btt80s-8716

Les années 80, elles ont été aimées, adorées d’un côté; détestées, méprisées, honnies, de l’autre. En un mot comme en 100, elles n’ont pas laissé indifférent. Tout un chacun a sa propre idée, sa propre vision de ce qu’ont été les 80’s. Beaucoup de gens pensent bien connaître cette décennie. Et pourtant… Pourtant, celle-ci regorge de détails (et pas des moindres) qui ont plus ou moins échappé à pas mal de gens. S’il est de bon ton d’associer cette décennie à la New-Wave, à la Synth-Pop, au Hard FM/AOR, à la prolifération de groupes de Hard Rock (en particulier, ceux qui arboraient un look plus ou moins glam) et de Heavy Metal, à des figures comme Michael JACKSON, PRINCE, George MICHAEL, Whitney HOUSTON, MADONNA qui ont régné dans les charts, tant au niveau des singles que des albums, si pour beaucoup, les 80’s ont été dominées par les  synthés et sont synonymes de superficialité et rien d’autre; il serait très réducteur de s’en tenir à ce postulat. Beaucoup de ces personnes ne connaissent peut-être pas aussi bien les 80’s qu’elles le prétendent. Car s’il est vrai que les courants musicaux et les artistes cités ont eu le vent en poupe durant cette décennie, ils étaient loin d’être les seuls. D’autres groupes et artistes, moins voyants, ont animé les 80’s et ont même rencontré un certain succès, sans pour autant être dans le vent. C’est un peu comme une personne qui se trouve dans une pièce et qui ne remarque pas forcément certaines choses qui y sont présentes, voyantes autour d’elle.

Ce dossier est donc une occasion toute rêvée de mettre un coup de projecteur sur ces groupes et artistes qui n’étaient pas spécialement « tendance », mais qui ont connu un beau succès durant les 80’s (voire à postériori, mais les bases avaient été posées durant cette décennie). Dans cette optique, on ne parlera donc pas de New Wave, de Synth-Wave, de Glam-Metal, de Hard FM/AOR. On ne parlera pas non plus de U2 et de SIMPLE MINDS qui ont connu un énorme succès (surtout les premiers nommés, les seconds ayant fait partie de la New Wave un temps). Ici, il n’est nullement question de juger sur la qualité musicale, sur des histoires de crédibilité ou quoi que ce soit. Non, il s’agit juste de recadrer certaines choses, de rappeler que tout n’est pas noir ou blanc à 100%, qu’entre ces 2 pôles, il y a une énorme quantité de matière grise.

A présent, voici une liste de groupes et artistes (certains d’entre eux avaient même déjà fait leurs preuves dans les 70’s, voire même les 60’s) qui ont réussi à faire leur trou dans les 80’s.

Tom PETTY
8ce26d2465940a560a35695fac483054
Que ce soit avec ses HEARTBREAKERS, en solo et même dans le cadre d’un side-project (THE TRAVELING WILBURYS, dont on reparlera), Tom Petty peut se targuer d’avoir connu de belles réussites durant les 80’s. Pensez donc: à l’exception de l’album Long After Dark en 1982, tous les disques qu’il a enregistrés à cette époque ont été certifiés au moins platine. A quelques exceptions près, ils ont été accueillis favorablement par la critique.

Les albums:
Hard Promises (1981): 5ème au Billboard Top 200 (31 semaines de présence) et disque de platine (par ailleurs disque de platine au Canada où il s’est classé 3ème et n°1 en Nouvelle Zélande)
Long After Dark (1982): 9ème au Billboard Top 200 (32 semaines de présence) et disque d’or (également disque d’or au Canada, où il s’est classé 17ème)
Southern Accents (1985): 7ème au Billboard Top 200 (32 semaines de présence) et disque de platine (par ailleurs, disque d’or au Canada)
Let Me Up (I’ve Had Enough) (1987): 20ème au Billboard Top 200 (20 semaines de présence) et disque de platine (idem au Canada)
Full Moon Fever (1989): 3ème au Billboard Top 200 (77 semaines de présence) et disque 5 fois platine (l’album s’est également classé 3ème au Canada où il a été certifié 6 fois platine, 2ème en Suède où il fut disque d’or, 8ème en Grande Bretagne et disque d’or). L’album fut également 19ème meilleure vente globale de l’année 1989 aux USA (et 22ème sur l’année 1990).

Les singles (par ordre chronologique) aux USA:
* The Waiting: 19ème – 1981
* A Woman In Love (It’s Not Me): 79ème – 1981
* You Got Lucky: 20ème – 1982
* Change Of Heart: 21ème – 1983
* Don’t Come Around Here No More: 13ème – 1985
* Make It Better (Forget About Me): 54ème – 1985
* Rebels: 74ème – 1985
* Needles And Pins (feat. Stevie NICKS): 37ème – 1986
* Jammin’ Me: 18ème – 1987
* I Won’t Back Down: 12ème – 1989
* Runnin’ Down A Dream: 23ème – 1989
* Free Fallin’: 7ème – 1989

A ce tableau fort satisfaisant (5 albums dans le Top 20, dont 4 dans le Top 10 ; 12 singles dans le Billboard Hot 100, dont 6 dans le Top 20), on peut ajouter que l’album Damn The Torpedoes, sorti en 1979 et certifié 3 fois platine au pays de l’Oncle Sam, a atteint son sommet (la 2ème place) en février 1980 et avait séjourné 67 semaines en son temps, ce qui lui avait permis d’être la 5ème meilleure vente US de l’année 1980; alors que le single « Refugee », commercialisé le 11 janvier 1980, avait culminé à la 15ème place. On peut le dire: Tom PETTY a contribué à écrire les plus belles pages de l’Histoire du Heartland-Rock, en compagnie de Bruce SPRINGSTEEN et John « Cougar » MELLENCAMP.

Bruce SPRINGSTEEN
springsteen-no-number-one-2
Est-il vraiment nécessaire de présenter le Boss ? S’il a démarré sa carrière en 1973 après des années de lutte, à partir de 1964, pour faire son trou dans la musique, Bruce Springsteen a eu une carrière jalonnée d’albums numéros 1 et multiplatinés sur plusieurs décennies. Et même si certains font mine de ne pas le savoir où de l’avoir oublié, il a laissé une énorme empreinte durant les 80’s, et pas qu’un peu: cette décennie l’a vu sortir 3 albums majeurs du Rock américain (The RiverNebraska et Born In The USA), dont 2 ont atteint des chiffres de vente stratosphériques. Il a même sorti, en 1986, un triple live CD (ou quintuple live LP, c’est selon), Live/1975-85, qui figure parmi les disques en public les plus vendus de tous les temps, sa sortie ayant eu pour but de lutter contre les bootlegs de mauvaise qualité de ses concerts. Les  chiffres de vente de ses disques, leur durée dans les charts ont de quoi donner le tournis. Soit dit en passant, c’est à partir des 80’s que le Boss a atteint la 1ère place du Billboard US Top 200. Voici le récapitulatif ci-dessous:

Les albums:
The River (1980): 1er au Billboard Top 200 (107 semaines de présence) et disque 5 fois platine (par ailleurs, n° 1 au Canada où il fut certifié double platine, n° 2 en Grande Bretagne – disque de platine -, en Nouvelle-Zélande – disque double platine là-bas -, en Suède, n°3 en France où il a été double disque d’or, n° 8 en Australie où il a été certifié 3 fois platine, et accessoirement top 10 dans plusieurs pays du globe)
Nebraska (1982): 3ème au Billboard Top 200 (29 semaines de présence) et disque de platine (par ailleurs, 3ème également au Canada, en Grande Bretagne et en Nouvelle-Zélande où il a été disque d’or et de platine)
Born In The USA (1984): 1er au Billboard Top 200 (143 semaines de présence) et disque 15 fois platine (le disque a également été n°1 au Canada, en Grande Bretagne, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, aux Pays Bas, en Norvège, en Suède; n°2 en France, en Italie, en Espagne, n° 6 au Japon. Les certifications or, platine, multi-platine et diamant ont été nombreuses aux 4 coins du globe. En 2012, on a estimé à 30 millions d’exemplaires le chiffre de vente de l’album à échelle planétaire).
Live/1975-85 (1986): n°1 au Billboard Top 200 (26 semaines de présence) et disque 13 fois platine (a également été n°1 au Canada et aux Pays Bas, n°3 en Australie).
Tunnel Of Love (1987): n°1 au Billboard Top 200 (45 semaines de présence) et disque 3 fois platine (fut également n°1 au Canada – disque 3 fois platine aussi -, en Grande Bretagne, en Suède – disque de platine dans ces 2 pays -, en Norvège, en Italie, en Espagne, n°2 en Suisse, n°3 en Allemagne et au Japon, n°5 en Australie, n°6 en Nouvelle-Zélande)

Les singles aux USA:
* Hungry Heart: 5ème – 1980
* Fade Away: 20ème – 1981
* Dancing In The Dark: 2ème – 1984
* Cover Me: 7ème – 1984
* Born In The USA: 9ème – 1984
* I’m On Fire: 6ème – 1985
* Glory Days: 5ème – 1985
* I’m Goin’ Down: 9ème -1985
* My Hometown: 6ème – 1985
* War: 8ème – 1986
* Fire: 46ème – 1987
* Brilliant Disguise: 5ème – 1987
* Tunnel Of Love: 9ème – 1987
* One Step Up: 13ème – 1988

Le bilan de Bruce SPRINGSTEEN est extrêmement satisfaisant: 3 albums studio et 1 live se sont hissés à la 1ère place du Billboard, un autre s’y est classé 3ème, tandis que sur les 14 singles sortis, 13 se sont classés dans le Top 20 et 11 dans le Top 10. Voilà des statistiques qui calment. Rares sont les personnes qui associent Bruce SPRINGSTEEN aux 80’s, alors que ces chiffres, ces statistiques démontrent qu’il a laissé une grosse empreinte sur cette décennie.

John Cougar MELLENCAMP
56e923b77f1ea078382661ef518efe8c-john-mellencamp-heartland
A l’instar de Bruce SPRINGSTEEN et de Tom PETTY, John Cougar MELLENCAMP a débuté sa carrière dans les 70’s (en 1976, pour être plus précis). S’il a fait une incursion dans le cinéma, il a surtout largement contribué à apporter au Heartland-Rock ses lettres de noblesse. La seconde moitié des 70’s lui a permis de se construire pas à pas, de s’affirmer. Les 80’s le hisseront au sommet. C’est simple: sur les 7 albums qu’il a sortis durant cette décennie, 6 ont été certifiés disque de platine ou multiplatine et 5 d’entre eux ont atteint le Top 10 du Billboard. La preuve ci-dessous:

Les albums:
Nothin’ Matters And What If It Did (1980): 37 ème au Billboard Top 200 (55 semaines de présence) et disque de platine
American Fool (1982): 1er au Billboard Top 200 (106 semaines de présence) et disque 5 fois platine (idem au Canada)
Uh-Huh (1983): 9ème au Billboard Top 200 (66 semaines de présence) et disque 3 fois platine (9ème également au Canada, où il a été 5 fois platine)
Scarecrow (1985): 2ème au Billboard Top 200 (75 semaines de présence) et disque 5 fois platine (idem au Canada; 2ème également en Australie où il a été 4 fois platine)
The Lonesome Jubilee (1987): 6ème au Billboard Top 200 (53 semaines de présence) et disque 3 fois platine (accessoirement n°1 au Canada où il a été 6 fois platine)
Big Daddy (1989): 7ème au Billboard Top 200 (23 semaines de présence) et disque de platine (au Canada, il s’est classé 3ème et a été 3 fois platine; puis n°2 en Australie où il a été disque de platine)

Les singles aux USA:
* This Time: 27ème – 1980
* Ain’t Even Done With The Night: 17ème – 1981
* Hurts So Good: 2ème – 1982
* Jack & Diane: 1er – 1982
* Hand To Hold On To: 19ème – 1982
* Crumblin’ Down: 9ème – 1983
* Pink Houses: 8ème – 1983
* Authority Song: 15ème – 1984
* Lonely Ol’ Night: 6ème – 1985
* Small Town: 6ème – 1985
* R.O.C.K In The U.S.A (A Salute To 60s Rock): 2ème – 1986
* Rain On The Scarecrow: 21ème – 1986
* Rumbleseat: 28ème – 1986
* Paper In Fire: 9ème – 1987
* Cherry Bomb: 8ème – 1987
* Check It Out: 14ème – 1988
* Rooty Toot Toot: 61ème – 1988
* Pop Singer: 15ème – 1989
* Jackie Brown: 48ème – 1989

Si John « Cougar » MELLENCAMP a eu plusieurs albums à succès, il peut se targuer d’avoir eu autant de réussite avec les singles. S’ils ne sont pas tous sont rentrés dans le Billboard, 19 d’entre eux s’y sont classés, ce qui n’est pas rien. Sur ces 19 singles, 14 ont atteint le Top 20, 9 se sont installés dans le Top 10, 2 ont atteint la seconde place et un (« Jack & Diane ») s’est classé n°1. On peut dire que les 80’s lui ont souri et nul ne peut nier la place prépondérante qu’il a occupée durant cette décennie.

GEORGIA SATELLITES
9d0e7179950b4862cdacd52140585fe7_lg
Ayant initialement débuté sous le patronyme de KEITH AND THE SATELLITES en 1980, la formation d’Atlanta emmenée par Dan Baird (chant, guitare) et Rick Richards (guitare) s’est rebaptisée GEORGIA SATELLITES en 1982. Après plusieurs années à écumer les clubs, ce groupe a lancé en éclaireur un EP intitulé Keep The Faith en 1985, puis dans la foulée, a décroché un contrat chez Elektra. C’est en 1986 que sort son premier album éponyme et, à cette époque, il fait sensation au milieu de tous les albums en vogue, qu’ils soient estampillés Pop, Synth-Pop, New-Wave, Hard FM, Glam Metal ou encore Heavy Metal, Thrash Metal. GEORGIA SATELLITES ramène en effet le Rock Sudiste au premier plan. Son premier album éponyme atteint en effet la 5ème place du Top albums US, s’écoule à plus d’un million d’exemplaires au pays de l’Oncle Sam et les 2 singles qui en sont extraits (« Battleship Chains » et surtout « Keep Your Hands To Yourself ») se distinguent dans le Billboard Hot 100, le second nommé ratant de peu la 1ère place, ayant été devancé par « Livin’ On A Prayer » de BON JOVI le 21 février 1987. Par ailleurs, l’album en question avait même été crédité d’un 5 étoiles par Kerrang! à l’époque, c’est tout dire !

L’album:
Georgia Satellites (1986): 5ème au Billboard Top 200 (42 semaines de présence) et disque de platine.

Les singles aux USA:
* Keep Your Hands To Yourself: 2ème – 1987
* Battleship Chains: 86ème – 1987
* Hippy Hippy Shake: 45ème – 1988

Après avoir créé la sensation durant la période 1986/87, GEORGIA SATELLITES a sorti 2 autres très bons albums (Open All Night en 1988, puis In The Land Of Salvation And Sin en 1989) qui n’ont malheureusement pas rencontré le même succès, malgré de très bonnes critiques. Open All Night s’était classé 77ème au Billboard (pour 13 semaines de présence), tandis que In The Land… a dû se contenter d’une modeste 130ème place (pour 13 semaines de présence également). Dommage, vraiment dommage, car le groupe d’Atlanta méritait beaucoup mieux. Celui-ci est tout de même resté dans les coeurs des amateurs de Classic-Rock et de Hard Rock et peut se targuer d’avoir réalisé un sans-faute discographique.

LITTLE FEAT
8f29_3
Petit rappel historique: LITTLE FEAT, formation originaire de Los Angeles, fut très active durant les 70’s, période pendant laquelle elle a connu son âge d’or artistique et contribué à écrire une des plus belles pages de l’Histoire du Classic-Rock américain. Ce groupe emmené par un chanteur-guitariste-harmoniciste charismatique nommé Lowell George était un combo de Rock assez éclectique puisqu’il s’autorisait des incursions dans le Blues, le Jazz, le Funk, le Folk, la Country, le Boogie, des éléments qu’il intégrait avec réussite dans sa tambouille Rock n’ Roll. Ce groupe n’hésitait pas à se lancer dans de longues jams. Hélas, la mort de Lowell George, dûe à une overdose de cocaïne, allait mettre fin à l’aventure du groupe en 1979. C’est du moins ce qu’on croyait car voilà qu’en 1987, LITTLE FEAT est réactivé avec, à sa tête, Paul Barrere et Bill Payne (qui faisaient partie du groupe au début des 70’s) qui se partagent le chant en compagnie d’un certain Craig Fuller, qui a sévi au sein du groupe de Country-Rock PURE PRAIRIE LEAGUE. Le retour discographique du groupe se concrétise en 1988 avec la sortie de Let It Roll, son 8ème album studio (le dernier en date remontant en 1979). Et contre toute attente, le disque est satisfaisant, assez réussi, même si on ne retrouve pas la magie qui opérait durant l’âge d’or du combo de Los Angeles. Non seulement le disque, orienté Rock Sudiste/Heartland Rock (donc, très roots dans l’âme), tient la route, mais en plus il s’est imposé comme un des plus grands succès commerciaux du groupe: il a en effet été certifié disque d’or aux USA, tout en ayant séjourné 33 semaines dans le Billboard Top 200. Aucun single extrait de l’album ne s’est classé dans le Billboard Hot 100, mais des titres tels que « Let It Roll » et « Hate To Lose Your Lovin’  » sont de premier choix pour tout amoureux du Classic-Rock qui se respecte.

L’album:
Let It Roll (1988): 36ème au Billboard Top 200 (33 semaines de présence) et disque d’or.

Par ailleurs, notons que certains vieux albums du groupe (Dixie ChickenFeats Don’t Fail Me NowWaiting For A Hero et le live Waiting For Columbus) ont été certifiés or et platine durant la fin des 80’s. Par la suite, LITTLE FEAT publiera d’autres albums (8 au total), mais aucun d’entre eux n’obtiendra ne serait-ce qu’une parcelle de succès et, il faut l’admettre, sur le plan qualitatif, ils ne rivalisent pas avec les classiques du groupe. Quant à Craig Fuller, il quittera LITTLE FEAT en 1993. Avec du recul, Let It Roll peut être perçu comme un dernier baroud d’honneur d’un groupe qui a beaucoup apporté au Classic-Rock américain.

John FOGERTY
3a50c3d0-0ba1-4dac-8bab-87ed0b234173
John Fogerty est une figure incontournable du Rock américain, que dis-je, une icône, une légende. Il a contribué à emmener vers les sommets CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL entre 1968 et 1972, devenant par la même occasion une immense source d’inspiration pour une grande quantité de musiciens américains (demandez donc à Bruce Springsteen, Eddie Vedder ce qu’ils en pensent…). Une fois que le split de CCR a été consommé, John FOGERTY s’est lancé en solo. 2 albums (Blue Ridge Rangers en 1973 et John Fogerty en 1975) sont sortis dans les 70’s, mais n’ont pas été couronnés de succès malgré leurs qualités. Ensuite, ayant été empêtrés dans des démêlés judiciaires avec son ancienne maison de disque, John FOGERTY a dû patienter 10 ans avant de revenir aux affaires. C’est en janvier 1985, en effet, que sort Centerfield, son 3ème album studio. Comme pour le précédent disque, John FOGERTY s’est occupé de tout: composition, chant, divers instruments et production. Et contre toute attente, ce 3ème album solo de John FOGERTY, orienté Heartland-Rock/Country-Rock, obtient la consécration en se classant n°1 aux USA, ainsi que dans d’autres contrées (Norvège, Suède) et 2ème au Canada, en Finlande. Certains singles extraits de l’album réalisent des scores honorables dans les hit-parades, alors qu’ils ne collent pas vraiment avec ce qui était dans l’air du temps à l’époque, même si quelques titres de l’album flirtent un peu avec la modernité de l’époque (mais sans pour autant s’y vautrer). Ce coup de projecteur sur John FOGERTY a permis de rappeler qui a, entre autres, servi de source d’inspiration aux Bruce Springsteen, Tom Petty et John « Cougar » Mellencamp.

Les albums:
Centerfield (1985): 1er au Billboard Top 200 (51 semaines de présence) et disque 2 fois platine.
Eye Of The Zombie (1986): 26ème au Billboard Top 200 (19 semaines de présence) et disque d’or.

Les singles aux USA:
* The Old Man Down The Road: 10ème – 1985
* Rock And Roll Girl: 20ème – 1985
* Centerfield: 44ème – 1985
* Eye Of the Zombie: 81ème – 1986

Peu de temps après, comme indiqué ci-dessus, John FOGERTY a sorti un successeur (Eye Of The Zombie) qui n’a pas eu le même impact, en rencontrant un succès des plus mitigés, tant du côté de la critique que du public. Et il faudra attendre encore plus de 10 ans (11, plus précisément) pour voir le sieur Fogerty revenir aux affaires. Centerfield n’en demeure pas moins une des plus belles réussites du milieu des 80’s.

