rock rural qui sent les grands espaces et un rock symphonique qui invite à l’évasion, de croiser la guitare folk de Neil Young et la flûte de Peter Gabriel. Voilà donc un opus réalisé par des instrumentistes qui misent autant sur l’esthétique et l’émotion que sur leurs racines musicales, cela parait surprenant mais l’alchimie fonctionne. Le charme opère.

Fait de 7 chansons qui oscillent entre 5 et 7 mn, ce bassin de la folie s’ouvre avec le titre qui donne le nom à la formation. Cela débute par un piano qui répète une mélodie séduisante afin d’introduire de belles harmonisations vocales (elles le seront tout au long de ce 33-tours). Cela s’accélère, où s’échangent solos de flûte et de guitare pour une conclusion irréelle. « Fallen Pony » qui suit est une longue ballade rêveuse et mélancolique menée d’accords de guitares acoustiques cristallins et faite d’interventions de six cordes électrique bluesy ainsi que d’une flûte rêveuses (c’est curieux, on a l’agréable impression d’entendre la Les Paul de Duane Allman collée à flûte traversière Andrew Latimer). Piste la moins prog, « Just A Memory » est une balade country aux mélodies soignées. « Jig In A » commence par une gigue, danse d’origine irlandaise. Mais rapidement Folly’s Pool varie les tempos, d’un calme apaisant en passant par des passages plus nerveux. Les fans de Yes pourront apprécier l’intro de « Before The Gates Of Elessaar » pour un heavy prog à la Jethro Tull où le lead guitariste va se montrer inspiré. Avec « Kathleen », c’est comme si Stephen Still chantait pour Camel. Le vinyle se termine avec « West Of The Skies » entre ambiance dramatique, désespérée, champêtre pour un final céleste.

Bref, voilà une galette qui aurait mérité un bien meilleur sort que de passer complétement inaperçu. Le succès n’étant pas au rendez-vous, Folly’s Pool se sépare peu de temps après. Chacun ira à divers projets musicaux sans lendemain. Mais surprise le groupe refait surface de manière confidentiel en 2008 pour un second album. A ce jour il est toujours en activité pour un style rock sudiste.

Quant à Folly’s Pool il est devenu un de mes disques de chevet. Adoptez-le, vous ne serez pas déçu.

Titres :
1. Folly’s Pool
2. Fallen Pony
3. Just A Memory
4. Jig In A
5. Before The Gates Of Elessaar
6. Kathleen
7. West Of The Skies

Musiciens :
Jeff Carlson : Chant, Guitare Acoustique
Jim Reap : Basse, chœur
Jeff Bryon : Batterie
Doug Carlson : Guitare, Chœur
Danny Jordan : Flûte
Larry Ohl : Guitare
+
Drums : Jeff McCutchen

Production : Folly’s Pool