THE FABULOUS THUNDERBIRDS
music_feature-6723
Groupe formé au milieu des 70’s autour du chanteur-harmoniciste Kim Wilson et du guitariste Jimmie Vaughan, frère du fameux Stevie Ray (dont on parlera plus tard), THE FABULOUS THUNDERBIRDS a défendu avec fierté les couleurs du Blues-Rock et du Blues texan dès ses débuts en 1979, puis tout au long des 80’s, période pendant laquelle cette formation a publié la bagatelle de 6 albums studios. Si les FABULOUS THUNDERBIRDS ont timidement posé un premier pied dans le Billboard US avec Butt Rockin’ (181ème), ils ont été révélés à la face du grand public en 1986 (tout comme GEORGIA SATELLITES) avec Tuff Enuff, son 5ème album studio. En modernisant légèrement (mais de manière extrêmement modérée) son propos et en se présentant comme un groupe fun, anti-prise de tête, le quatuor texan bénéficie d’une exposition médiatique qu’il n’avait jamais eue auparavant (et qu’il ne retrouvera plus par la suite). Porté par les singles « Tuff Enuff » et Wrap It Up », Tuff Enuff s’est affirmé comme le point culminant de la carrière commerciale du groupe en ayant dépassé le million d’exemplaires vendus au pays de l’Oncle Sam (source: RIAA).

L’album:
Tuff Enuff (1986): 13ème au Billboard Top 200 (53 semaines de présence) et disque de platine.

Les singles aux USA:
* Tuff Enuff: 10ème – 1986
* Wrap It Up: 50ème – 1986
* Stand Back: 76ème – 1987
* Powerful Stuff: 65ème – 1988

Par la suite, THE FABULOUS THUNDERBIRDS a placé 2 autres albums dans le Billboard US (Hot Number en 1987 s’est classé 49ème, tandis que Powerful Stuff est modestement apparu à la 118ème place en 1989), ainsi que 2 autres singles dans les charts, avant de quitter définitivement les charts. Le groupe texan a cependant toujours poursuivi ses activités, avec Kim Wilson comme seul membre rescapé du line-up des débuts, et s’il s’est montré moins prolifique en sorties d’albums depuis les 90’s , il continue de tourner encore dès que l’occasion s’en présente. THE FABULOUS THUNDERBIRDS aura toutefois prouvé, avec d’autres groupes et artistes, qu’il était possible de faire du Blues-Rock dans les 80’s et d’accéder à la consécration commerciale, même de façon éphémère.

POCO
poco-call-it-love
Groupe méconnu en Europe, POCO a acquis ses galons de formation culte en ayant écumé le circuit à la fin des 60’s et durant les 70’s en pratiquant une Country-Rock très roots. Si Rusty Young (guitare, banjo, chant) est la figure de proue inamovible de ce groupe originaire de Los Angeles, celui-ci a compté dans ses rangs Jim Messina (guitare, basse, chant), qui a mené une carrière fructueuse en duo avec Kenny Loggins, et Randy Meisner (basse), qui fera les beaux jours des EAGLES. POCO n’a pas eu beaucoup de chance dans sa carrière, ayant dû étonnamment se contenter d’un succès d’estime. Les incessants changements de line-up durant toute sa carrière ont probablement empêché le groupe de monter plus haut. Mais voilà: alors que POCO n’avait récolté qu’un seul disque d’or dans sa carrière (Legend, sorti en 1978, qui s’était classé 14ème à l’époque) et avait enchaîné les albums dans la première moitié des 80’s (avec un certain Paul Cotton au micro) sans marquer plus que ça les esprits (c’est à peine si on a remarqué que les singles « Midnight Rain » et « Under The Gun » se sont classés respectivement 74ème et 48ème dans le Billboard Hot 100 en 1980), voilà qu’à la grande surprise générale, le line-up historique du premier album (Pickin’ Up The Pieces, sorti en 1969, soit 20 ans plus tôt), constitué de Rusty Young, Jim Messina, Randy Meisner, Richie Furay (guitare) et George Grantham (batterie), se réunit pour enregistrer Legacy, le 17ème album studio de POCO. Et non seulement, le disque est acclamé par les fans et la critique, mais en plus, il réalise une belle performance dans les charts US, devenant disque d’or (le seul avec Legend à avoir réussi cette performance). POCO réussit même à placer 2 singles (sur les 5 extraits de l’album) dans le Top 100 US, l’un d’entre eux (« Call It Love ») se payant le luxe de se frayer un chemin dans le Top 20. L’album lui-même est perçu qualitativement comme le meilleur du groupe depuis Legend, les musiciens (à l’exception du batteur George Grantham) se répartissant équitablement le chant principal sur les différents titres du disque. En outre, plusieurs guests de renom ont été conviés à la fête: le pianiste Billy Payne (considéré comme une référence par bon nombre de ses confrères), le batteur Jeff Porcaro, le chanteur Richard Marx et le percussionniste Paulinho Da Costa.

L’album:
Legacy (1989): 40ème (28 semaines de présence) au Billboard Top 200 et disque d’or.

Les singles aux USA:
* Call It Love: 18ème – 1989
* Nothin’ To Hide: 39ème – 1989/1990

Ce succès, ce retour en grâce, avouons-le, personne ne l’avait vu venir. Il fut l’une des surprises de la décennie. Ce fut également le dernier baroud d’honneur du line-up des débuts du groupe. En effet, par la suite, Paul Cotton a repris son poste de chanteur au sein de POCO, Jim Messina  et Randy Meisner s’en sont allés vaquer à d’autres occupations. POCO a sorti ensuite 2 albums de manière confidentielle.

THE KENTUCKY HEADHUNTERS
d8870b5eb203ef461f5da0cb61ede8b3
THE KENTUCKY HEADHUNTERS a débuté en 1968 sous le nom de ITCHY BROTHER (mais sans sortir le moindre disque sous ce patronyme) avant de splitter en 1982. Les membres du groupe se réunissent en 1986 et accueillent dans leurs rangs le chanteur Ricky Lee Phelps, ce qui va lancer la carrière du groupe. Evoluant entre Country-Rock et Rock Sudiste, THE KENTUCKY HEADHUNTERS sort chez Mercury son premier album Pickin’ On Nashville en octobre 1989, lequel est salué par la critique et les fans. Et à la surprise générale, ce disque crée la sensation en se vendant bien sur le long terme (il est resté dans le Billboard pendant presque 2 ans), avec une certification double platine à la clé au pays de l’Oncle Sam et chez le voisin canadien. Aucun single ne s’est classé dans le Billboard Hot 100, mais des titres tels que « Dumas Walker », « Oh Lonesome Me » (une cover de Don GIBSON datant de 1957 et remis au goût du jour en 1990) et « Rock n’ Roll Angel » ont séduit de nombreux amateurs de Rock Sudiste et de Country.

L’album:
Pickin’ On Nashville (1989): 41ème (96 semaines de présence) au Billboard Top 200 et disque 2 fois platine (idem au Canada).

Alors, il faut préciser que le gros du succès de ce disque s’est déroulé durant la période 1990/91. Ceci dit, durant la période 1990/92, on était plus ou moins dans la continuité de la période 1988/89. Le disque suivant, Electric Barnyard, est sorti en 1991 et, aspiré par le succès de Pickin’ On Nashville, a franchi le cap du disque d’or. Par la suite, Ricky Lee Phelps a quitté les KENTUCKY HEADHUNTERS, qui ont poursuivi leur route avec un autre chanteur en continuant à sortir des disques et à tourner, loin des charts et des sphères mainstream.

PHISH
phishjuntapromo
Bon, pour le coup, j’ai un peu triché car ce groupe a surtout eu les projecteurs braqués sur lui dans les 90’s (enfin, braqués, c’est vite dit). Oui, mais voilà: d’une part, PHISH a toujours été à part, hors des schémas conventionnels. Qui plus est, son premier album Junta est sorti le 8 mai 1989 (dans un premier temps, il fut publié fin 1988,mais seulement en cassettes), puis a été réédité en octobre 1992. La particularité de ce groupe fondé en 1983: proposer une musique éclectique mélangeant Rock Progressif, Rock Psychédélique, Funk, Folk, Bluegrass, Jazz, Country et s’en donner à coeur joie dans des jams improvisées. Considéré comme un des groupes les plus palpitants sur scène, PHISH n’a jamais eu le moindre titre classé dans les Tops Singles, mais a engrangé aux USA plusieurs disques d’or et de platine (albums et live inclus) en s’appuyant sur une très solide fan-base fidèle et loyale. Junta fait partie de ces albums certifiés: disque d’or en 1997, puis platine en 2004. Salué aussi bien par les critiques que par les fans, cet album renferme un des titres préférés des fans et du groupe lui-même: « You Enjoy Myself », une perle de 9’47.

L’album:
Junta (1989): disque de platine sans être rentré une seule fois dans le Billboard.

Il est bon de préciser que c’est par le bouche à oreille et l’échange entre fans des enregistrements de leurs concerts que PHISH s’est bâti une solide réputation. Ce groupe américain a plus ou moins marché sur les traces de GRATEFUL DEAD grâce à ses jams aussi improvisées qu’impromptues et peut même être comparé à WIDESPREAD PANIC. S’il possède à son actif 13 albums studios officiels, il en a aussi 2 non-officiels (datant respectivement de 1986 et 1987, mais jamais publiés) et 13 albums live, sans oublier une impressionnante série de 27 « Live Phish Series », qui sont des enregistrements intégraux de concerts et ont été publiés entre 2001 et 2005. PHISH, un groupe vraiment à part dans toute l’Histoire du Rock.

Stevie Ray VAUGHAN
partition_stevie_ray_vaughan_tightrope_95712_1
Le nom de Stevie Ray VAUGHAN est familier pour tous ceux qui ont connu de près ou de loin les 80’s, ainsi qu’auprès des nombreux amoureux du Blues. En effet, le natif de Dallas a fait partie des guitaristes les plus doués des 80’s (et même de l’Histoire, par extension) et s’est imposé comme l’un des artisans principaux du renouveau du Blues à l’époque. Parmi ses 5 albums studios, 4 sont sortis pendant les 80’s, le 5ème et dernier (The Sky Is Crying) étant sorti en novembre 1991 à titre posthume.Ce qu’il est bon de savoir, ou de rappeler, c’est que tous ses albums se sont vendus à plus d’un ou deux millions d’exemplaires et ont atteint le Top 40 américain, ce qui est remarquable pour un artiste qui n’était pas dans le vent et qui n’a jamais eu le moindre single classé dans le Billboard Hot 100 (dans le meilleur des cas, il a eu quelques titres classés dans la catégorie Mainstream Rock).

Les albums:
Texas Flood (1983): 38ème au Billboard Top 200 (33 semaines de  présence) et disque 2 fois platine (disque de platine au Canada)

Couldn’t Stand The Weather (1984): 31ème au Billboard Top 200 (39 semaines de présence) et disque 2 fois platine (disque de platine au Canada)
Soul To Soul (1985): 34ème au Billboard Top 200 (39 semaines de présence) et disque de platine (disque d’or au Canada)
Live Alive (1986): 52ème au Billboard Top 200 (25 semaines de présence) et disque de platine (idem au Canada)
In Step (1989): 33ème au Billboard Top 200 (47 semaines de présence) et disque 2 fois platine (disque d’or au Canada)

Sa tragique disparition en 1990 a été une immense perte pour la musique américaine car le guitariste texan en avait encore sous le coude et aurait probablement illuminé les 90’s de son empreinte. Toutefois, il est passé à la postérité et ses compositions personnelles comme ses reprises de vieux standards du Blues font désormais partie intégrante du patrimoine musical américain. Stevie Ray VAUGHAN a reçu 6 Grammys Awards (dont 2 de son vivant), 10 Austin Music Awards, est entré à l’Austin à l’Austin Music Hall  Of Fame en 1982 et, en 2015, fut introduit avec son groupe DOUBLE TROUBLE au Rock n’ Roll Hall Of Fame. C’est une juste récompense pour ce musicien qui a fièrement défendu les couleurs du Blues-Rock, du Blues texan et qui avait même joué sur l’album Let’s Dance (1983) de David BOWIE, notamment.

THE JEFF HEALEY BAND
jeff_healey
Ayant perdu la vue à 1 an, Jeff Healey a lutté toute sa vie contre le cancer de la rétine. Il s’est aussi passionné pour le Jazz, le Blues et a appris à jouer de la guitare dès l’age de 3 ans en posant son instrument à plat sur les genoux. Le JEFF HEALEY BAND fondé, celui-ci décroche une signature chez Arista et  sort en 1988 See The Light, un album de Blues-Rock mélangeant compositions personnelles et reprises qui en remontre à plus d’un grâce aux talents de chanteur et de guitariste hors-normes du natif de Toronto. Par ailleurs, le grand public est tombé sous le charme de la jolie ballade « Angel Eyes », qui fut une des chansons les plus prisées sur l’ensemble de l’année 1989.

L’album:
See The Light (1988): 22ème au Billboard Top 200 (69 semaines de présence) et disque de platine (par ailleurs, disque 3 fois platine au Canada et disque d’argent en Grande Bretagne)

Le single aux USA:
* Angel Eyes: 5ème – 1989

Par la suite, le JEFF HEALEY BAND a continué sur la voie du succès en participant d’abord à la B.O du film « Road House » en 1989, puis en sortant en 1990 un second album à succès international (Hell To Pay). Puis, jusqu’en 1995; le JEFF HEALEY BAND continuera à avoir un peu de succès sur le territoire canadien. Ensuite, Jeff Healey se consacrera au Jazz, une véritable passion pour lui, et aidera certains artistes (dont la chanteuse Amanda MARSHALL) à se développer. Si Jeff Healey nous a quittés en 2008, il a laissé une empreinte indélébile dans le Blues-Rock, le Classic-Rock et peut légitimement être considéré comme un des plus brillants guitaristes des 35 dernières années.

THE PIXIES
pixies-copie-1
Ce groupe originaire de Boston (comme AEROSMITH) s’est fait un nom dans le paysage du Rock américain, et même international, sur plusieurs années. Aussi bien influencé par le Surf-Rock des 60’s que par le Punk, THE PIXIES s’est imposé comme l’un des fers de lance du Rock Alternatif, même s’il n’a pas réalisé des chiffres de vente mirobolants. C’est sur le long terme que la réputation du groupe s’est construite, que ses disques se sont vendus (un peu plus de 2 millions de disques écoulés aux USA depuis 1988). Pensez donc, Surfer Rosa, sorti en 1988, a été certifié disque d’or en 2005, tandis que Doolittle, publié en 1989, a atteint le cap du disque d’or en 1995, puis celui du disque de platine en décembre 2018. Il n’en demeure pas moins que ses 2 premiers albums sont reconnus comme des références incontournables du Rock Alternatif, qu’ils peuvent faire partie des 100 disques de Rock 80’s à emporter sur une île déserte pour beaucoup de personnes, des titres tels que « Gigantic », « Where Is My Mind ? », « Cactus », « Debaser », « Crackity Jones », « Here Comes Your Man » et « Monkey Gone To Heaven » sont devenus des classiques qui ont résisté à l’usure du temps.

Les albums:
Surfer Rosa (1988): disque d’or sans jamais être entré dans le Billboard (également disque d’or au Canada et en Grande Bretagne)
Doolittle (1989): 98ème au Billboard Top 200 (27 semaines de présence) et disque de platine (également disque de platine en Grande Bretagne et disque d’or au Canada)

Les PIXIES n’ont jamais eu le moindre single dans le Billboard Hot 100, mais certains de leurs titres ont été classés dans la catégorie « Modern Rock/Alternative Songs » et ont même modestement accosté les hits-parades britanniques (« Here Comes Your Man » et « Monkey Gone To Heaven » y ont été classés respectivement 54ème et 60ème).

Tracy CHAPMAN
http3a2f2fimages.music-story.com2fimg2falbum_t2ftracy-chapman-let-it-rain
Agée de 24 ans en 1988, Tracy CHAPMAN connaît un succès planétaire retentissant avec son premier album éponyme, orienté Folk/Folk-Rock. Celui-ci a été aussi bien plébiscité par le public que par la presse et met en valeur ses talents de chanteuse, de songwriting, mais aussi ses compétences en tant que musicienne (elle joue de la guitare et de l’harmonica). A sa sortie, il a fait l’effet d’une bombe et a été récompensé de plusieurs disques d’or, de platine et de diamant aux 4 coins de la planète (en France, pays du Top 50 à l’époque, il a même été certifié disque de diamant avec plus d’un million d’exemplaires écoulés), pour un total de plus de 20 millions d’exemplaires écoulés dans le monde. Il est même resté 292 semaines (dont 3 à la 1ère place) dans le Top album britannique. L’album suivant, Crossroads, est sorti un an plus tard et, même s’il n’a pas bénéficié du même effet de surprise, n’en demeure pas moins un disque de qualité. D’ailleurs, Tracy CHAPMAN a bénéficié de la présence de Neil Young à la guitare et au piano sur un titre (« All That You Have Is Your Soul »). Quelques-uns de ses singles, notamment le fameux « Fast Car » qui fut un hit planétaire, ont même performé dans plusieurs pays et pour les personnes qui en avaient assez des chansons dominées par les synthés, de la place de plus en plus prépondérante du Rap et du mouvement New Swing Jack (toutefois, le pire était à venir pour les décennies suivantes), une artiste comme Tracy CHAPMAN fut une véritable bouffée d’oxygène.

Les albums:
Tracy Chapman (1988): 1er au Billboard Top 200 (61 semaines de présence) et disque 6 fois platine (également n°1 au Canada, en Grande Bretagne, en Allemagne, en Italie, en Suisse, au Pays Bas, en Nouvelle-Zélande, n°2 en Australie, en France et en Norvège. Par ailleurs, disque 7 fois platine en Australie et en Grande Bretagne).
Crossroads (1989): 9ème au Billboard Top 200 (26 semaines de présence) et disque de platine (par ailleurs, l’album s’est classé n°1 en Grande Bretagne et en Allemagne, n°2 en France, en Italie et en Suisse, n°4 en Australie et il a été certifié 2 fois platine en Australie, en Suisse et en Allemagne, disque de platine en Grande Bretagne, en Nouvelle-Zélande et au Canada).

Les singles aux USA:
* Fast Car: 6ème – 1988
* Talkin’ ‘Bout A Revolution: 75ème – 1988
* Baby Can I Hold You: 48ème -1988
* Crossroads: 90ème – 1990

STRAY CATS
d-20181213-3q6l6c
Beaucoup de gens ont tendance à l’oublier (ou font mine de ne pas s’en souvenir parce que ça les arrange), mais le début des 80’s a été marqué par une vague revival Rockabilly 50’s. Oh, ça n’a pas duré très longtemps, mais quelques traces demeurent: ainsi, en 1980, Cyndi LAUPER  avait effectué ses débuts discographiques au sein des éphémères BLUE ANGEL, QUEEN avait atteint la 1ère place du Billboard Hot 100 avec « Crazy Little Thing Called Love ». Puis quelques pistoleros ont continué à perpétuer l’héritage du Rockabilly, notamment en Grande Bretagne, avec SHAKIN’ STEVENS, THE BLASTERS, THE POLECATS… Mais c’est d’Amérique qu’est venue la plus grosse sensation avec les STRAY CATS, originaires de New York. Dans un premier temps, le groupe a percé sur le marché britannique avec 2 albums studios (Stray Cats et Gonna Ball) sortis en 1981 et ayant respectivement atteint le statut du disque d’or et du disque d’argent. En 1982, la branche américaine de EMI, ayant flairé le bon coup, compile les meilleurs titres de ces 2 albums sur un disque, intitulé Built For Speed, destiné au marché US. Celui-ci, porté par les singles imparables « Rock This Town » et « Stray Cas Strut », fait une percée remarquable dans le Billboard US, loupant de peu la 1ère place, et dépasse le million d’albums vendus au pays de l’Oncle Sam, ce qui n’est pas rien. Le groupe mené par Brian Setzer aura encore un peu de succès un an plus tard avec l’album suivant, Rant N’ Rave With The Stray Cats, mais la mode revival Rockabilly est sur le point de s’achever et des tensions entre les musiciens conduiront les STRAY CATS au split en 1984. Par la suite, le groupe s’est reformé, mais il n’a jamais réédité le succès qui fut le sien durant la période 81-83. Les STRAY CATS sont toutefois restés dans le cœur des gens et ont fortement contribué à remettre le Rockabilly sur la carte du paysage musical mainstream au début des 80’s.

Les albums:
Buit For Speed (1982): 2ème au Billboard Top 200 (74 semaines de présence) et disque de platine
Rant N’ Rave With The Stray Cats (1983): 14ème au Billboard Top 200 (29 semaines de présence) et disque d’or

Les singles aux USA:
* Rock This Town: 9ème – 1982
* Stray Cat Strut: 3ème – 1982
* (She’s) Sexy + 17: 5ème – 1983
* I Won’t Stand In Your Way: 35ème – 1983
* Look At That Cadillac: 68ème -1984

Bob SEGER
ddrfijkv4aes5qo
Les amateurs de Classic-Rock le savent si bien: Bob Seger une vraie légende vivante, une figure emblématique du patrimoine musical américain. Ayant commencé sa carrière musicale en 1961 à l’âge de 16 ans, il a commencé à se faire les dents avec différents groupes (THE DECIBELS AND THE TOWN CRIERS, Doug BROWN & THE OMENS, THE LAST HEARD) avant de devenir son propre boss et mener sa carrière de main de maître, que ce soit en solo ou en ayant monté d’abord THE BOB SEGER SYSTEM, puis Bob SEGER & THE SILVER BULLET BAND. C’est avec cette dernière formation que Bob SEGER a connu ses plus grands succès commerciaux (entre 1976 et 1991) et, surtout, son âge d’or sur le plan strictement artistique (entre 1976 et 1983, on va dire). On ne s’en rend peut-être pas bien compte ici en France, mais Bob SEGER a marqué une bonne partie des 80’s de son empreinte. Pensez donc: ses 3 albums studios et son album live (Nine Tonight) sortis durant cette décennie ont tous atteint allégrement le Top 5 du Billboard US et été certifiés multi-platine. Un de ses albums, Against The Wind, a même atteint la 1ère place en 1980.

Les albums:
Against The Wind (1980):  1er au Billboard Top 200 (110 semaines de présence) et disque 5 fois platine (également 5 fois platine au Canada)
Nine Tonight (1981): 3ème au Billboard Top 200 (73 semaines de présence) et disque 4 fois platine (disque de platine au Canada)
The Distance (1982): 5ème au Billboard Top 200 (39 semaines de présence) et disque 2 fois platine (disque de platine au Canada)
Like A Rock (1986): 3ème au Billboard Top 200 (62 semaines de présence) et disque 3 fois platine (disque de platine au Canada)

Les singles aux USA:
* Fire Lake: 6ème – 1980
* Against The Wind: 5ème – 1980
* You’ll Accomp’ny Me: 14ème – 1980
* The Horizontal Bop: 42ème – 1980
* Tryin’ To Live My Life Without You (live): 5ème – 1981
* Feel Like A Number (live): 48ème – 1981
* Shame On The Moon: 2ème – 1982
* Even Now: 12ème – 1983
* Roll Me Away: 27ème – 1983
* Old Time Rock And Roll: 48ème – 1983
* Understanding: 17ème – 1984
* American Storm: 13ème – 1986
* Like A Rock: 12ème – 1986
* It’s You: 52ème – 1986
* Miami: 70ème – 1986
* Shakedown: 1er – 1987

A signaler par ailleurs que certains des singles mentionnés ci-dessus figurent sur des B.O de films. C’est le cas de « Old Time Rock And Roll » (sur la B.O de « Risky Business », sorti en 1984), qui fut déjà un hit auparavant en 1979 (le titre, tiré de l’album Stranger In Town, paru lui en 1978, s’était classé 28ème), de « Understanding » (sur la B.O de « Teachers », paru en 1984 et connu en France sous le titre de « Ras les profs ») et de « Shakedown » (sur la B.O de « Le flic de Beverly Hills 2 », sorti en 1987). Concernant ce dernier titre, s’il s’est classé n°1 au Billboard Hot 100, il n’est toutefois pas ce que Bob SEGER a fait de mieux dans sa carrière. Les albums Against The Wind et The Distance sont plus représentatifs de ce qu’il savait faire de mieux lorsqu’il était au meilleur de son inspiration. Et ce focus sur sa personne est quand même là pour rappeler qu’outre Bruce SPRINGSTEEN, Tom PETTY, John MELLENCAMP et John FOGERTY, Bob SEGER a lui aussi contribué à porter le Heartland Rock assez haut dans les 80’s.

Melissa ETHERIDGE
f4f844324894c08a4ce22e45280a3ee1
Beaucoup de gens associent Melissa ETHERIDGE, auteure-compositrice-chanteuse (et également guitariste) au colossal succès de son album Yes I Am, qui a été certifié 6 fois platine depuis sa sortie en 1993. Pourtant, sa carrière a été lancée bien avant puisque celle-ci a débuté en 1985, puis a sorti ses 2 premiers albums, Melissa Etheridge et Brave And Crazy, en 1988 et 1989. Oeuvrant dans une veine Heartland-Rock/Americana teintée de Folk-Rock, Melissa ETHERIDGE est parvenue à faire son trou à la fin de la décennie grâce à sa voix rauque, son sens du songwriting aiguisé et une implication à tous les niveaux dans la pratique de son art (elle a également co-produit la quasi-totalité de ses albums). Si elle n’a pas eu de gros hit majeur à la fin des 80’s, plusieurs de ses titres ont remarquablement résisté à l’usure du temps et sont devenus des classiques incontournables du Classic-Rock américain. L’un d’entre eux, « Like The Way I Do », a même atteint la 42ème place du Billboard Hot 100 en 1995 (alors que ce titre date de 1988 !) et même été associé au succès de « If I Wanted To » (classé 16ème en 1995) en tant que face B de ce titre. Ses 2 premiers albums ont fait preuve d’une endurance remarquable dans les charts américains et ont même permis à Melissa ETHERIDGE de se faire un nom hors de ses frontières (outre le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, elle peut s’appuyer sur une fan-base solide en Grande Bretagne, en Suède, en Suisse, en Allemagne et en Autriche).

Les albums:
Melissa Etheridge (1988): 22ème au Billboard Top 200 (65 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également 3 fois platine au Canada, 2 fois platine en Australie)
Brave And Crazy (1989): 22ème au Billboard Top 200 (58 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également 2 fois platine au Canada, disque de platine en Australie)

Les singles aux USA:
* Similar Features: 94ème – 1988
* Like The Way I Do: 42ème – 1995 (également 16ème par procuration en 1995 en tant que face B de « If I Wanted To »)
* No Souvenirs: 95ème – 1989

Si Maria McKEE (ex-chanteuse de LONE JUSTICE) n’a pas obtenu la reconnaissance qu’elle méritait largement, Melissa ETHERIDGE y est parvenue, ce qui est une consolation. Elle a réussi à s’imposer sans pour autant avoir eu recours à des hits majeurs, mais la longévité de ses albums dans les Top albums parle pour elle. Et même si tout n’a pas toujours été excellent dans sa discographie, elle est de nos jours considérée comme une des plus remarquables chanteuses de l’Histoire du Rock américain.

COWBOY JUNKIES
cowboy-junkies-1989-billboard-1548-768x433-1
Les 80’s ont été une grande megateuf au cours de laquelle se sont incrustés plusieurs invités-surprises. Parmi eux, on recense COWBOY JUNKIES, groupe canadien monté en 1986 par 2 gars et une fille de la même famille, la famille Timmins: la chanteuse Margo, le guitariste Michael et le batteur Peter. Si son premier album orienté Blues-Rock Whites Off Earth Now!!, composé presque exclusivement de reprises, est passé inaperçu lors de sa sortie en 1986, il en fut tout autrement pour son album suivant, The Trinity Session, paru en 1988. Dans un premier temps, enregistrer un disque avec un seul micro stéréo dans une église (celle de la Sainte Trinité à Toronto) est quelque chose d’assez insolite dans l’Histoire de l’industrie musicale contemporaine. Ensuite, cet album a quasiment fait l’unanimité aussi bien du côté des critiques que des fans de musique. Il faut dire que la mixture Country-Rock, Folk-Rock et Country Alternative a été particulièrement réussie: outre les très bonnes reprises de « I »m So Lonesome I Could Cry » (de Hank WILLIAMS) et surtout de « Sweet Jane » du VELVET UNDERGROUND, des compositions personnelles telles que « Misguided Angel », « Blue Moon Revisited » et « 200 More Miles » sont de premier choix et témoignent des talents de songwriters des Timmins. L’année 1989 a consacré COWBOY JUNKIES grâce à cet album: celui a été certifié double platine au Canada et disque de platine aux USA.

L’album:
The Trinity Session (1988): 26ème aux USA (29 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque 2 fois platine au Canada)

Aucun single ne s’est classé dans les hits-parades US, mais les titres de l’album cités un peu plus haut font partie des classiques du groupe. Par la suite, COWBOY JUNKIES n’a plus eu autant de succès aux USA, mais a continué d’avoir encore un peu de succès dans son pays d’origine en accumulant les disques d’or jusqu’en 1996. Ensuite, éloigné des projecteurs, le groupe originaire de Toronto a poursuivi ses activités en tournant et en continuant à sortir des albums.

VIOLENT FEMMES
rqjcdossao9szldeo_ordxzwmqsaj0u5yo9saqpl8qo
En voilà, un groupe ultra-culte !! Né à l’entame des 80’s à Milwaukee, VIOLENT FEMMES a fait son trou en mélangeant Punk et Folk. Et son premier album éponyme sorti en 1983 a fait sensation car ce mélange entre 2 courants musicaux à priori éloignés est une magistrale réussite. Il en résulte des titres incroyables tels que « Blister In The Sun », « Add It Up », « Gone Daddy Gone » (titre sur lequel le xylophone est présent) qui sont devenus des classiques intemporels, même s’ils n’ont jamais été classés dans le Billboard Hot 100. Si cet album n’a pas cartonné immédiatement, il a laissé une trace sur le long terme: il a été certifié disque d’or en décembre 1987, puis platine en février 1991. Il a même fait une apparition dans le Billboard Top 200 durant cette même année 1991 (il a atteint la 171ème place en septembre 1991). Si les albums suivants n’ont pas eu la même réussite, en terme de ventes, VIOLENT FEMMES est devenu une des figures de proue du Rock Alternatif des 80’s. The Blind Leading The Naked (1986) et 3 (1989) ont été respectivement classés 84ème et 93ème dans le Billboard Top 200, et ont contribué à renforcer le statut du groupe dans le coeur des fans.

L’album:
Violent Femmes (1983): 171ème (7 semaines dans le Billboard) et disque de platine

Au cours de sa carrière, le groupe a connu 2 séparations: la première en 1987, puis la seconde en 2009 (il s’était auparavant reformé en 1988, soit un an après son premier split). Depuis, il a été réactivé en 2013 et tourne, sort des disques dès qu’il en a l’occasion. En 2005, il a été estimé à 9 millions le nombre d’albums vendus dans le monde par VIOLENT FEMMES depuis 1983.

10000 MANIACS
in-the-80s-10000-maniacs
Formé en 1981, 10000 MANIACS a été un des fers de lance du Rock Alternatif américain tout au long des 80’s. Avec à sa tête la chanteuse Natalie Merchant, le groupe a franchi progressivement les étapes: un EP (Human Conflict Number Five) pour commencer en 1982, suivi de 2 albums studios (Secrets Of The I Ching et The Wishing Chair) sortis respectivement en 1983 et 1985 qui ont vu les 10000 MANIACS affiner leur style, leur personnalité. C’est en 1987 que le groupe mené par Natalie Merchant parvient à optimiser son potentiel et, dans la foulée, à atteindre la consécration. L’album In My Tribe, savoureux mélange de Rock Alternatif et de Folk-Rock, est salué par la presse, plébiscité par les fans et ouvre aux 10000 MANIACS les portes du succès commercial. Ce succès sera confirmé 2 ans plus tard avec l’album suivant, Blind Man’s Zoo, un disque que certains jugent qualitativement en deça de In My Tribe, mais toujours de bonne qualité. Par ailleurs, le groupe s’est forgé une belle réputation en Grande Bretagne puisque ses albums sortis entre 1985 et 1989 ont été certifiés disque d’argent.

Les albums:
In My Tribe (1987): 37ème (77 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine
Blind Man’s Zoo (1989): 13ème (28 semaines dans le Billboard) et disque de platine

Les singles aux USA:
* Like The Weather: 68ème – 1988
* What’s The Matter Here ?: 80ème – 1988
* Trouble Me: 44ème – 1989

Par la suite, les 10000 MANIACS continueront d’avoir du succès au début des 90 ‘s avec l’album studio Our Time In Eden en 1992 (disque 2 fois platine) et le live acoustique MTV Unplugged en 1993 (certifié 3 fois platine) qui verra le groupe reprendre avec succès la standard de Patti SMITH « Because The Night » (11ème au Billboard Hot 100). Ensuite, Natalie Merchant a quitté le groupe pour se consacrer à une carrière solo qui a été fructueuse sur le plan commercial, tandis que 10000 MANIACS, après lui avoir trouvée une remplaçante, a continué sa route, mais sans jamais retrouver le succès qui a été le sien entre 1987 et 1993.

R.E.M
9ufhqgpxw5fbzhgvq3gv4d
Originaire de la ville d’Athens (comme les B-52’S), R.E.M est l’un des groupes de Rock Alternatif les plus connus dans le monde. Et s’il a connu son pic commercial entre 1991 et 1994 en accumulant les disques multiplatine à la pelle, son heure de gloire a commencé dans la seconde moitié des 80’s. Les premiers disques d’or et de platine, R.E.M les a eus entre 1987 et 1989. En effet, Lifes Rich Pageant (1986), Document (1987) et Green (1988) ont installé le groupe à Michael Stipe parmi les valeurs sûres du Rock américain. Et des chansons comme « The One I Love » et « Stand », devenues classiques parmi les classiques, ont fait le bonheur de MTV à l’époque. Quand aux 3 premiers albums (sortis avant Lifes Rich Pageant), ils ont atteint le cap du disque d’or au début des 90’s, entraînés par les succès obtenus par les 3 albums suivants, ainsi que le raz-de-marée déclenché par Out Of Time en 1991 (classé n°1 au Billboard).

Les albums:
Murmur (1983): 36ème (30 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Reckoning (1984): 27ème (53 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Fables Of The Reconstruction (1985): 28ème (42 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Lifes Rich Pageant (1986): 21ème (32 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque de platine au Canada et disque d’argent en Grande Bretagne)
Document (1987): 10ème (33 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque de platine au Canada et disque d’or en Grande Bretagne)
Green (1988): 12ème (41 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également disque 2 fois platine au Canada et disque de platine en Grande Bretagne)

Les singles aux USA:
* Radio Free Europe: 78ème – 1983
* So. Central Rain (I’m Sorry): 85ème – 1984
* Fall On Me: 94ème – 1986
* The One I Love: 9ème – 1987
* It’s The End Of The World As We Know It (And I Feel Fine): 69ème – 1987
* Stand: 6ème – 1989
* Pop Song 89: 86ème – 1989

Si le Rock Alternatif n’était pas forcément le courant musical le plus « dans le vent » dans les 80’s, il n’était pas pour autant « out » et R.E.M en est l’un des témoignages les plus marquants. Même sans avoir une forte image, il était possible de faire preuve d’endurance, de longévité dans les charts US, voire britanniques dans 80’s.

Steve EARLE
c26955289698ab278429c52bc1e5d3fb
Désireux de se faire un nom dans le style Country Outlaw, Steve Earle part s’installer à Nashville en 1974 alors qu’il n’a que 19 ans. Ayant longtemps vécu dans l’ombre, il doit patienter jusqu’au milieu des 80’s avant de prendre véritablement son envol. Durant la seconde moitié de cette décennie, Steve EARLE est parvenu à faire son trou en ayant sorti 3 albums (Guitar Town en 1986, Exit 0 en 1987 et Copperhead Road en 1988) qui l’ont vu se frotter avec réussite à des styles comme le Country-Rock, le Heartland-Rock, le Blues-Rock et même le Hard Rock. Copperhead Road a même permis à Steve EARLE d’être reconnu sur le plan international. 2 de ces albums ont même franchi le cap du disque d’or aux USA, tandis qu’au Canada, il a eu un succès encore plus important. Il n’a pas eu de single dans les hits-parades, mais des titres comme « Copperhead Road », « Six Days On The Road », « Guitar Town » ou encore « I Ain’t Ever Satisfied » sont devenus des classiques intemporels (le premier titre étant même régulièrement présent dans les playlists des diverses stations de radios Classic-Rock).

Les albums:
Guitar Town (1986): 89ème (20 semaines dans le Billboard)  et disque d’or (également disque de platine au Canada)
Copperhead Road (1988): 56ème (28 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque 3 fois platine au Canada)

Par la suite, Steve EARLE n’a plus jamais rencontré le succès international, mais il a toujours poursuivi sa route en continuant de sortir des albums (studios, live) et en tournant. Aujourd’hui, il est considéré comme une des figures les plus respectables du Rock américain et de la Country.

THE SMITHEREENS
demo
Mélodies accrocheuses, harmonies vocales et Rock n’ Roll sont les 3 composantes majeures de la Power-Pop. Et THE SMITHEREENS, mené par le chanteur/guitariste Pat DiNizio, fut un de ses plus beaux fleurons durant la seconde moitié des 80’s. Originaire du New Jersey comme BON JOVI, THE SMITHEREENS n’a pas eu autant d’exposition médiatique, mais a su remarquablement tirer son épingle du jeu à une époque (la seconde moitié des 80’s) où la Power-Pop était un peu moins florissante, en ayant parfaitement pigé le sens de la mélodie qui caractérisait les BEATLES, Buddy HOLLY. Son premier album studio Especially For You (sorti en 1986) aurait dépassé le million d’unités écoulées aux USA, tandis que son 3ème opus 11 (sorti, lui, en 1989) a été officiellement certifié disque d’or. Qui plus est, le groupe a eu l’honneur de placer un titre, « Only A Memory », à la 1ère place du classement Mainstream Tracks US, un autre single (« A Girl Like You ») ayant atteint la 2ème place de ce même classement et s’étant même frayé un chemin dans le Top 40 du Billboard Hot 100 (38ème).

Les albums:
Especially For You (1986): 51ème (50 semaines dans le Billboard) et disque de platine (à confirmer).
11 (1989): 41ème (38 semaines dans le Billboard) et disque d’or

Les singles aux USA:
* Only A Memory: 92ème – 1988
* A Girl Like You: 38ème – 1989
* Blues Before And After: 94ème – 1989/1990

A partir des 90’s, THE SMITHEREENS a été moins présent dans les charts, mais a poursuivi son bonhomme de chemin et continué à sortir des disques, partir en tournée. Au cours de sa carrière, le groupe du New Jersey a eu le privilège de collaborer avec plusieurs artistes, que ce soit en studio (Belinda CARLISLE, Lou REED, Suzanne VEGA) ou sur scène (THE KINKS). Le décès de son leader emblématique Pat DiNizio en 2017 rend l’avenir des SMITHEREENS incertain (le groupe continue de se produire sur scène avec des invités spéciaux pour tenir le chant), mais il reste les albums du groupe à découvrir ou redécouvrir.

THE TRAVELING WILBURYS
d9b65edde451f5856fb9e4beb697329d
Voilà un supergroupe qui a de la gueule sur le papier ! Pensez donc: un projet musical réunissant Bob Dylan, George Harrison, Tom Petty, Roy Orbison et Jeff Lynne (ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA), ça a de quoi faire saliver. Né à partir d’une chanson, « Handle With Care », que George Harrison voulait faire figurer sur une face B d’un de ses singles tirés de son dernier album Nine Clouds, THE TRAVELING WILBURYS a vu ces 5 musiciens choisir des pseudonymes (qui entretiennent le mystère) laissant croire qu’ils sont des demi-frères de la famille Wilbury et proposer un premier album mêlant Folk-Rock et Heartland-Rock qui s’est imposé comme une des plus belles réussites de l’année 1988. En effet, sur cet album, la musique est l’essentiel et prend largement le pas sur les personnalités, pourtant imposantes de ces icônes de la musique anglo-saxonne. L’album s’est vendu comme des petits pains dans le monde durant la période 1988/1989.

L’album:
Traveling Wilburys Vol. 1 (1988): 3ème (53 semaines dans le Billboard) et disque 3 fois platine (également disque 6 fois platine au Canada et en Australie, pays où l’album a été classé n°1; disque de platine en Grande Bretagne, disque d’or en Allemagne, en Suède et en Suisse)

Les singles aux USA:
* Handle With Care: 45ème – 1988
* End Of The Line: 63ème – 1989

Il est bon de savoir que le succès de ce projet a contribué à revitaliser les carrières de Bob Dylan et de Roy Orbison. Un second album des TRAVELING WILBURYS avait même commencé à être mis en chantier, mais le décès brutal de Roy Orbison survenu le 8 décembre 1988 a chamboulé les projets des musiciens. Un second album, intitulé Vol. 3, a vu le jour en 1990 sans Roy Orbison, mais le succès de celui-ci, bien qu’honorable (disque de platine aux USA, quand même), ne fut pas aussi massif. Toujours est-il que le premier album des TRAVELING WILBURYS est un bon moyen de contredire ceux et celles qui résument les 80’s à l’ère du tout-synthés.

THE HIGHWAYMEN
01bd32273de14554ad06e242a2894e90
Encore un supergroupe. Celui-là a regroupé des légendes de la Country avec les chanteurs Johnny Cash, Waylon Jennings, Willie Nelson et Kris Kristofferson, qui avaient alors entre 48 et 52 ans lorsque le projet a été mont au milieu des 80’s. Entourés de musiciens compétents, ces 4 icônes de la Country ont su unir leurs forces à bon escient pour accoucher en 1985 d’un album, Highwayman, qui regroupe compositions personnelles et reprises de vieux standards et qui a été salué aussi bien par les amateurs de Country que par la critique. Leur magistrale interprétation de « Highwayman », qui voit chaque chanteur y aller de son couplet, vaut presque à elle seule son pesant de cacahuètes et ce disque, en pleine déferlante MADONNA, a fait un bien fou en offrant une carte postale authentique de l’Amérique des pionniers. Leur premier album a d’ailleurs été certifié disque d’or un an après sa sortie, puis a atteint le cap du platine (1 million d’album vendus) en 2000.

L’album:
Highwayman (1985): 92ème (36 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque de platine en Australie et disque d’or au Canada).

Aucun titre des HIGHWAYMEN n’est entré dans le Billboard Hot 100, mais « Highwayman » et « Desperados Waiting For A Train » ont eu un gros impact dans les charts spécialisés Country. Par la suite, THE HIGHWAYMEN a sorti 2 autres albums, Highwayman 2 (1990) et The Road Goes On Forever (1995), dont les succès ont été plus confidentiels. Si l’aventure des HIGHWAYMEN s’est acehvée en 1995, il convient de remercier Johnny Cash, Waylon Jennings, Willie Nelson et Kris Kristofferson d’avoir uni leurs talents respectifs pour dépeindre l’Amérique des pionniers qui fascine tant l’inconscient collectif.

Edie BRICKELL & NEW BOHEMIANS
1ecd9bfc175784db1781dbffd9b6f956-music-photo-rock-bands
Voilà un groupe qu’on n’attendait pas forcément en cette fin de décennie 80’s. Plus introspectifs que leurs contemporains, Edie BRICKELL & NEW BOHEMIANS ont sorti en 1988 leur premier album discographique, Shooting Rubberbands At The Stars, dont la pochette peut être perçue comme étant anti-commerciale au possible. Qui plus est, le groupe arborait à l’époque un look grunge avant l’heure. Musicalement, ce groupe mené par la chanteuse Edie Brickell se situait au carrefour de l’Americana/Heartland-Rock, de la Folk, de la Pop et du Rock Alternatif. Un single, « What I Am », va propulser Edie Brickell et ses compagnons de route dans une autre dimension en tutoyant les sommets des hits-parade et permettre, par la même occasion, de booster les ventes de leur 1er album.

L’album:
Shooting Rubberbands At The Stars (1988): 4ème (54 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également disque d’or en Grande Bretagne)

Les singles aux USA:
* What I Am: 7ème – 1988
* Circles: 48ème – 1989

Malgré un bon démarrage, Edie BRICKELL & NEW BOHEMIANS n’ont pas confirmé par la suite. L’album suivant, Ghost Of A Dog (1990), s’est moins bien vendu et la chanteuse Edie Brickell s’est mariée avec Paul Simon, puis a quitté le groupe, ce qui a entraîné sa dissolution en 1991. C’est d’autant plus ballot que les 90’s s’annonçaient à priori favorables pour ce groupe. Reformé vers la fin des 90’s, Edie BRICKELL & NEW BOHEMIAN a sorti depuis 2 disques confidentiels: Stranger Things (2006) et Rocket (2018). Ce groupe était en tout cas la preuve que même en n’étant pas dans l’air du temps, il était possible d’avoir une part de succès dans les 80’s pour peu que la chance et juste ce qu’il faut de talent soient au rendez-vous.

George HARRISON
4b5011c6bbf6872077ba8e8012820297
L’entame des 80’s n’a pas été reluisante pour George Harrison, et même pour ses 3 anciens compères des BEATLES. En effet, celui qui était surnommé « The quiet one » voyait ses ventes d’albums décliner crescendo vers la fin des 70’s et ne se sentait pas en phase avec les tendances alors en vogue (l’arrivée du Punk et de la New-Wave). Dans ce contexte, il a sorti au début de la décennie un album assez mitigé (Somewhere In England en 1981) et un autre sciemment bâclé (Gone Troppo en 1982). S’ensuivra une période de hiatus de 5 ans qui lui sera salutaire. En effet, libéré des pressions contraignantes auxquelles il a dû faire face, George HARRISON se consacre à l’enregistrement de Cloud Nine, son 9ème album solo, qu’il co-produit en compagnie de Jeff Lynne (ELO). Renouant avec les racines Rock des BEATLES, cet album a marqué en 1987 le véritable retour en grâce du « quiet one », au point que certains l’ont même considéré comme son meilleur album depuis All Things Must Pass en 1970 (ce n’est pas moi qui le dit, hein !). Cet album n’en demeure pas moins solide et permet à un vieux standard du début des 60’s, « I Got My Mind Set On You » (composée par Rudy CLARK, puis interprétée alors par un certain James RAY), de retrouver une seconde jeunesse, au point d’atteindre la 1ère marche du Billboard Hot 100 (chose qui n’était pas arrivée à George Harrison depuis 1973). L’album a été un vrai succès international durant la période 1987/1988.

L’album:
Cloud Nine (1987): 8ème (31 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque d’or en Grande Bretagne)

Les singles aux USA:
* All Those Years Ago: 2ème – 1981
* Wake Up My Love: 53ème – 1982
* Got My Mind Set On You: 1er – 1987
* When We Was Fab: 23ème – 1988

On ne le savait pas encore, mais Cloud Nine fut le dernier album enregistré par George HARRISON de son vivant, son dernier disque en date, Brainwashed, étant sorti à titre posthume en 2002. Revigoré par ce succès, George HARRISON a par la suite pris part à un projet de supergroupe, THE TRAVELING WILBURYS (Cf. voir plus haut), aux côtés de Bob Dylan, Roy Orbison, Tom Petty et Jeff Lynne, qui a connu un beau succès en cette fin de décennie 80’s.

John LENNON
8bc54762ea1d7b88aaaa6eda7790d800
Après 5 ans d’absence, John LENNON est revenu aux affaires en 1980 avec Double Fantasy, son 5ème album studio en solo. Enfin, solo, c’est vite dit car son épouse Yoko Ono s’est beaucoup impliquée dans la conception de ce disque, y compris sa production. On pourrait plutôt parler d’album fait en tandem. Empreint d’optimisme, d’ondes positives, Double Fantasy n’est pourtant pas un succès immédiat. C’est malheureux de le constater, mais c’est l’assassinat de John Lennon qui a contribué à booster les ventes de l’album, celui-ci atteignant la 1ère place aux USA (la dernière fois que cela s’était produit, c’était en 1971 avec Imagine), mais également en Grande Bretagne, au Canada, en Australie, en Allemagne, au Japon et même en France. L’album a même été la seconde meilleure vente de l’année 1981 aux USA derrière Hi Infidelity de REO SPEEDWAGON. 2 singles extraits de l’album ont même été classés n°1 et 2. En 1984 paraît un album posthume de John Lennon en collaboration avec Yoko Ono, Milk And Honey, sur lequel le couple avait déjà travaillé avant l’assassinat de l’ex-BEATLES. Un peu moins plébiscité, l’album contient néanmoins quelques bons moments et a connu un succès, certes moins important que celui de Double Fantasy, mais toujours honorable.

Les albums:
Double Fantasy (1980): 1er (77 semaines dans le Billboard) et disque 3 fois platine (également disque de platine en Grande Bretagne)
Milk And Honey (1984): 11ème (19 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque d’or au Canada et en Grande Bretagne)
Live In New York City (1986): 41ème (11 semaines dans le Billboard)) et disque d’or

Les singles aux USA:
* (Just Like) Starting Over: 1er – 1980
* Woman: 2ème – 1981
* Watching The Wheels: 10ème – 1981
* Nobody Told Me: 5ème – 1984
* I’m Stepping Out: 55ème – 1984

Par ailleurs,2 compilations estampillées John LENNON sont sorties dans les 80’s et ont été couronnées de succès aux USA (The John Lennon Collection, sortie en 1982, a été 3 fois platine et Imagine: John Lennon, datant de 1988, disque d’or) et un peu partout ailleurs. Ce qu’on retient surtout, c’est que John Lennon, qui entamait les 80’s à 40 ans, en avait encore sous le coude et aurait pu encore faire des étincelles dans les 80’s, voire peut-être les 90’s.

George THOROGOOD
d42d1194c4bf0e5ee041429523ddcfee
George THOROGOOD est un personnage respecté au sein du Rock américain. Lui et ses DESTROYERS ont pas mal bourlingué pour gagner leurs galons de respectabilité et installer la région du Delaware (d’où est originaire le groupe) dans le panorama du Rock, à grands renforts de Blues-Rock et de Boogie-Rock. Ayant débuté sa carrière au mitan des 70’s, George THOROGOOD a réellement attiré l’attention en assurant la première partie des ROLLING STONES en 1981, ce qui lui a permis de consolider sa fan-base. Durant les 80’s, il a d’ailleurs connu sa période de popularité la plus faste: il a sorti 4 albums studio (dont 3 ont été certifiés disque d’or aux USA) et un album live (qui a, lui, été certifié platine). En plus d’avoir permis au grand public de redécouvrir de vieux standards du Blues et du Rock n’ Roll (ses albums studio, pour la plupart, sont à moitié composés de reprises), il a à son actif quelques compositions personnelles datant de cette période qui sont passées à la postérité: « I Drink Alone », « Born To Be Bad » et surtout « Bad To The Bone », qui est devenu en quelque sorte la carte de visite de George THOROGOOD et a eu le privilège de figurer sur plusieurs B.O de films (dont le fameux « Terminator 2 » en 1991).

Les albums:
Bad To The Bone (1982): 43ème et disque d’or
Maverick (1985): 32ème et disque d’or
Live (1986): 33ème et disque de platine
Born To Be Bad (1988): 32ème et disque d’or

Le single aux USA:
* Willie And The Hand Jive: 63ème – 1985

Toujours en activité, George THOROGOOD a vendu autour de 15 millions d’albums dans le monde, ce qui est remarquable pour un artiste qui n’a jamais vraiment été dans le vent.

THE SMITHS
1f6b747994bdbbd09eda60f30f6b52ee
Originaire de Grande Bretagne, THE SMITHS fut l’un des plus beaux fleurons de la Pop anglaise, du Rock Alternatif des 80’s et, peut-être même, de toute l’Histoire du Rock Alternatif. En dépit d’une brève existence (de 1982 à 1987), THE SMITHS, emmené par le chanteur Morrissey et le guitariste Johnny Marr, a laissé derrière lui 4 albums qui ont laissé une trace sur le long terme et ont été salués aussi bien par les fans que par les critiques. Il faut dire que le groupe avait un sens de la mélodie élégante bien à lui, un talent de composition que bien des groupes peuvent lui envier. Si ses 2 premiers albums (l’éponyme de 1984 et Meat Is Murder en 1985) ont mis la Grande Bretagne à genoux en se classant respectivement second et n°1, c’est avec les albums suivants, The Queen Is Dead (1986) et Strangeways, Here We Come (1987), que Morrissey et ses compères parviennent à conquérir le difficile marché américain en décrochant 2 disques d’or.

Les albums:
The Queen Is Dead (1986): 70ème (38 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque de platine en Grande Bretagne)
Strangeways, Here We Come (1987): 55ème (27 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque d’or en Grande Bretagne)

THE SMITHS n’a jamais placé de titre dans le Billboard Hot 100, mais peut toutefois se targuer d’avoir à son actif une palanquée de classiques intemporels (« This Charming Man », « Heaven Knows I’m Miserable Now », « The Boy With The Thorn In His Side », « Bigmouth Strikes Again », « Ask »…). Il est bon aussi de signaler que THE SMITHS a sorti, tant durant ses années d’activité qu’après, une ribambelle de compilations (10 au total), dont certaines d’entre elles contiennent plusieurs inédits, faces B, le groupe emmené par Morrissey ayant sorti plusieurs singles en dehors de ses albums studio. Aujourd’hui, THE SMITHS fait figure d’institution en Grande Bretagne et il est bon de savoir que ce groupe figure parmi les nombreuses influences de PARADISE LOST.

Robert CRAY
1584728454_show_image_rcb-232x300-web032020
Le nom de Robert Cray ne doit pas évoquer grand chose pour une majorité de gens en France. Aux USA, ce musicien a connu son moment de célébrité durant les 80’s. Né en 1953 et passionné de Blues, il a fondé au mitan des 70’s son propre groupe (le ROBERT CRAY BAND), désireux de marcher sur les traces de Muddy Waters et Freddie King, ses héros. Il fait ses débuts discographiques en 1980, puis accède à davantage de reconnaissance vers le milieu de la décennie après des années à s’être fait les dents et à avoir participé à une des plus belles réussites (artistiquement s’entend) de Blues en 1985 avec l’album Showdown!, un album réalisé en commun avec Albert Collins et Johnny Copeland, 2 légendes du Blues. La seconde moitié des 80’s est particulièrement fructueuse pour Robert CRAY, qui décroche des disques d’or et de platine, ce qui a constitué pour le grand public une saine ouverture vers le Blues et le Blues-Rock.

Les albums:
Strong Persuader (1986): 13ème (49 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également disque de platine en Australie, disque d’or en Grande Bretagne et au Canada)
Don’t Be Afraid Of The Dark (1988): 32ème (60 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque d’or au Canada et en Grande Bretagne)

Les singles aux USA:
* Smoking Gun: 22ème – 1986
* Right Next Door (Because Of Me): 80ème – 1987
* Don’t Be Afraid Of the Dark: 74ème – 1988

Par la suite, Robert CRAY a encore eu un peu de succès à l’entame des 90’s (Midnight Stroll, sorti en 1990, a été disque d’or), puis a poursuivi sa carrière loin de la sphère mainstream et des projecteurs en continuant à sortir des albums studios, en publiant des albums live. Ses talents de musicien et de compositeur ont été reconnus puisqu’il a obtenu plusieurs Awards (3 Grammy dans la catégorie  « Meilleur album de Blues contemporain » ont été remportés en 1988; 1989 et 2000) dans la catégorie Blues et fut même intronisé au Blues Hall Of Fame en 2011.

INDIGO GIRLS
6e073ad1461d915741b1fc22be9917e7
Le nom de INDIGO GIRLS n’évoque sans doute pas grand chose pour les européens (hormis peut-être les britanniques). Aux USA, il en va autrement puisque ce duo composé de Amy Ray et Emily Saliers, 2 chanteuses-compositrices-guitaristes spécialisées dans la musique Folk (parfois mâtinée de consonances plus Rock), a connu une période de succès entre la fin des 80’s et la première moitié des 90’s. Ce tandem originaire d’Atlanta n’était pas forcément attendu à l’époque, mais il a su tirer son épingle du jeu. Après un EP anecdotique paru en 1985 de façon confidentielle, INDIGO GIRLS a franchi un palier supplémentaire en sortant en 1987 un premier album, Strange Fire, prometteur bien que pas exempt de défauts. Celui-ci va se vendre sur le long terme (il sera disque d’or 9 ans après sa sortie), mais permettra à INDIGO GIRLS de se bâtir une bonne réputation et lui servira de rampe de lancement pour la suite de sa carrière. L’album suivant, un éponyme, sort en 1989 et sera celui de la consécration: leur talent sera reconnu auprès d’un public plus conséquent, le disque en question demeure à ce jour leur plus grand succès commercial, ayant  même été couronné d’un Grammy Award dans la catégorie « Meilleur album de Folk contemporain » en 1990 et un des singles, le superbe « Closer To Fine », flirtera même avec le Top 40 US et s’imposera sur le long terme comme un classique intemporel, un hymne aux allures de revanche sur les coups du sort.

Les albums:
Strange Fire (1987): 159ème (14 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Indigo Girls (1989): 22ème (35 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine

Le single aux USA:
* Closer To Fine: 52ème – 1989

Par la suite, INDIGO GIRLS a continué de sortir des albums, tout en ayant eu un beau succès commercial jusqu’au mitan des 90’s, et à tourner.

Tom WAITS
SONY DSC
Musicien américain né en 1949, Tom Waits a toujours été atypique, ayant créé un univers qui lui est propre. Par conséquent, ayant démarré sa carrière de musicien en 1971, il n’a jamais réalisé des chiffres de vente d’albums exceptionnels et son nom n’est jamais apparu dans les top-singles. Il a tout de même eu plus de reconnaissance en Grande Bretagne, où plusieurs de ses albums ont été certifiés or et argent, que dans son propre pays. Tom WAITS a toujours fait fi des modes du moment , préférant oeuvrer dans les styles qu’il affectionne le plus (Blues, Jazz, Bluegrass, Folk, Rock) tout en n’hésitant pas à expérimenter. Ayant bien négocié le passage des 70’s aux 80’s, Tom WAITS s’est même fendu en 1985 d’un chef-d’oeuvre, Rain Dogs, qui a connu un joli succès international, bien qu’étant très éloigné des tendances du moment. Ce disque a même été certifié or aux USA en 2013, soit 28 ans après sa sortie. Il avait même atteint la 5ème place du Top album suédois à l’époque.

L’album:
Rain Dogs (1985): 181ème et disque d’or.

A ce jour, Tom WAITS compte 16 albums studio, 3 live et a même composé pour 2 B.O de films, dont « Coup de coeur » de Francis Ford Coppola en 1982. En parallèle, il a aussi mené une carrière d’acteur et a joué dans 29 films depuis 1978. Tom WAITS, on peut le dire, est un artiste hors du temps, hors-normes.

STEELY DAN
10716f34c7ec3a298ccebbd9d56b1a0fa9-26-steelydan.rsquare.w330
STEELY DAN est le projet de 2 musiciens doués à la personnalité affirmée: Donald Fagen (chant, claviers, melodica) et Walter Becker (guitare, basse, chant). La particularité de ce groupe, formé en 1972, fut d’avoir intégré dans son Classic-Rock des éléments Blues, Pop, Reggae, Latino et surtout Jazz. Après avoir laissé son empreinte dans les 70’s, STEELY DAN entame les 80’s de la plus belle des manières avec Gaucho, son 7ème album studio. Orienté Jazz-Rock, cet album a mis 2 ans pour être finalisé et s’avère être un exemple de perfectionnisme poussé à son paroxysme (certaines mélodies pensées astucieusement vont dans ce sens). Le disque fut globalement bien accueilli, tant par la presse spécialisée que par le public: il s’est bien vendu et 2 singles extraits du disque ont bien marché.

L’album:
Gaucho (1980): 9ème (36 semaines dans le Billboard) et disque de platine

Les singles aux USA:
* Hey Nineteen: 10ème – 1980
* Time Out Of Mind:  22ème – 1981

La suite, dans l’immédiat, fut moins glorieuse puisque STEELY DAN a splitté en 1981. Le groupe s’est reformé en 1993 et a sorti 2 albums studios supplémentaires au début des années 2000, Two Against Nature (2000) ayant même créé la surprise en atteignant le cap du disque de platine à une époque qui fut particulièrement défavorable au Classic-Rock (et encore plus au Jazz). De nos jours, le total des ventes mondiales de STEELY DAN est estimé à environ 40 millions d’albums.

Donald FAGEN
donald-fagen
Si STEELY DAN s’est fendu d’une belle carrière jalonnée de succès conséquents, Donald FAGEN, l’une de ses têtes pensantes, a également connu quelques belles et franches réussites en solo. Son premier album The Nightfly, qui parait en 1982, est reconnu comme étant remarquable à tous points de vue. En plus de renfermer des titres Jazz-Rock élégants de premier choix, ce disque fut l’un des premiers de l’Histoire à avoir été enregistré en numérique.

L’album:
The Nightfly: 11ème (27 semaines dans le Billboard) et disque de platine.

Les singles aux USA:
* I.G.Y (What A Beautiful World): 26ème – 1982
* New Frontier: 70ème – 1983

Par la suite, Donald FAGEN s’est fait plus discret en s’étant contenté de composer pour d’autres artistes ou dans le cadre de musiques de films. En 1988, il a offert un de ses titres, « Century’s End », pour le film « Les feux de la nuit ». Son 2ème album studio Kamakiriad est sorti en 1993 et, bien qu’éloigné des tendances alors en vogue, s’est honorablement vendu. Depuis, STEELY DAN est revenu aux affaires et fut même intronisé au Rock N’ Roll Hall Of Fame en 2001, tandis qu’en 2010, Donald Fagen a remporté un Award au Jazz Wall Of Fame en tant que meilleur compositeur.

ALABAMA
de6ace5ccb9308c164b91ea769a1368d
Impossible de passer sous silence ALABAMA. En effet, ce groupe qui a commencé sous le nom de WILDCOUNTRY en 1969 avant de se rebaptiser ALABAMA en 1977 compte à ce jour 26 albums studios (en comptabilisant aussi les albums de Noel), 4 albums live, ainsi que 21 compilations. Par ailleurs, le nombre d’Awards remportés par ce groupe depuis 40 ans est estimé à environ 200, dont 18 American Music Awards (entre 1984 et 2000) et 2 Grammy Awards (en 1983 et 1984) dans la catégorie Country. Et c’est précisément dans les 80’s que le groupe ALABAMA a remporté ses plus grands succès en ayant aligné 10 albums studio, un live et une compilation, tous certifiés platine ou multiplatine aux USA (chez le voisin canadien, les disques se sont aussi très bien vendus), tandis qu’en Europe et dans le reste du monde, ce groupe est resté quasiment méconnu de tous.

Les albums:
My Home’s In Alabama (1980): 71ème (21 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine
Feels So Right (1981): 16ème (161 semaines dans le Billboard) et disque 4 fois platine (également disque de platine au Canada)
Mountain Music (1982): 14ème (114 semaines dans le Billboard) et disque 5 fois platine (également disque de platine au Canada)
The Closer You Get… (1983): 10ème (70 semaines dans le Billboard) et disque 4 fois platine (également disque de platine au Canada)* Roll On (1984): 21ème (62 semaines dans le Billboard) et disque 4 fois platine (également disque 2 fois platine au Canada)
40-Hour Week (1985): 28ème (40 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également disque de platine au Canada)
Alabama Christmas (1985): 75ème (12 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également disque de platine au Canada)
The Touch (1986): 42ème  (30 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque d’or au Canada)
Just Us (1987): 55ème (28 semaines dans le Billboard) et disque de platine
Alabama Live (1988): 76ème (19 semaines dans le Billboard) et disque de platine
Southern Star (1989): 62ème (21 semaines dans le Billboard) et disque de platine

Les singles aux USA:
* Love In The First Degree: 15ème – 1981
* Take Me Down: 18ème – 1982
* Close Enough To Perfect: 65ème – 1982
* The Closer You Get: 38ème – 1983
* Lady Down On Love: 76ème – 1983
* When We Make Love: 72ème – 1984

ALABAMA a continué d’aligner les disques d’or et de platine dans les 90’s, et cela jusqu’en 1999. Un an après sa séparation (en 2004), le groupe a été intronisé au Country Music Hall Of Fame. Après une brève reformation en 2006, ALABAMA est vraiment revenu aux affaires en 2010. On estime à environ 75 millions le nombre d’albums vendus dans le monde par ce groupe, considéré comme une institution au sein du patrimoine musical américain.

Hank WILLIAMS JR
hank-williams-jr-162961-1-402
Hank WILLIAMS (1923-1953) est une légende, une icône de la Country. Son fils Junior, né en 1949, l’est également devenu en ayant réussi à s’affranchir de l’influence de sa mère et en ayant créé son propre style mélangeant Country, Rock Sudiste et Blues. Hank WILLIAMS JR. a débuté très tôt sa carrière puisque son premier album studio est sorti en 1964, alors qu’il n’avait que 15 ans. Il allait ensuite se montrer très prolifique puisqu’il compte à ce jour 56 albums studio ! Et durant les 80’s, il fut particulièrement actif puisqu’il a aligné la bagatelle de 12 albums (sortis entre 1980 et 1988) et 3 compilations qui ont tous été couronnés de disques d’or et de platine. S’il n’a pas eu de hit dans le Billboard, il peut toutefois se targuer d’avoir aligné des chansons qui sont devenues des classiques (« All My Rowdy Friends », « A Country Boy Can Survive », « Man Of Steel », « Country State Of Mind », « Born To Boogie »…).

Les albums:
Old Habits And New (1980): 154ème et disque d’or
Rowdy (1981): 82ème et disque d’or
The Pressure Is On (1981): 76ème et disque de platine
High Notes (1982): 123ème et disque d’or
Strong Stuff (1983): 64ème et disque d’or
Man Of Steel (1983): 116ème et disque d’or
Major Moves (1984): 100ème et disque de platine
Five-O (1985): 72ème et disque d’or
Montana Cafe (1986): 93ème et disque d’or
Hank Live (1987): 71ème et disque de platine
Born To Boogie (1987): 28ème et disque de platine
Wild Streak (1988): 55ème et disque d’or

Auteur-compositeur, musicien plus qu’accompli (en plus de chanter, il joue de la guitare, du banjo, de la basse, de la contrebasse, du piano, des claviers, de l’harmonica, du violon, du saxophone et de la batterie), Hank WILLIAMS JR. a démontré qu’il était possible de mener une longue et superbe carrière dans la musique, même en n’étant jamais dans le vent.

RESTLESS HEART
e163a10d020a24a55fd5cbb0e366b42c
Ce groupe de 5 musiciens basé à Nashville a commencé sa carrière en 1984. Comme d’autres, RESTLESS HEART proposait un mélange de Country et de Pop et, après un démarrage timide en 1985, les choses s’accélèrent dès l’année suivante avec son second album Wheels qui franchit le cap du disque d’or grâce à la ballade romantique épurée « I’ll Still Be Loving You » qui fut un hit de l’autre côté de l’Atlantique. Les 3 albums qui suivront seront également disque d’or. Certains objecteront que RESTLESS HEART injectait des mélodies Pop dans sa musique pour la rendre plus facile d’accès, que le groupe bénéficiait de l’apport de compositeurs extérieurs (dont Van Stephenson). Pourtant, ses titres, qui se retiennent bien, ont bien résisté à l’usure du temps et, tout bien considéré, ce groupe n’a jamais été dans l’air du temps.

Les albums:
Wheels (1986): 73ème (25 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Big Dreams In A Small Town (1988): 114ème (11 semaines dans le Billboard) et disque d’or

Le single aux USA:
* I’ll Still Be Loving You: 33ème – 1987

En 1992, RESTLESS HEART décrochera un hit encore plus conséquent avec « When She Cries » (11ème). Hélas, le départ de son chanteur/guitariste Larry Stewart la même année a plombé le groupe qui a splitté en 1994. Après une brève reformation en 1998, RESTLESS HEART est vraiment revenu aux affaires en 2002 avec Larry Stewart et, en 2015, fut admis à l’Oklahoma Music Hall Of Fame, 3 de ses membres étant originaires de cette région.

George STRAIT
47e09b124ef22dc7f3c532a86454741d
George STRAIT fait partie de ces légendes de la Country. Non content d’être auteur-compositeur et accessoirement producteur, il mène aussi de front une carrière d’acteur. Ayant commencé dans la musique au début des 70’s, il a lancé en éclaireur quelques singles à la fin de cette décennie, puis aligné plusieurs albums dès l’entame des 80’s (à ce jour, il en totalise 30 si on comptabilise la B.O de Pure Country parue en 1992). Plusieurs des chansons figurant sur les albums sortis dans les 80’s (comme lors des décennies suivantes) portent la signature du compositeur Dean Dillon (dont les superbes « Unwood », « The Chair » et « Ocean Front Property ». Celles-ci ont cartonné dans les charts Country. Côté albums, George STRAIT a été très prolifique puisqu’il en a sorti 9 entre 1981 et 1989 et tous ont été certifiés or et/ou platine, certains d’entre eux n’étant même jamais entrés dans le Billboard. Cette performance souligne la persévérance et le remarquable travail de sape sur le long terme de cet artiste.

Les albums:
Strait Country (1981): disque de platine sans jamais être entré dans le Billboard
Strait From The Heart (1982): disque de platine sans jamais être entré dans le Billboard
Right Or Wrong (1983): 163ème et disque de platine
Does For Worth Ever Cross Your Mind (1984): 150ème et disque de platine
Something Special (1985): disque de platine sans jamais être entré dans le Billboard
#7 (1986): 127ème et disque de platine
Ocean Front Property (1987): 117ème et disque 2 fois platine
If You Ain’t Lovin’ You Ain’t Livin’ (1988): 87ème et disque de platine
Beyond The Blue Neon (1989): 92ème et disque de platine

Par ailleurs, 2 compilations (des Greatest Hits) de lui sont sorties durant cette décennie (en 1985 et 1987) et ont été chacune certifiées respectivement quintuple et triple platine. Après, George STRAIT a continué à enfiler les disques d’or, de platine et même multiplatine dans les 90’s, les 00’s et même les 10’s. Au total, d’après les estimations de la RIAA, il comptabilise 38 disques d’or, 33 disques de platine et 13 disques multiplatine. De sacrées statistiques pour un musicien reconnu comme étant une bête de scène.

Rosanne CASH
0087f4d2e967a2c026783652b37d803d
Rosanne Cash, Rosanne Cash… Mais oui, bien sûr: c’est la fille aînée du légendaire Johnny CASH. Bon sang ne saurait mentir ! Fort logiquement, elle s’est lancée dans la Country, mais ne s’est pas limitée à ce style puisqu’elle s’est frottée avec un certain talent à des styles comme le Heartland-Rock, la Pop, la musique Folk. Ayant fait ses débuts discographiques en 1978, elle compte à ce jour 14 albums studio. 2 d’entre eux ont été couronnés d’un disque d’or aux USA et ils ont vu le jour dans les 80’s. Durant cette période (et même au-delà), elle a montré qu’elle était une auteure-compositrice-interprète parfaitement crédible, reprenant même de temps à autres des standards de son père.

Les albums:
Seven Year Ache (1981): 26ème (32 semaines dans le Billboard) et disque d’or
* King’s Record Shop (1987): 138ème (20 semaines dans le Billboard) et disque d’or

Le single aux USA:
* Seven Year Ache: 22ème – 1981

Par ailleurs, Rosanne CASH a remporté 2 American Music Honors & Awards (en 2010 et 2018) et 4 Grammy Awards (1 en 1985; 3 en 2014). Une performance remarquable pour une artiste qui a toujours gardé ses distances avec les tendances du moment.

Dwight YOAKAM
dwight_yoakam_2
Si le nom de Dwight YOAKAM n’évoque pas grand chose pour une majorité d’européens, il n’en est pas de même en Amérique du Nord. En plus d’être auteur-compositeur-interprète et guitariste, Dwight Yoakam mène également une carrière d’acteur, de producteur, de réalisateur et de scénariste (il est apparu dans 14 séries TV et compte une bonne vingtaine de films à son actif). Il a démarré sa carrière musicale en 1984 et s’il oeuvre dans la Country traditionnelle, il ajoute à sa musique des influences Honky Tonk, Bluegrass et Rock n’ Roll et dès ses premiers albums, il marque son territoire et affirme sa personnalité. Ses albums trouvent très vite preneurs et plusieurs de ses titres (« Guitars, Cadillacs », « It Won’t Hurt », « Little Ways », « I Sang Dixie »…) sont devenus des classiques incontournables.

Les albums:
Guitars, Cadillacs, Etc., Etc. (1986): 61ème (65 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine
Hillbilly Deluxe (1987): 55ème (28 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également d’or en Australie)
Buenas Noches From A Lonely Room (1988): 68ème (15 semaines dans le Billboard) et disque de platine

A ce jour, Dwight YOAKAM compte 17 albums studio, 2 live et 9 compilations. Il est également reconnu comme un des artistes de Country les plus authentiques.

Patty LOVELESS
e3da64338ca7f07cbb0d45fe4c4782bc
Interprète avant tout, Patty LOVELESS s’est rarement investie dans le processus du songwriting. Ce qui ne l’a pas empêchée de faire son trou dans un style combinant Country et Bluegrass. Native du Kentucky, elle a démarré en 1985 et sorti 3 albums studio durant la seconde moitié des 80’s, en marge des tendances de l’époque. L’un d’entre eux, Honky Tonk Angel (sorti en 1988), a même atteint le statut du disque de platine sans jamais être entré dans le Billboard et ce disque contient quelques titres devenus avec le temps des classiques incontournables (« Chains », « Timber, I’m Falling In Love »). En 1989, elle a même remporté la catégorie de « Meilleur nouvel artiste Country » aux American Music Awards.

L’album:
Honky Tonk Angel (1988): disque de platine sans être entré dans le Billboard

Patty LOVELESS a continué à avoir un succès raisonnable dans les 90’s sans avoir eu recours à des hits. A ce jour, elle compte à son actif 16 albums studio et a été intronisée au Georgia Music Hall Of Fame en 2005, ainsi qu’au Kentucky Music Hall Of Fame en 2011.

Pat METHENY GROUP
3f81fedd-b023-4fa5-9fde-735ecc385824
Pat Metheny est un guitariste oeuvrant dans le Jazz, le Jazz-Rock et la World Fusion actif depuis 1974. Très prolifique, il a donné depuis ses débuts autour de 200 concerts par an et mené de front une carrière en solo et le groupe Pat METHENY GROUP dont il est le leader. Avec celui-ci, il a laissé libre cours à ses penchants pour le Jazz, le Rock, la Country, la World Music et même la musique classique. Et les 80’s lui ont plutôt souri puisqu’il a sorti 4 albums studio, 1 live (tous ont été classés dans le Billboard) et 2 d’entre eux, sur la durée, ont atteint le cap du disque d’or. Il est même apparu dans le Billboard Hot 100 avec « This Is Not America », titre vaporeux figurant sur la B.O du film « Le jeu du faucon » (1985) et qui a été le fruit d’une collaboration avec David BOWIE. Entre 1983 et 1989, le Pat METHENY GROUP a remporté 5 Grammy Awards dans la catégorie « Meilleure performance en Jazz Fusion ».

Les albums:
Still Life (Talking) (1987): 86ème (15 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Letter From Home (1989): 66ème (18 semaines dans le Billboard) et disque d’or

Le single aux USA:
* This Is Not America [collaboration avec David BOWIE]: 32ème – 1985

A ce jour, Pat Metheny a cumulé la bagatelle de 49 disques (albums studio et live inclus) et sa passion pour les styles musicaux qu’il affectionne le plus est toujours intacte.

Suzanne VEGA
vega
Le nom de Suzanne VEGA n’est pas inconnu du public français. En effet, cette chanteuse américaine née à Santa Monica a souvent réalisé de bons chiffres de vente. Sa musique lorgne aussi bien du côté de la Folk que du Rock et de la Pop et son premier album éponyme, qui sort en 1985, tranche avec les productions les plus en vogue de l’époque, reçoit un accueil favorable de la part des critiques, ce qui permet à Suzanne VEGA de poser des bases solides pour l’avenir (l’album est disque d’or en Nouvelle-Zélande, disque de platine en Grande Bretagne et loupe de peu le disque d’or aux USA). Le second album Solitude Standing (sorti en 1987) sera celui de la consécration: celui-ci fait un carton en Europe (y compris en France où il est double disque d’or), en Australie et, enfin, aux USA, porté par le single « Luka »  qui se classe 3ème au Billboard Hot 100 et se distingue par sa thématique sur la maltraitance des enfants, devançant de 5 ans les groupes de Grunge, pour le coup.

L’album:
Solitude Standing (1987): 11ème aux USA (32 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque de platine au Canada et en Grande Bretagne, double disque d’or en France, disque d’or en Australie, en Suède et en Allemagne; n° 1 en Suède et en Nouvelle-Zélande, n°2 en Grande Bretagne et en Norvège, n°6 en Allemagne)

Les singles aux USA:
* Luka: 3ème – 1987
* Solitude Standing: 94ème – 1987

Solitude Standing reste à ce jour son plus grand succès commercial. Par la suite, Suzanne VEGA s’est contentée d’un succès d’estime grâce à un solide noyau de fans fidèles. Toujours est-il qu’elle est parvenue à faire son trou dans les 80’s et y laisser une empreinte, alors que presque personne ne songerait à elle lorsque le sujet sur la musique des 80’s est abordé.

Randy TRAVIS
97c5b803bb92f048871cd21e4cd4c127
Quasiment inconnu en Europe (excepté en Grande Bretagne), Randy TRAVIS a marqué de son empreinte le paysage de la Country entre le milieu des 80’s et le milieu des 90’s en Amérique du Nord. Si à l’époque, ses titres ne sont pas apparus dans le Billboard Hot 100 (dans sa carrière, il n’a jamais vraiment eu de hits, de toute façon), certains d’entre eux (« Diggin’ Up Bones », « No Place Like Home », « Forever And Ever, Amen », « I Told You So », « Is It Still Over? »…) sont devenus des classiques intemporels, incontournables de la Country. Quand à ses 4 albums studio sortis entre 1986 et 1989, ils ont tous été consacrés multiplatines, 3 d’entre eux s’étant même classés dans le Top 40.

Les albums:
Storms Of Life (1986): 85ème (100 semaines dans le Billboard) et disque 3 fois platine (également disque d’or en Australie)
Always & Forever (1987): 19ème (103 semaines dans le Billboard) et disque 5 fois platine (également 5 fois platine au Canada)
Old 8×10 (1988): 35ème (43 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également 2 fois platine au Canada)
No Holdin’ Back (1989): 33ème (47 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine
An Old Time Christmas (1989): 70ème (7 semaines dans le Billboard) et disque d’or

A ce jour, Randy TRAVIS comptabilise 22 albums studio et 2 albums live. En parallèle, il mène également une carrière d’acteur entamée au début des 90’s. Ces dernières années, il s’est fait plus discret, mais personne ne l’a oublié de l’autre côté de l’Atlantique.

MIDNIGHT OIL
midoilgroupe0
Parmi les groupes de Rock australiens, AC/DC et INXS sont les plus connus du public. Vient ensuite MIDNIGHT OIL. Avant d’accéder à la gloire, ce groupe qui a commencé en 1972 sous le nom de THE FARM avant de se rebaptiser en 1976 MIDNIGHT OIL a grimpé graduellement les marches dans son pays d’origine dès 1978 pour accéder à une belle reconnaissance nationale (Place Without A Postcard, sorti en 1981, y fut consacré double platine), puis s’imposer comme une valeur sûre du pays (10,9,8,7,6,5,4,3,2,1; sorti en 1982, puis Red Sails In The Sunset, paru en 1984, ont été certifiés respectivement 7 fois et 4 fois platine). Lorsque son 6ème opus Diesel And Dust émerge à la surface en août 1987, c’est le plébiscite quasi-unanime, la consécration planétaire. Plusieurs chansons plaident pour la cause des peuples Aborigènes d’Australie (voilà une preuve supplémentaire qu’on n’a pas attendu les 90’s pour aborder les sujets sérieux) et les singles « The Dead Heart », « Pur Down That Weapon », « Dreamworld » et surtout « Beds Are Burning » (véritable tube planétaire en puissance) hissent cet album parmi les plus grands succès internationaux du moment, dans la foulée du carton du film Crocodile Dundee au box-office. Jusqu’alors plus ou moins distant vis-à-vis de ce groupe, le public américain s’est finalement ouvert à lui.

L’album:
Diesel And Dust (1987): 21ème (55 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également 7 fois platine en Australie, 3 fois platine au Canada, 2 fois platine en Suisse, disque d’or en Grande Bretagne et en Suède)

Les singles aux USA:
* The Dead Heart: 53ème – 1988
* Beds Are Burning: 17ème – 1987

L’album suivant Blue Sky Mining (sorti en 1990) a aussi rencontré un succès international honorable, mais de moindre ampleur. Par la suite, le groupe s’est fait plus discret. Le succès de MIDNIGHT OIL dans les 80’s est quand même là aussi pour rappeler qu’un certain Peter Garrett (le chanteur du groupe) arborait un look « boulaz » (boule à zéro) bien avant les Billy Corgan, Moby et consorts.

THE PROCLAIMERS
ff2e5fe0b23782e7a278c82091bccf6c
Groupe écossais articulé autour des frères Charlie et Craig Reid, THE PROCLAIMERS a fait connaître sa musique Folk-Rock durant la seconde moitié des 80’s avec un premier album (This Is The Story) qui a conquis le Royaume Uni en 1987, suivi d’un second, Sunshine On Leith, qui a vu le groupe étendre sa popularité dans une partie de l’Europe et jusqu’en Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande) durant la période 1988/1989 grâce notamment au single « I’m Gonna Be (500 Miles) » qui s’est classé 1er en Australie et en Nouvelle-Zélande et 11ème en Grande Bretagne. Passé dans un premier temps inaperçu en Amérique du Nord, ce single connaîtra une seconde vie inespérée en 1993 en figurant sur la B.O du film « Benny & Joon » (avec Johnny Depp), ce qui le propulsera vers les sommets des charts (3ème aux USA, 4ème au Canada), contribuant par la même occasion à booster les ventes de l’album de Sunshine On Leith de l’autre côté de l’Atlantique.

L’album:
Sunshine On Leith (1988): 31ème aux USA en 1993 (37 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également 2 fois platine au Canada et en Australie, disque de platine en Grande Bretagne, disque d’or en Nouvelle-Zélande)

Le single aux USA:
* I’m Gonna Be (500 Miles): 3ème – 1993

Que ce soit à la fin des 80’s ou durant la première moitié des 90’s, les PROCLAIMERS ont de toute façon toujours été en décalage par rapport aux tendances du moment. Et cela n’a pas changé par la suite, les frères Reid étant toujours restés fidèles à leur musique Folk-Rock teintée d’influences celtiques et Country. Pour l’anecdote, « I’m Gonna Be (500 Miles) » est revenu dans les charts britanniques en 2007 où il a atteint la 1ère place !

Charlie DANIELS BAND
a-269915-1528597622-6055.jpeg
Méconnu en Europe, Charlie Daniels est une sorte d’icône de l’autre côté de l’Atlantique. S’il ne fait pas partie des plus gros poids lourds du paysage musical américain, il est énormément respecté pour ce qu’il a apporté à la Country, au Bluegrass et au Rock Sudiste. Ayant débuté sa carrière vers la fin des 50’s, il s’est fait les dents durant les 60’s en composant, en travaillant en tant que musicien de session, puis a franchement pris son envol au début des 70’s en inaugurant une longue, très longue série d’albums studios (une trentaine à ce jour) et live (8 au total). Le Charlie DANIELS BAND accède à la reconnaissance auprès du grand public vers le milieu des 70’s, puis continue d’avoir du succès jusqu’au début des 80’s, son pic commercial étant atteint dans la période 1979/1980. Au début des 80’s, quelques classiques portent sa signature: « In America », « The Legend Of Wooley Swamp », « Carolina (I Remember You) », « Still In Saigon », « Ragin’ Cajun »… Puis, après 1982, le Charlie DANIELS BAND enregistre une baisse d’inspiration couplée à des ventes d’albums déclinantes. Puis, sans crier gare, reprend du poil de la bête à la fin des 80’s et connaît un vrai sursaut avec l’album Simple Man, porté par des titres tels que « Oh Atlanta », « Old Rock n’ Roller », « Simple Man », qui reste à ce jour son dernier en date à avoir atteint le cap du disque de platine aux USA.

Les albums:
Full Moon (1980): 11ème (33 semaines dans le Billboard) et disque de platine
Windows (1982): 26ème (19 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Simple Man (1989): 82ème (25 semaines dans le Billboard) et disque de platine

Les singles aux USA:
* In America: 11ème – 1980
* The Legend Of Wooley Swamp: 31ème – 1980
* Still In Saigon: 22ème – 1982

A signaler qu’en parallèle, Charlie Daniels a mené une carrière d’acteur, entamée également au début des 70’s. Ce musicien est un modèle de persévérance, d’autant qu’il a sorti son premier album studio à 35 ans, à connu la consécration lorsqu’il avait la quarantaine bien sonnée, puis un regain de succès à l’âge de 53 ans. Aujourd’hui âgé de 83 ans, il n’a pas encore pris sa retraite aux dernières nouvelles.

Bonnie RAITT
ar-am214_raitt_8s_20160223102631
Fille de John Raitt (chanteur de comédies musicales), Bonnie RAITT a entamé sa carrière d’artiste solo en 1971. Chanteuse, elle montre également des aptitudes pour jouer de la guitare et du piano. Durant les 70’s et une partie des 80’s, elle a contribué à faire briller le blason du Heartland-Rock/Americana, mais a dû longtemps se contenter d’un succès d’estime, tapie dans l’ombre des Bruce SPRINGSTEEN, John MELLENCAMP (entre autres). Puis à la fin des 80’s, après une période de flottement, Bonnie RAITT accède enfin à la consécration en parvenant à concilier succès commercial et reconnaissance artistique avec son 10ème album studio Nick Of Time, un disque qui mélange efficacement Pop-Rock et Blues-Rock sous la houlette du producteur Don Was. L’album se vend à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde et Bonnie Raitt remporte 3 Grammy Awards dans la foulée.

L’album:
Nick Of Time (1989): 1er au Billboard (185 semaines dans le Billboard) et disque 5 fois platine (également 3 fois platine au Canada)

Les singles aux USA:
* You’re Gonna Get What’s Coming: 73ème – 1980
* Have A Heart: 49ème – 1990
* Nick Of Time: 92ème – 1990

Par la suite, Bonnie RAITT a confirmé ce succès dans les 90’s avec les 3 albums suivants, tous certifiés platine, multiplatine, ce qui contrastait avec les nombreuses productions médiocres dans la musique mainstream de l’époque. Ensuite, elle fut intronisée au Rock n’ Roll Hall Of Fame en 2000, puis a poursuivi plus discrètement sa route en sortant des albums moins marquants. Enfin, en 2012, elle s’est fendu d’un nouveau retour en force avec l’excellent Slipstream, unanimement salué par les fans et la presse spécialisée. Le parcours global de Bonnie RAITT, fait de passion, de persévérance et d’abnégation, ne peut que forcer le respect.

ENYA
enya
De la musique New Age dans les 80’s ? Et bien, croyez-le ou non, il y avait un petit espace pour ce courant musical durant cette décennie. Une catégorie « Meilleur album New Age » avait même été créée en 1987 pour les Grammy Awards. Un groupe comme SHADOWFAX, mélangeant Jazz et ambiances New Age, a réussi à placé 4 de ses albums dans le Billboard Top 200. ENYA, chanteuse, compositrice et musicienne (elle pratique le piano) irlandaise, a fait beaucoup mieux en vendant ses disques par millions dans le monde et en ayant même squatté certains top-singles à droite et à gauche. Après un premier album éponyme (sorti en 1987) mélangeant New Age, Pop et musique celtique qui a été aussi bien salué par le public que les critiques, la musicienne irlandaise fait encore mieux avec l’album suivant, Watermark, publié l’année suivante: celui-ci explose les charts en s’installant dans plusieurs Top 10 (n°1 en Irlande, en Suisse et en Nouvelle-Zélande), en perdurant même dans le Billboard US et en accumulant les certifications or, platine et multiplatine. Et le single « Orinoco Flow » fait un véritable carton planétaire (n°1 sur l’ensemble de l’Europe), contribuant à renforcer le succès de Watermark, dont les ventes mondiales s’élèvent de nos jours à environ 11 millions d’exemplaires.

Les albums:
Enya (1987): disque de platine sans jamais être entré dans le Billboard.
Watermark (1988): 25ème (39 semaines dans le Billboard) et disque 4 fois platine (également 6 fois platine en Australie, 5 fois platine en Espagne, 4 fois platine en Grande Bretagne, 3 fois platine au Japon et au Canada, disque de platine en Nouvelle-Zélande, en Allemagne et aux Pays Bas, double disque d’or en France)

Le single aux USA:
* Orinoco Flow: 24ème – 1989

Par la suite, ENYA a continué à accumuler les albums à succès se vendant à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde, et cela jusqu’aux années 2000. De nos jours, ENYA a vendu autour de 80 millions d’albums dans le monde, ce qui la positionne à la 2ème place (derrière U2) des artistes irlandais en tant que plus gros vendeurs de disques.

Eddie RABBITT
20050671-2107
Eddie RABBITT: encore un artiste inconnu au pays du camembert. Ce chanteur-compositeur américain qui fut, de son vivant, spécialisé dans la Country (tirant tantôt vers la Pop, tantôt vers le Rock), a démarré sa carrière dans l’ombre dans les 60’s. Ses premiers albums sont sortis durant la seconde moitié des 70’s et il a dû se contenter d’un simple succès d’estime à cette époque. C’est au début des 80’s qu’Eddie RABBITT connaît sa période de célébrité, exposé au grand public via des chansons telles que « I Love A Rainy Night », « Drivin’ My Life Away » (un titre qu’on peut entendre sur un des épisodes de « Agence tous risques »), notamment.

Les albums:
Horizon (1980): 19ème (54 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque de platine au Canada)
Step By Step (1981): 23ème (34 semaines dans le Billboard) et disque d’or

Les singles aux USA:
* Gone Too Far: 82ème – 1980
* Drivin’ My Life Away: 5ème – 1980
* I Love A Rainy Night: 1er – 1980
* Step By Step: 5ème – 1981
* Someone Could Lose A Heart Tonight: 15ème – 1981
* I Don’t Know Where To Start: 35ème – 1982
* You And I: 7ème – 1982
* You Can’t Run From Love: 55ème – 1983
* You Put The Beat In My Heart: 81ème – 1983

Après avoir tutoyé le succès, Eddie RABBITT a poursuivi sa carrière d’artiste dans l’ombre, en toute discrétion jusqu’à sa mort du cancer des poumons en 1998. Eddie RABBITT est resté dans les cœurs des amateurs de Country, bon nombre de ses albums figurant toujours dans leurs playlists.

Willie NELSON
willie_nelson_at_farm_aid_2009_-_cropped
Est-il nécessaire de présenter Willie NELSON ? Cet auteur-compositeur-interprète texan né en 1933 est une légende incontournable de la Country qui a démarré sa carrière de musicien en 1956 et sorti son premier album studio en 1962. Par la suite, il n’a cessé d’être actif au sein du paysage musical américain, tout en menant en parallèle une carrière d’acteur entamée en 1979 (à ce jour, il a joué dans 49 films !!). Dans les 80’s, il fait figure de vétéran puisqu’il a la cinquantaine bien sonnée. Pourtant, cette décennie lui a été assez favorable puisque quelques-uns de ses singles ont bien marché, ses albums se sont bien vendus. Sur cette période, il a sorti 23 albums studios (en solo ou en collaboration avec d’autres artistes).

Les albums:
San Antonio Rose [avec Ray Price] (1980): 70ème (25 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Somewhere Over The Rainbow (1981): 31ème (23 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque d’or en Australie)
Always On My Mind (1982): 2ème (99 semaines dans le Billboard) et disque 4 fois platine (également disque 2 fois platine au Canada)
WWII [avec Waylon Jennings] (1982): 57ème (22 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Pancho & Lefty [avec Merle Haggard] (1983): 37ème (53 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque d’or au Canada)
Take It To The Limit [avec Waylon Jennings] (1983): 60ème (16 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Without A Song (1983): 54ème (34 semaines dans le Billboard) et disque d’or
City Of New Orleans (1984): 69ème (26 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque d’or au Canada)

Les singles aux USA:
* My Heroes Have Always Been Cowboys: 44ème – 1980
* On The Road Again: 20ème – 1980
* Always On My Mind: 5ème – 1982
* Let It Be Me: 40ème – 1982

A ce jour, Willie NELSON compte à son actif le total de 69 albums studios en solo, plus 25 albums en collaboration avec d’autres artistes, ainsi que 13 disques live et 2 B.O de films. Un total absolument renversant ! Aujourd’hui âgé de 86 ans, Wille NELSON est toujours en activité et un nouvel album studio, First Rose Of Spring, est même prévu de sortir pour cet été 2020.

SADE
sade
« Smooth Operator », vous vous souvenez ? Ce tube planétaire du milieu des 80’s est l’oeuvre du groupe britannique SADE. Car oui, SADE est un groupe mené par la chanteuse nigérianne naturalisée britannique Sade Adu. Mélangeant Smooth-Jazz, Soul et Sophisti-Pop, SADE surprend tout son monde dès son premier album Diamond Life en 1984 grâce à son aptitude à proposer des titres aux mélodies ciselées, légères. Et, mené par la prestance de sa chanteuse Sade Adu, confirmera avec les 2 albums suivants sortis au cours de la même décennie, le 3ème disque Stronger Than Pride ayant emprunté une voie un peu plus funky. L’air de rien, SADE a fait partie des plus gros vendeurs de la décennie 80’s et son répertoire, loin de se résumer à « Smooth Operator », contient plusieurs classiques qui ont bien résisté à l’usure du temps (« The Sweetest Taboo », « Hang On To Your Love », « Love Is Stronger Than Pride », « Paradise »…).

Les albums:
Diamond Life (1984): 5ème (81 semaines dans le Billboard) et disque 4 fois platine (également 4 fois platine en Grande Bretagne et en Australie, 2 fois platine au Canada, en France et en Suisse, disque de platine en Allemagne et aux Pays Bas)
Promise (1985): 1er au Billboard (46 semaines dans le Billboard) et disque 4 fois platine (également 2 fois platine au Canada et en Grande Bretagne, disque de platine en Nouvelle-Zélande, en Australie, en France et en Allemagne)
Stronger Than Pride(1988): 7ème (45 semaines dans le Billboard) et disque 3 fois platine (également 2 fois platine en France, disque de platine au Canada, en Grande Bretagne, aux Pays Bas, en Suisse et en Espagne, disque d’or en Allemagne et en Nouvelle-Zélande)

Les singles aux USA:
* Your Love Is King: 54ème – 1984
* Smooth Operator: 5ème – 1984
* The Sweetest Taboo: 5ème – 1985
* Never As Good As The First Time: 20ème – 1985
* Paradise: 16ème – 1988

D’aucuns rétorqueront que la musique pratiquée par SADE était facile d’accès, le Smooth Jazz étant une version soft du Jazz. Pourtant, on ne peut pas dire que ce groupe était spécialement dans l’air du temps ou « media-friendly » à l’époque. Après avoir marqué son territoire dans les 80’s, SADE a confirmé a début de la décennie suivante (en 1992 avec Love Deluxe dont le succès ne s’est pas tassé), puis a disparu des radars avant de revenir en force en 2000, puis de nouveau entamer une période de hiatus, Sade Adu ayant décidé de se consacrer davantage à sa vie de famille (un concept que ne semble pas connaître MADONNA…). Toujours est-il que SADE, fort de plusieurs Grammy Awards et Brit Awards à son actif, a aussi vendu environ 75 millions d’albums dans le monde en 35 ans de carrière.

George BENSON
benson70s2
Guitariste, chanteur et compositeur de Jazz, George BENSON n’a jamais hésité à sortir des sentiers battus en s’autorisant des incursions dans le Funk, la Soul et la Pop. Ayant fait ses débuts discographiques en 1964, il a d’abord oeuvré au sein du GEORGE BENSON QUARTET avant de voler de ses propres ailes et c’est vers la seconde moitié des 70’s, alors qu’il a la trentaine bien sonnée, que ses talents sont reconnus par le grand public et qu’il connaît sa période commerciale la plus faste. Dans les 80’s, il a également eu sa part de gâteau, même si sa carrière fut en dent de scie, tant sur le plan artistique que commercial, au cours de cette décennie. Après une excellente entame de celle-ci avec Give Me The Night, George BENSON a alterné entre albums passables et disques plutôt bâclés, et les ventes d’albums ont suivi la même tendance, oscillant entre le convenable et le flop total. Un sursaut s’est produit en 1987 avec l’album Collaboration, en duo avec le guitariste-compositeur Earl KLUGH (qui a fait ses armes dans le Jazz Fusion et le Smooth Jazz) avant une rechute immédiate dès l’année suivante. Au cours des 80’s, on retiendra surtout de George BENSON les titres « Give Me The Night », « Love X Love », « Turn Your Love Around », « Since You’re Gone ».

Les albums:
Give Me The Night (1980): 3ème (38 semaines dans le Billboard) et disque de platine
In Your Eyes (1983): 27ème (35 semaines dans le Billboard) et disque d’or
20/20 (1984): 45ème (32 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Collaboration (1987): 59ème (31 semaines dans le Billboard) et disque d’or

Les singles aux USA:
* Give Me The Night: 4ème – 1980
* Love X Love: 61ème – 1980
* Never Give Up On A Good Thing: 52ème – 1981
* Love All The Hurt Away: 46ème – 1981
* Turn Your Love Around: 5ème – 1981
* Inside Love (So Personal): 43ème – 1983
* Lady Love Me (One More Time): 30ème – 1983
* 20/20: 48ème – 1984

Par la suite, après avoir sorti 2 autres albums sur une grosse major (Warner Bros) au début des 90’s, George BENSON  a poursuivi sa carrière sur un label indépendant, loin des sphères mainstream et continue de nos jours d’être suivi par une poignée non négligeable de fans fidèles.

Bobby McFERRIN
180930-bobby-mcferrin
Qui n’a jamais entendu une seule fois dans sa vie « Don’t Worry, Be Happy » ? Cette chanson a cappella à mi-chemin entre Jazz et Reggae, c’est Bobby McFERRIN qui l’a composée et interprétée. Bobby McFERRIN est un artiste particulier: en plus d’être chanteur, il est également chef d’orchestre. De plus, il improvise souvent lorsqu’il se produit sur scène. Après plusieurs années à barouder dans les 70’s, il passe la vitesse supérieure dans les 80’s en publiant plusieurs albums à consonance Jazz qui reçoivent tous un très bon accueil général. Vers 1986, il commence à se faire remarquer du grand public grâce à son 3ème album Spontaneous Inventions qui monte à la 103ème place du Billboard US. Ensuite, il interprète la chanson du générique du « Cosby show » en 1987. Puis, en 1988, c’est la consécration internationale avec son 4ème album Simple Pleasures qui, propulsé par le fameux « Don’t Worry, Be Happy », par ailleurs présent sur la B.O du film « Cocktail », se vend par millions à travers le monde.

L’album:
Simple Pleasures (1988): 5ème (55 semaines dans le Billboard) et disque de platine (selon d’autres estimations, il aurait en fait atteint le cap du triple platine aux USA)

Le single aux USA:
* Don’t Worry Be Happy: 1er – 1988

Bobby McFERRIN n’a eu qu’un seul single dans les charts, mais il a fait mouche du premier coup. Il faut dire que ce titre, parmi tous les autres qui figuraient dans le Billboard Hot 100 à l’époque, était particulièrement original. Par la suite, Bobby McFERRIN a eu un autre succès, de moindre ampleur, au début des 90’s avec un album, Hush, réalisé en duo avec le compositeur de musique classique d’origine chinoise Yo-Yo MA. Ensuite, il a poursuivi sa route en oeuvrant tantôt dans le Jazz, tantôt dans la musique classique. Une chose est certaine: si le succès qu’il a rencontré a été éphémère, tout le monde se souvient encore de lui car il a marqué à sa manière les 80’s de son empreinte.

THE HONEYDRIPPERS
volumeone
Après le split de LED ZEPPELIN, Jimmy Page et Robert Plant ont poursuivi leurs routes séparément. Le guitariste a pris part à de nombreux projets (dont THE FIRM, en particulier), tandis que le chanteur s’est lancé dans l’aventure en solo. Les 2 figures iconiques de LED ZEPPELIN se sont retrouvées en 1984 pour l’éphémère projet de THE HONEYDRIPPERS, qui comprenait également en son sein les fameux Jeff Beck et Nile Rodgers (outre sa carrière solo, il a joué au sein de CHIC) à la guitare, le bassiste Wayne Pedzwater (qui a collaboré avec Carly SIMON, Carole KING, SIMON & GARFUNKEL, John LENNON, Michael JACKSON) et le batteur Dave Weckl, issu du Jazz-Fusion. Ce supergroupe reçoit le renfort d’une section de cuivres (on les appelle les King Bees) et de choristes (les Queen Bees). THE HONEYDRIPPERS a sorti un seul disque, un EP de 5 titres (The Honeydrippers: Volume One) composé de reprises de standards des 50’s. 2 singles de cette galette en ont été extraits et, à la surprise générale, l’un d’entre eux, « Sea Of Love » a fait un carton (3ème aux USA, 1er au Canada) et révélé Robert Plant comme un crooner parfaitement crédible. Le EP s’est lui aussi très bien vendu, surtout en Amérique du Nord.

L’album:
The Honeydrippers: Volume One EP (1984): 4ème (31 semaines dans le Billboard) et disque de platine aux USA (également 3 fois platine au Canada)

Les singles aux USA:
* Rockin’ At Midnight: 25ème – 1985
* Sea Of Love: 3ème -1985

Après, Robert Plant a repris le cours de sa carrière solo et il a fallu attendre le milieu des 90’s pour voir de nouveaux réunis, pour une durée déterminée, le chanteur et le guitariste de LED ZEPPELIN plus concrètement sous le patronyme de PAGE AND PLANT.

Wynton MARSALIS
464463750_640_600_338_90_s_c1
Trompettiste et compositeur oeuvrant tantôt dans le Jazz, tantôt dans la musique classique, Wynton Marsalis a effectué ses débuts discographiques très jeune. Son parcours force l’admiration et le respect car ce musicien n’a jamais eu de hit dans sa carrière, ni fait de vidéo et ses albums sont instrumentaux à 100%. Pourtant, il est parvenu à maintes reprises à placer ses albums dans le Billboard US, dont 6 durant les 80’s. Parmi eux, 2 ont même été disque d’or.

L’album:
Marsalis Standard Time Vol.1 (1987): 153ème (5 semaines dans le Billboard) et disque d’or

A ce jour, Wynton MARSALIS cumule un total de 83 albums studios. Par ailleurs, il a été honoré à plusieurs reprises et remporté 9 Grammy Awards dans les catégories Jazz et musique classique (en passant, il fut le premier artiste à être récompensé dans ces 2 catégories en 1983). Directeur général et artistique du Jazz at Lincoln Center, il est aussi le parrain du festival Jazz In Marciac (en France dans le Gers) depuis 1991. Quoi qu’il en soit, sa réussite est là pour démontrer que même en étant loin des modes et en adoptant un profil bas, il était possible de tirer son épingle du jeu dans les 80’s.

THE JUDDS
220px-the_judds_promo_photo
THE JUDDS était une entité un peu particulière dans la Country, le paysage musical américain en général durant les 80’s. Il s’agit en effet d’un duo composé de Naomi Judd et de sa fille Wynona Judd au chant, celui-ci étant régulièrement accompagné de musiciens confirmés. Actif entre 1983 et 1991, THE JUDDS a sorti durant ce laps de temps 5 albums studio, 1 disque de Noel et 1 EP. Tous ont été certifiés au moins disque d’or. Durant ce laps de temps, THE JUDDS a eu 24 singles classés dans les charts Country, dont 14 ont été n°1 (parmi ces titres, « Mama, He’s Crazy », « Why Not Me », « Rockin’ With The Rhythm Of The Rain »…).

Les albums:
Wynonna & Naomi EP (1983): 153ème (15 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Why Not Me (1984): 71ème (26 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également disque de platine au Canada)
Rockin’ With The Rhythm (1985): 66ème (57 semaines dans le Billboard) et disque de platine (disque d’or au Canada)
Heartland (1987): 52ème (31 semaines dans le Billboard) et disque de platine (disque d’or au Canada)
Christmas Time With The Judds (1987): disque de platine aux USA et au Canada sans jamais être entré dans les charts
River Of Time (1989): 51ème (20 semaines dans le Billboard) et disque d’or

Naomi Judd ayant eu des problèmes de santé (elle a eu l’hépatite C), le duo a dû mettre fin à ses activités en 1991 et Wynonna Judd a entamé une carrière solo dès 1992. Occasionnellement, le duo familial s’est reformé pour quelques concerts. Ce qui est certain, c’est que THE JUDDS est resté dans les coeurs des américains et des canadiens qui ont connu ce tandem lorsqu’il était actif.

Stanley JORDAN
v3traamyujbsqhjrlpqmkl-1200-80
Chanteur, guitariste et pianiste, Stanley Jordan œuvre dans le Jazz et le Jazz-Fusion depuis le début des 80’s. Artiste de rue à la base, il est parvenu à faire son trou en perfectionnant sa technique (il est capable de jouer sur 2 guitares en même temps, voire avec une guitare d’une main et un piano d’une autre en même temps). Ses albums sont exclusivement instrumentaux, sans chant et, pourtant, Stanley JORDAN est parvenu à placer 3 de ses albums studio dans le Billboard US dans sa carrière, et ceux-ci sont sortis entre 1985 et 1988. Parmi ces albums, Magic Touch, son 2ème effort discographique, qui est resté très longtemps dans le Billboard et fut disque d’or.

L’album:
Magic Touch (1985): 64ème (66 semaine dans le Billboard) et disque d’or

Depuis les 90’s, le fossé entre lui et le grand public s’est élargi, mais il a continué à exercer son art en publiant des albums et en se produisant sur scène.

Andreas VOLLENWEIDER
andreas-1984_galleria
Avouons-le: peu de gens s’attendaient à voir le nom de ce musicien dans ce dossier. Ce musicien suisse, joueur de harpe, mérite pourtant que quelques lignes lui soient consacrées. Les styles musicaux dans lesquels il œuvre sont la New Age, le Jazz Fusion, la musique classique et le Folk. Ayant fait ses débuts discographiques en 1979, il a collaboré dans sa carrière avec des artistes comme Bobby McFERRIN (mentionné plus haut), Carly SIMON et Luciano PAVAROTTI. Et durant les 80’s, il a réussi l’exploit d’aligner 3 albums disque d’or et 1 disque de platine, ce qui n’était pas monnaie courante pour des artistes comme Andreas VOLLENWEIDER, surtout qu’il n’a jamais eu un seul single dans les hit-parades. Ses disques ont également été couronnés de succès en Europe centrale (Suisse, Allemagne, Autriche) et, à un degré moindre, en Europe du Nord (Suède, Pays Bas).

Les albums:
Behind The Gardens – Behind The Wall – Under The Tree (1981): 121ème (18 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque d’or en Allemagne
Caverna Magica (1983): 149ème (15 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque d’or en Allemagne)
White Winds (1984): 76ème (39 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque d’or au Canada)
Down To The Moon (1986): 60ème (39 semaines dans le Billboard) et disque de platine (également disque d’or au Canada)

Si après 1992, ses albums ne sont plus apparus dans les charts américains, ils sont toujours restés classés en Suisse et en Allemagne où il compte un public fidèle encore conséquent de nos jours.

Teddy PENDERGRASS
011p1
Le nom de Teddy PENDERGRASS n’est sans doute pas familier pour le public européen. De l’autre côté de l’Atlantique, c’est différent car ce musicien capable aussi bien de chanter que de jouer du piano, de la guitare et de la batterie a fait son trou dans le milieu de la Soul en ayant d’abord fait partie de Harry MELVIN & THE BLUE NOTES de 1972 à 1975, puis ensuite en ayant entamé dès 1977 une carrière solo dont l’âge d’or se situe à peu près entre 1977 et 1981. Durant ce laps de temps, il parviendra à concilier succès commercial (ses 5 albums studios sortis dans cette période ont tous été certifiés platine) et critiques positives. Cette dynamique sera, hélas, cassée à cause d’un accident de voiture en 1982 qui le rend tétraplégique, ce qui le handicapera considérablement pour la suite de sa carrière. Il la poursuivra pourtant courageusement en continuant à se produire sur scène et 2 de ses albums suivants atteindront le cap du disque d’or.

Les albums:
TP (1980): 14ème (34 semaines dans le Billboard) et disque de platine
* It’s Time For Love (1981): 19ème (27 semaines dans le Billboard) et disque de platine
Love Language (1984): 38ème (35 semaines dans le Billboard) et disque d’or
Joy (1988): 54ème (24 semaines dans le Billboard) et disque d’or

Les singles aux USA:
* Can We Try: 52ème – 1980
* Love T.K.O: 44ème – 1980
* Two Hearts [avec Stephanie MILLS]: 40ème – 1981
* You’re My Latest, My Greatest Inspiration: 40ème – 1981
* Joy: 77ème – 1988

A partir des 90’s, il s’est fait de plus en plus rare et s’est définitivement retiré en 2006. En 2010, il décède suite à un cancer des côlons. Le public a gardé de Teddy PENDERGRASS un artiste à l’état d’esprit positif.

Emmylou HARRIS
4530fe9d5f614f70386a14c2a7870a85-emmylou-harris-silver-hair
Emmylou HARRIS fait partie de ces chanteuses les plus respectables et les plus respectées du patrimoine de la musique américaine. Ayant fait ses armes dans des styles comme la Country, le Folk, le Bluegrass, le Heartland-Rock, elle s’est inspirée à ses débuts (vers la fin des 60’s) de Bob DYLAN et Joan BAEZ. Elle a connu pas mal de galères avant de faire son trou et c’est surtout durant la seconde moitié des 70’s qu’elle a connu sa période la plus faste, tant sur le plan artistique que commercial. Au début des 80’s, les albums Roses In The Snow (1980) et, à un degré moindre, Evangeline (1981) ont prolongé cet âge d’or. Par la suite, elle a sorti d’autres albums qui n’ont pas rencontré le même succès, mais qui demeurent de qualité et valent le détour. En parallèle à sa carrière solo, elle sort en 1987 un album en collaboration avec Linda RONSTADT et Dolly PARTON, 2 autres icônes du paysage musical américain, qui s’intitule Trio et qui est acclamé tant par le public que par la critique.

Les albums:
Roses In The Snow (1980): 26ème (34 semaines dans le Billboard)
Evangeline (1981): 22ème (24 semaines dans le Billboard)
* Trio [collaboration avec Linda RONSTADT & Dolly PARTON] (1987): 6ème (48 semaines dans le Billboard) et disque de platine

Le single aux USA:
* Mr. Sandman: 37ème – 1981

A noter que Emmylou HARRIS a poursuivi sa carrière à la marge des tendances à la mode, qu’elle a de nouveau collaboré avec Linda RONSTADT et Dolly PARTON en 1999 en sortant un Trio II qui a reçu un accueil positif et fut même disque d’or, ce qui fut une bouffée d’oxygène dans la musique mainstream de l’époque. A ce jour, en dehors de ses disques collaboratifs, elle totalise 26 albums studio et 3 albums live. Elle a également reçu 14 Grammy Awards dans sa carrière.

Dolly PARTON
190624-index-80s-hair-1561395898
Dolly PARTON est une légende vivante, un monument du patrimoine musical américain. Elle est même considérée comme la « Reine de la Country ». Elle n’est pas que chanteuse, elle joue aussi de plusieurs instruments: de la guitare, du banjo, de l’autoharpe, de l’harmonica, de la flûte à bec, du violon, de la batterie. Elle a également mené avec succès une belle carrière dans le cinéma, que ce soit en tant qu’actrice (elle a joué dans 12 films) ou productrice. Ayant entamé sa carrière dans la musique en 1959, elle a sorti son premier album en 1967 et totalise à ce jour 50 albums studio, 6 disques live en solo, ainsi que 13 albums studio en duo avec Porter WAGONER entre 1968 et 1980. Depuis les 70’s, elle a eu du succès à chaque décennie et sa popularité a même dépassé les frontières de l’Amérique du Nord (chose rare pour des artistes de Country) puisqu’elle a connu quelques belles réussites en Grande Bretagne, en Australie et même récemment en Russie. Durant les 80’s, outre sa collaboration fructueuse avec Emmylou HARRIS et Linda RONSTADT en 1987 avec l’album Trio, elle a eu sa part de gâteau, principalement au début et à la fin de la décennie et son plus grand succès, son unique n°1 dans le Billboard Hot 100 date de 1980 avec « 9 To 5 », qui a contribué à élargir son audience (notamment grâce à sa présence dans le film « Comment se débarrasser de son patron » avec Jane Fonda).

Les albums:
9 To 5 And Odd Jobs (1980): 11ème (34 semaines dans le Billboard) et disque d’or (également disque d’or au Canada)
Once Upon A Christmas [en duo avec Kenny ROGERS] (1985): 31ème (38 semaines dans le Billboard) et disque 2 fois platine (également 5 fois platine au Canada)
White Limozeen (1989): disque d’or sans jamais être entré dans le Billboard

Les singles aux USA:
* Starting Over Again: 36ème – 1980
* 9 To 5: 1er – 1980
* But You Know I Love You: 41ème – 1981
* The House Of The Rising Sun: 77ème – 1981
* I Will Always Love You: 53ème – 1982
* Save The Last Dance For Me: 45ème – 1983
* Downtown: 80ème – 1984
* The Greatest Gift Of All (avec Kenny RODGERS): 81ème – 1984
* Real Love (avec Kenny RODGERS): 91ème – 1985

En presque 60 ans de carrière, Dolly PARTON a totalisé 415 nominations aux divers Awards et en a gagné 153 (dont 11 Grammy Awards).

THE KNACK
theknack-1_v1000
Une majorité de gens associe THE KNACK au tube « My Sharona » et à l’année 1979. Pourtant, ce groupe de Power-Pop à la brève existence a encore un peu goûté au succès (à petite dose, certes) à l’entame des 80’s avant de splitter. Le second album But The Little Girls Understand n’a pas eu le même impact que son prédécesseur, mais il n’est pas pour autant dénué d’intêret; on y décèle un savoir-faire en terme de mélodies bien léchées que bien des groupes et artistes pourraient leur envier. Si « Baby Talks Dirty » apparaît comme une redite de « My Sharona », des titres comme « Mr. Handleman » et la ballade « Can’t Put A Price Of Love » sont de premier choix et auraient mérité plus de considération de la part du public.

L’album:
…But The Little Girls Understand (1980): 15ème et disque d’or

Les singles aux USA:
* Baby Talks Dirty: 38ème – 1980
* Can’t Put A Price On Love: 62ème – 1980
* Pay The Devil (Ooo, Baby, Ooo): 67ème – 1981

Un 3ème album, Round Trip, est sorti en 1981, mais malgré ses qualités, il a été un échec commercial et le groupe s’est séparé un an plus tard. Le groupe s’est reformé ensuite 2 fois (entre 1986 et 1992, d’abord; puis de 1996 à 2010), a sorti 3 albums studio entre 1991 et 2001 qui ont été accueilli dans l’indifférence. Même si THE KNACK est resté associé à « My Sharona », il reste pour les spécialistes et les plus curieux un des plus beaux fleurons de la Power-Pop US.

Cette liste de groupes et artistes est certainement incomplète, il y a forcément quelques manquants à l’appel, mais elle est là pour tordre le cou à certaines idées reçues, à démontrer qu’il n’y avait pas que des chansons commerciales de bas étage dans les charts, que si la New-Wave, la Synth-Pop, le Hard FM/AOR, le Soft-Rock et le Glam Metal avaient le vent en poupe dans les 80’s, ils étaient loin d’être seuls à cette époque. Les différents styles musicaux cohabitaient plus ou moins, même si certains étaient plus mis en avant que d’autres. Bien sûr, tout n’était pas parfait. On peut, par exemple, déplorer qu’il n’y ait pas eu dans le paysage mainstream l’équivalent des Aretha FRANKLIN, Nina SIMONE et Janis JOPLINS dans les 80’s (si MADONNA avait été restée confinée dans l’anonymat, peut-être que les choses eurent été différentes, qui sait ?), que le mouvement Punk le plus radical de la première moitié des 80’s n’ait pas connu un succès plus conséquent, qu’il n’y ait pas eu une seconde vague de groupes de Rock Sudiste pour prolonger ce que les LYNYRD SKYNYRD, ALLMAN BROTHERS avaient fait dans les 70’s, que le succès gargantuesque du Thriller de Michael JACKSON (un disque au demeurant de qualité) a très probablement fait de l’ombre à de nombreux artistes de qualité à l’époque, que des mouvements tels que le New Swing Jack (principalement en Amérique du Nord) et l’Italo Disco (à échelle européenne) aient prospéré vers la seconde moitié de la décennie, anticipant le pire à venir pour les décennies suivantes. Ceci dit, il suffit de fouiner dans les archives des charts, notamment le Billboard US, pour se rendre compte que bien des choses plus réjouissantes sont sorties durant les 80’s et ont su rencontré un succès conséquent. Les chiffres de vente, même sur le long terme, sont là pour en témoigner, certifications or, platine, voire multiplatine à l’appui. Pour compléter le tableau, on pourrait même ajouter qu’à cette époque, certains groupes et artistes plus ou moins à la marge ne sont pas passés loin de la consécration: on citera volontiers LOS LOBOS (leur seul succès officiel est la B.O du film « La Bamba » en 1987), MARSHALL CRENSHAWJASON & THE SCORCHERSOMAR & THE HOWLERSLONE JUSTICESteve MORSE BANDDonnie IRISMichael STANLEY BANDTHE BLASTERSTHE POGUESDEXYS MIDNIGHT RUNNERS. On peut aussi ajouter que le 1er album des BANGLES All Over The Place (1984), qui lorgnait vers les 60’s, a failli être disque d’or, tout comme le second album éponyme de Chris ISAAK (sorti en 1986). En passant, de nombreux groupes de Hard Rock et de Heavy Metal étaient dans une situation similaire à cette époque. Ceci dit, la RIAA n’est pas tout à fait à jour dans les certifications (or/platine/multiplatine), tout comme les comptabilisations des maisons de disque (certaines ont même cessé de compter depuis 25, voire 30 ans !). Donc, il est fort probable que certains de ceux qui ont été mentionnés aient réellement atteint le cap du disque d’or. Autre paramètre à prendre en compte: contrairement à la Grande Bretagne, il n’y a pas de disque d’argent aux USA (un disque d’or équivalant à 500000 unités vendues, on pourrait évaluer à 250000 ventes un éventuel disque d’argent aux USA s’il avait été officialisé).

Outre les artistes mentionnés ci-dessus, on peut d’ailleurs ajouter que de nombreux artistes qui ont animé les 70’s et fait office de poids lourds durant cette décennie ont eu le temps dans les 80’s d’avoir leur part de gâteau. Ce fut le cas de Neil DIAMOND (qui a continué d’accumuler les disques d’or et de platine durant toute la décennie, comme la suivante, d’ailleurs), de Kenny ROGERS (durant la première moitié des 80’s, il a cumulé albums de platine et multiplatine, a même vu une de ses compilations certifiées diamant avec 12 millions d’exemplaires vendus, puis après un petit passage à vide, a connu un regain de popularité à la fin de la décennie), de John DENVER (2 des 7 albums qu’il a sorti au cours des 80’s ont été disque d’or), de Barry MANILOW (il a décroché 4 albums disques de platine et 2 albums disques d’or), de Dan FOGELBERG (durant la première moitié des 80’s, il a eu à son actif 1 album double platine et 2 disques d’or), de Dionne WARWICK (2 albums disque d’or durant la seconde moitié des 80’s), entre autres. Si le passage des 70’s aux 80’s a été cruel pour de nombreux artistes, ce ne fut pas le cas de tout le monde. Et même au sein du Rock Sudiste, on parvient à recenser quelques jolis succès, même s’ils ne sont pas légion: MOLLY HATCHET avec Beatin’ The Odds (disque d’or à sa sortie en 1980, puis de platine quelques années plus tard), THE OUTLAWS avec Ghost Riders (disque d’or en 1981, soit 1 an après sa sortie), ROSSINGTON COLLINS BAND avec Anytime, Anyplace, Anywhere en 1980 (disque d’or). D’autre part, l’âge n’était pas un problème dans les 80’s pour qu’un album soit disque d’or, de platine ou plus. Ainsi, il n’était pas rare de voir des quadragénaires ou quinquagénaires placer des singles dans le Billboard Hot 100. Certains d’entre eux sont même parvenus à se hisser à la 1ère place, comme l’atteste cet inventaire:

– Kenny ROGERS (42 ans au moment des faits): « Lady » en Novembre 1980
– Tina TURNER (44 ans à ce moment-là): « What’s Love Got To Do With It » en Septembre 1984
– Peter CETERA (42 ans cette année-là), en duo avec Amy GRANT: « The Next Time I Fall » en Décembre 1986
– Billy VERA (42 ans) AND THE BEATERS: « At This Moment » en Janvier 1987
– Bob SEGER (42 ans): « Shakedown » en Août 1987
– Bill MEDLEY (47 ans) en duo avec Jennifer WARNES (40 ans): « (I’ve Had) The Time Of My Life » en Novembre 1987
– George HARRISON (44 ans): « I’ve Got My Mind Set On You » – Steve WINWOOD (40 ans): « Roll With It » en Juillet 1988
– THE BEACH BOYS (les membres avaient entre 42 et 47 ans à l’époque): « Kokomo » en Novembre 1988
– CHICAGO (6 des 8 membres avaient entre 40 et 44 ans à l’époque): « Look Away » en Décembre 1988
– Billy JOEL (40 ans): « We Didn’t Start The Fire » en Décembre 1989

De nombreux « vétérans » sont parvenus à tirer leur épingle du jeu dans le Billboard Hot 100: Willie NELSON avec « Always On My Mind » 5ème) en 1982, Jimmy RUFFIN avec « Hold On (To My Love) en 1980 (10ème), Bill WITHERS en duo avec Grover WASHINGTON avec « Just The Two Of Us » en 1981 (2ème), THE OAK RIDGE BOYS avec « Elvira » en 1981 (5ème), CROSBY, STILLS & NASH avec « Wasted On The Way » en 1982 (9ème), Marvin GAYE avec « Sexual Healing » en 1983 (3ème), Dionne WARWICK avec « Heartbreaker » en 1983 (10ème), John FOGERTY avec « The Old Man Down The Road » en 1985 (10ème), James BROWN avec « Living In America » en 1986 (4ème), Smokey ROBINSON avec « Being With You » en 1981 (2ème), « Just To See Her » (8ème) et « One Heartbeat » (10ème) en 1987. Des icônes telles que LITTLE RICHARD et Roy ORBISON (ce dernier à titre posthume) se sont même fendus d’un ultime baroud d’honneur avec respectivement « Great Gosh A’Mighty! (It’s A Matter Of Time) » (42ème en 1986) et « You Got It » (9ème en 1989), l’album posthume de Roy ORBISON Mystery Girl (sorti aussi en 1989) s’étant par ailleurs classé 5ème (pour 28 semaines de présence dans les charts) et a été disque de platine.

Et en fouillant de manière plus approfondie dans les archives du Billboard, on trouve: Charlie DANIELS BAND avec « In America » (11ème en 1980) et « Still In Saigon » (22ème en 1982), Frank SINATRA (65 ans à l’époque) avec « Theme From New York, New York » en 1980 (32ème), Herb ALPERT avec « Beyond » en 1980 (50ème), « Route 101 » en 1982 (37ème) et « Keep Your Eye On Me » en 1987 (46ème), George BURNS (84 ans au moment des faits !!) avec « I Wish I Was Eighteen Again » en 1980 (49ème), THE EVERLY BROTHERS avec « On The Wings Of A Nightingale » en 1984 (50ème), Engelbert HUMPERDINCK avec « Love’s Only Love » en 1980 (83ème) et « Til You And Your Lover Are Lovers Again » en 1983 (77ème)…

Un autre point mérite d’être mentionné dans ce dossier: de vieux singles ont connu une seconde vie dans les 80’s en ayant réussi à s’incruster dans le Billboard Hot 100. Ainsi, « Guitar Man » d’Elvis PRESLEY date de 1967, s’était classé à l’époque 43ème, puis en 1981, s’est hissé à la 28ème. En 1982, un medley regroupant 7 vieux classiques des BEATLES, intitulé « The Beatles Movie Medley » s’est classé 12ème. « Stand By Me », un classique de Ben E. KING qui date de 1961, est revenu dans le Billboard en 1987 pour s’y classer 9ème (26 ans plus tôt, le titre s’était classé 4ème). En 1988, un vieux titre de Louis ARMSTRONG datant de 1967, « What A Wonderful World », est monté à la 32ème place du Billboard et, la même année, un vieux titre de THE CONTOURS (un vieux groupe de Soul) datant de 1962, « Do You Love Me », s’est hissé à la 11ème place grâce à sa réédition, suite au succès du film Dirty dancing ».

Ajoutons également que si les 80’s ont été cruelles pour de nombreux groupes et artistes ayant animé les 70’s, voire les 60’s; elles ont aussi permis d’assister à de chouettes retours en grâce, de belles résurrections. Dans le giron du Hard Rock, on pense bien sûr à DEEP PURPLE en 1984 avec Perfect Strangers, album qui a été certifié disque de platine aux USA (il s’y est classé 17ème pour une durée de 32 semaines dans le Billboard) et au Canada, disque d’or en Grande Bretagne et en Allemagne, s’est vendu à 4 millions d’exemplaires dans le monde, à ALICE COOPER dans la seconde moitié des 80’s (bon, pour le coup, on préférera citer Raise Your Fist And Yell, sorti en 1987 et tout de même disque d’or au Canada, plutôt que Trash, paru 2 ans après), à AEROSMITH avec Permanent Vacation (11ème et 67 semaines dans le Billboard) en 1987, suivi de Pump (5ème et 110 semaines dans le Billboard) en 1989, certifiés respectivement 5 fois et 7 fois platine. En sortant du Hard Rock, les comebacks à signaler sont ceux de Marvin GAYE en 1982 avec Midnight Love (7ème, 41 semaines dans le Billboard et disque 3 fois platine, son plus beau succès depuis 1971) en guise d’ultime baroud d’honneur, de CHER (une habituée des retours en grâce après des passages à vide, en passant) avec Cher (32ème, 41 semaines dans le Billboard et disque de platine) en 1987 et Heart Of Stone (10ème, 53 semaines dans le Billboard et disque 3 fois platine) en 1989, de Carly SIMON avec Coming Around Again en 1987, son plus grand succès depuis 1978 (25ème au Billboard pour 60 semaines de présence et disque de platine, également disque de platine au Canada, disque d’argent en Grande Bretagne), de VAN MORRISON avec Avalon Sunset en 1989 (disque d’or aux USA et en Grande Bretagne, pays où l’album s’est classé respectivement 91ème et 13ème), de GRATEFUL DEAD en 1987 avec l’album In The Dark qui, contre toute attente, a été le plus gros succès du groupe depuis le live Europe ’72 (en 1972), réussissant à se classer 6ème du Billboard (le meilleur classement de son Histoire), à être certifié double platine et ayant même réussi à placer un de ses titres, « Touch Of Grey », à la 9ème place du Billboard Hot 100 alors qu’auparavant, aucune de ses chansons n’avait atteint le Top 40. Ajoutons à ce tableau qu’à la fin de la décennie, plusieurs poids lourds des 60’s et 70’s ont repris du poil de la bête après une période difficile (inspiration en berne, échecs commerciaux ou les 2 à la fois): ce fut le cas de Bob DYLAN avec Oh Mercy en 1989 (disque d’or en Grande Bretagne et aux USA), de Paul McCARTNEY avec Flowers In The Dirt (disque d’or aux USA, au Canada, en Allemagne, au Japon, en France, disque de platine en Grande Bretagne où il s’est classé n°1), des ROLLING STONES avec Steel Wheel (3ème au Billboard pour 36 semaines de présence et disque 2 fois platine), ce qu’ils ont fait de mieux sur les 45 dernières années, de Neil YOUNG avec Freedom, disque d’or aux USA (35ème et 28 semaines de présence dans le Billboard) et au Canada, de Eric CLAPTON avec Journeyman, disque 2 fois platine aux USA (16ème et 51 semaines dans le Billboard), également disque de platine au Canada et en Grande Bretagne, disque d’or en Australie, au Japon, entre autres…

Pour finir avec la parenthèse Hard Rock/Heavy Metal, on n’omettra pas de souligner que quelques groupes plus ou moins à la marge de ce qui était en vogue dans le genre ont pu tirer leur épingle du jeu. A la fin des 80’s, les RED HOT CHILI PEPPERS et FAITH NO MORE ont vu s’ouvrir à eux les portes du succès en 1989. Les premiers nommés avec Mother’s Milk (52ème, 42 semaines dans le Billboard et disque de platine sur le long terme), lequel a entraîné dans son sillage son prédécesseur Uplift Mofo Party Plan, sorti 1 an plus tôt (148ème, 18 semaines et disque d’or), les seconds avec The Real Thing (11ème, 60 semaines dans le Billboard et disque de platine). Ajoutons aussi SUICIDAL TENDENCIES dont le Controlled By Hatred/Feel Like Shit… Deja Vu, sorti en 1989, a été disque d’or (150ème au Billboard pour 5 semaines de présence), LIVING COLOUR avec son premier album Vivid en 1988 qui fut un énorme carton (6ème au Billboard, 76 semaines de présence et disque double platine), porté par les singles « Cult Of Personality » (13ème) et « Glamour Boys » (31ème), JANE’S ADDICTION avec son premier album Nothing’s Shocking (1988 également) qui a été disque de platine sur le long terme (103ème et 35 semaines dans le Billboard), DANZIG avec son premier album éponyme en 1988 (125ème et 9 semaines dans le Billboard) qui s’est vendu sur le long terme pour être disque d’or (selon certaines estimations, il aurait même atteint le cap du platine), Joe SATRIANI a décroché un disque de platine avec Surfing With The Alien en 1987 (29ème au Billboard pour 75 semaines de présence) et 2 disques d’or avec le EP Dreaming #11 en 1988 (42ème et 26 semaines de présence), l’album Flying In A Blue Dream en 1989 (23ème et 39 semaines de présence), des disques 100% instrumentaux et, pour finir, THE FIRM, supergroupe qui a réuni Jimmy Page, Paul Rodgers et Chris Slade et officié durant le milieu des 80’s dans une veine Classic-Rock/Hard Rock 70’s, mais dont le premier album éponyme, sorti en 1985, a été disque d’or (et 17ème au Billboard).

Pour boucler ce Tour des USA, signalons également que sont sortis en 1989 les premiers albums de Lenny KRAVITZLet Love Rule, et de Garth BROOKS, l’éponyme, qui ont servi de rampe de lancement à leurs carrières jalonnées de belles et franches réussites. Le premier nommé s’est classé 61ème au Billboard où il a séjourné 28 semaines et a été certifié disque d’or 6 ans après sa sortie, tandis que le second nommé s’est vendu à 10 millions d’exemplaires sur plusieurs années, s’est hissé à la 13ème place du Billboard US (en février 1992, soit près de 3 ans après sa sortie !) où il est resté durant 224 semaines !!

Et en jetant un coup d’oeil sur les 10 albums de la décennie qui se sont le plus vendus, en excluant les diverses compilations, cela donne:

1. Michael JACKSON – Thriller (1982): 33 Millions d’albums vendus
2. AC/DC – Back In Black (1980): 25 Millions d’albums vendus
3. GUNS N’ ROSES – Appetite For Destruction (1987): 18 millions d’albums vendus
4. Bruce SPRINGSTEEN – Born In The USA (1984): 15 millions d’albums vendus
5. Bruce SPRINGSTEEN – Live 1975- ’85 (1986): 13 millions d’albums vendus
6. PRINCE & THE REVOLUTION – Purple Rain (1984): 13 millions d’albums vendus
7. Whitney HOUSTON – Whitney Houston (1985): 13 millions d’albums vendus
8. BON JOVI – Slippery When Wet (1986): 12 millions d’albums vendus
9. DEF LEPPARD – Hysteria (1987): 12 millions d’albums vendus
10. Phil COLLINS – No Jacket Required (1985): 12 millions d’albums vendus

Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas le moindre disque de Synth-Pop, de New-Wave dans ce Top 10, ni même MADONNA (bon, elle est pas loin, elle a frôlé ce Top 10 avec d’autres albums), et encore moins d’Italo-Disco. Il n’y a pas non plus la moindre trace de BANANARAMA, Samantha FOX, PET SHOP BOYS, BRONSKI BEAT, THE COMMUNARDS, ERASURE ou Kylie MINOGUE, pas davantage de SPANDAU BALLET, de Kim WILDE ou de KAJAGOOGOO, alors que ces noms sont nettement plus évoqués par beaucoup de gens que AC/DC, GUNS N’ ROSES ou même Bruce SPRINGSTEEN lorsque le sujet concernant la musique des 80’s est abordé. Ce Top 10 US remet donc bien des choses en perspective…

En dehors des USA, on peut constater que quelques faits plus ou moins similaires se sont produits à cette époque. Du côté du pays voisin, le Canada par exemple, quelques groupes et artistes ne cadrant pas avec ce que d’aucuns appellent les tendances du moment ont plus que tiré leur épingle du jeu. Ce fut le cas de BLUE RODEO, groupe excellant aussi bien dans le Classic-Rock que le Country-Rock qui a cartonné avec les albums Outskirts (1987), certifié 4 fois platine, et Diamond Mine (1989), consacré 3 fois platine, de THE NORTHERN PIKES (groupe naviguant entre Americana, Power-Pop et Rock Alternatif) avec les albums Big Blue Sky (1987) et Secrets Of The Alibi (1988), tous les 2 disque d’or, de Colin JAMES, chanteur-guitariste spécialisé dans le Blues-Rock et très influencé par Stevie Ray VAUGHAN, dont le premier album éponyme (1988) a été certifié double platine, de THE TRAGICALLY HIP, groupe de Rock Alternatif tirant parfois vers le Folk-Rock qui a connu un succès monstrueux dans son pays dans les 90’s, mais dont le premier album, Up To Here, est sorti en 1989 et fut certifié disque de diamant. Tous ces noms apparaissent régulièrement sur de nombreuses radios et webradios orientées Classic-Rock du pays.

D’autre part, si on fait l’inventaire des albums qui ont atteint la 1ère place au Canada, on trouve: Against The Wind (1980) et The Distance (1982) de Bob SEGER, The Game (1980) de QUEEN, The River (1980), Born In The USA (1984), Live/1975-’85 (1986) et Tunnel Of Love (1987) de Bruce SPRINGSTEEN, Double Fantasy (1980) de John LENNON, Face Dances (1981) de THE WHO, Tattoo You (1981) et Steel Wheels (1989) des ROLLING STONES, I Love Rock n’ Roll (1981) de Joan JETT, Avalon (1982) de ROXY MUSIC, American Fool (1982) et The Lonesome Jubilee (1987) de John Cougar MELLENCAMP, … Famous Last Words… (1982) de SUPERTRAMP, Built For Speed (1982) de STRAY CATS, Volume 1 (1984) de THE HONEYDRIPPERS, The Joshua Tree (1987) et Rattle And Hum (1988) de U2, Diesel And Dust (1987) de MIDNIGHT OIL, le premier album éponyme (1988) de Tracy CHAPMAN, Traveling Wilburys Vol. 1 (1988) de TRAVELING WILBURYS, Mystery Girl (1989) de Roy ORBISON.

Et parmi les chansons qui ont été classées n°1, on recense, entre autres, les titres suivants: « Coward Of The County » de Kenny ROGERS, « Crazy Little Thing Called Love » de QUEEN, « Another Brick In The Wall Part.2 » de PINK FLOYD, « It’s Still Rock n’ Roll To Me » de Billy JOEL, « Dreamer » de SUPERTRAMP, « (Just Like) Starting Over » et « Woman » de John LENNON, « 9 To 5 » de Dolly PARTON, « I Love Rock n’ Roll » de Joan JETT, « Jack & Diane » de John Cougar MELLENCAMP, « I’m Still Standing » d’Elton JOHN, « Sea Of Love » de THE HONEYDRIPPERS, « Bop » de Dan SEALS, « Spirit In The Sky » de DOCTOR AND THE MEDICS, « Stand By Me » de Ben E. KING, « The Way It Is » de Bruce HORNSBY AND THE RANGE, « At This Moment » de Billy VERA & THE BEATERS, « Got My Mind Set On You » de George HARRISON, « Wishing Well » de Terence TRENT D’ARBY, « Beds Are Burning » de MIDNIGHT OIL, « Fast Car » de Tracy CHAPMAN, « Don’t Worry, Be Happy » de Bobby McFERRIN, « What I Am » de Edie BRICKELL & NEW BOHEMIANS, « Mixed Emotions » des ROLLING STONES, « Sowing The Seeds Of Love » de TEARS FOR FEARS.

Plus loin, du côté de l’Australie, ont émergé et percé des des groupes tels que COLD CHISEL, HUNTERS & COLLECTORS, NOISEWORKS, 1927, Jimmy BARNES (chanteur de COLD CHISEL) en solo, Johnny DIESEL & THE INJECTORS (dont la carrière se poursuivra dans les 90’s sous le nom simplifié de DIESEL), Ian MOSS, John WILLIAMSON, Billy FIELD, GOANNA, James REYNE. COLD CHISEL, une des figures les plus emblématiques du Pub-Rock, s’est imposé comme un des poids lourds historiques du Rock australien (environ 7 millions d’albums vendus rien qu’en Australie à ce jour !) en ayant marqué son territoire avec les albums East (1980), 2ème des charts du pays et 5 fois platine (par ailleurs auteur d’une incursion dans le Billboard US à la 171ème place), Circus Animal (1982) et Twentieth Century (1984), tous 2 classés n°1 et ayant chacun séjourné près d’un an dans le Top album aussie, tout comme le live Swingshift (1981). Et son chanteur emblématique Jimmy BARNES, en parallèle, a mené avec succès une carrière solo entamée en 1984 et ponctuée, durant les 80’s, par 3 albums studio et un live, tous classés n°1: Bodyswerve (1984) a été certifié 4 fois platine, For The Working Class Man (1985) 7 fois platine, Freightrain (1987) 5 fois platine et le live Barnestorming (1988) 5 fois platine. Et même le guitariste du groupe, Ian MOSS, y est allé de sa carrière solo, ayant même connu le plus grand succès de sa carrière, à titre individuel, à la fin des 80’s avec son premier effort solo, Matchbook, qui mélange Blues-Rock et Pop-Rock et qui a eu l’honneur de se classer n°1 en Australie avec une certification double platine à la clé. HUNTERS & COLLECTORS, qui a vu le jour à Melbourne en 1981, proposait une sorte de Pub-Rock parfumée de relents funkys, a eu une carrière couronnée de succès tout au long des 80’s (et prolongée jusqu’en 1994). Ainsi, Hunters & Collectors (1982), The Fireman’s Curse (1983), The Jaws Of Life (1984), What’s A Few Men? (1987), classés respectivement 21ème, 77ème, 89ème et 16ème, ont été disque d’or, Ghost Nation a été disque de platine tout en ayant culminé à la 10ème place, tandis que Human Frailty (1986) a été le plus gros succès du groupe en ayant été certifié double platine tout en ayant également atteint la 10ème place (et par ailleurs, disque d’or en Nouvelle-Zélande où il s’est classé 5ème). NOISEWORKS, qui a eu une courte carrière, a laissé une trace à la fin des 80’s en proposant une mixture Pop-Rock/Hard mélodique/Pub Rock peu commune qui s’est caractérisée par 2 belles réussites artistiques et commerciales avec Noiseworks (1987), 6ème et disque 3 fois platine, et Touch (1989), 5ème et disque de p latine, par ailleurs classé dans les charts européens (en Suisse et en Suède, où l’album a été classé respectivement 20ème et 24ème). 1927, groupe Pop-Rock également originaire de Melbourne, fut la révélation de la fin de la décennie avec son premier album …ish (1988) qui a atteint la 1ère place du Top album national, a été certifié 5 fois platine et fut même la 2ème meilleure vente de l’année 1989 au pays de Crocodile Dundee. Autre révélation de l’année 1989: Johnny DIESEL & THE INJECTORS, dont le premier album éponyme, un concentré de Hard Rock, de Blues-Rock et de Pub-Rock, s’est classé 2ème du Top album australien, a été certifié double platine et 7ème meilleure vente de l’année au pays. John WILLIAMSON, lui, oeuvre plutôt dans la Country et le Folk (à la sauce australienne) et si sa carrière a démarré en 1970, c’est dans les 80’s qu’il a accédé à la reconnaissance du public et, par la même occasion, connu ses plus grands succès par le biais d’albums tels que Mallee Boy (1986), 9ème au Top album et disque 3 fois platine, et Warragul (1989), n°1 (le seul de sa carrière) et disque double platine. Billy FIELD, chanteur-compositeur et multi-instrumentiste (il joue du piano, de la basse et de la guitare), a eu son heure de gloire avec son premier album Bad Habit (1981), qui mélangeait avec brio Jazz, Rock et Pop et qui a eu l’honneur d’atteindre la 1ère place du Top album local, ainsi que la 4ème place en Nouvelle-Zélande. GOANNA, groupe de Folk-Rock originaire de Geelong, a eu une une brève existence (de 1977 à 1985, exactement) et, durant ce laps de temps, a sorti 2 albums studio, dont le premier, Spirit Of Place (1982), a atteint la 2ème place du Top album national (et 8ème meilleure vente de l’année 1983), bien aidé par le single « Solid Rock » qui s’est classé 3ème et s’est même permis une incursion dans le Billboard Hot 100 US (71ème). James REYNE, chanteur-compositeur et multi-instrumentiste (il joue de l’harmonica, du piano et de la guitare), a connu le succès durant la 1ère moitié des 80’s avec  AUSTRALIAN CRAWL, groupe Pop-Rock très en vue à cette époque, puis s’est dans la foulée lancé dans une carrière solo qui lui a bien réussi, ses 2 premiers albums, l’éponyme de 1987 et Hard Reyne (1989), ayant assez bien marché dans le pays où ils se sont respectivement classés 4ème et 7ème.

Et parmi tous les albums qui se sont classés n°1 en Australie, outre ceux qu’on vient juste de citer, figurent au tableau d’honneur Double Fantasy de John LENNON, Back In Black d’AC/DC, Tattoo You des ROLLING STONES, Born In The USA de Bruce SPRINGSTEEN, Rattle And Hum de U2, Traveling Wilburys Vol. 1 de TRAVELING WILBURYS, Big Daddy de John Cougar MELLENCAMP, Mystery Girl de Roy ORBISON. Parmi les chansons qui ont été n°1, on relèvera les présences de « Crazy Little Thing Called Love » (QUEEN), « Tired Of Toein’ The Line » (Rocky BURNETTE), « More Than I Can Say » (Leo SAYER), « (Just Like) Starting Over » (John LENNON), « Duncan » (Slim DUSTY), « This Ole House » et « You Drive Me Crazy » (SHAKIN’ STEVENS), « You Weren’t In Love With Me » (Billy SHIELD), « I Love Rock n’ Roll » (Joan JETT), « Come On Eileen » (DEXYS MIDNIGHT RUNNERS), « I Was Only 19 » (REDGUM), « Love Is A Battlefield » (Pat BENATAR), « What A Wonderful World » (Louis ARMSTRONG), « Perfect » (FAIRGROUND ATTRACTION), « I’m Gonna Be (500 Miles) » (THE PROCLAIMERS), « Tucker’s Daughter » (Ian MOSS).

Plus près de chez nous, en Grande Bretagne (un des plus gros marchés du disque dans le monde), plusieurs groupes et artistes, plus ou moins à la marge par rapport aux tendances du moment, ont su tirer leur épingle du jeu. On ne s’attardera pas sur les groupes de Hard Rock et de Heavy Metal (les IRON MAIDEN, SAXON, JUDAS PRIEST, MOTÖRHEAD, GILLAN, BLACK SABBATH, WHITESNAKE ont glané des disques d’or et d’argent dans leur patrie, les fans le savent bien), mais sur d’autres entités musicales. Parlons, pour commencer, de Kate BUSH, la vraie Reine de la Pop (et non pas MADONNA dont le titre qui lui a été octroyé relève davantage de l’escroquerie). Forte d’un démarrage fantastique en 1978, lancée par l’imparable « Wuthering Heights », la native de Bexleyheath a traversé les 80’s sans encombre, forte d’une indépendance artistique qu’elle a tout fait pour obtenir. Si elle a été snobée de manière inexplicable aux USA, cette injustice a été compensée par les nombreux succès obtenus en Europe, mais aussi au Canada. Elle a sorti 4 albums durant les 80’s, lesquels ont tous été qualifiés de réussis par les fans et la presse musicale. Et les réussites commerciales ont été au rendez-vous: Hounds Of Love (1985) , qui s’est classé n°1 de l’autre côté de la Manche (tout comme aux Pays Bas), y a été certifié disque double platine (600000 exemplaires vendus) et fut même récompensé dans d’autres contrées du globe (disque de platine en Allemagne, au Canada, disque d’or en France), The Sensual World (1989), qui s’est classé 2ème à domicile, a été certifié platine et a même réussi à atteindre le cap du disque d’or aux USA (l’unique de sa carrière), comme au Canada, Never For Ever (1980) a été l’autre n°1 des charts british pour Kate BUSH, décrochant le disque d’or (tout comme en France et en Allemagne, par ailleurs platine au Canada), tandis que The Dreaming (1982) s’est classé 3ème et fut juste disque d’argent. En outre, quelques-uns de ses singles ont laissé une empreinte: « Babooshka », « Army Dreamers », « Running Up That Hills », « Hounds Of Love », « Cloudbusting », « The Sensual World »… Un groupe originaire de Birmingham qui a marqué le début des 80’s, c’était DEXYS MIDNIGHT RUNNERS, connu surtout pour son tube planétaire « Come On Eileen » (classé n°1 en Grande Bretagne, aux USA, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, n°2 au Canada…) et considéré à tort comme un one-hit-wonder. Pourtant, ce groupe a eu plusieurs hits dans son pays: « Geno » (n°1 en 1980), « Then, There, My Dear » (7ème la même année), « Show Me » (16ème en 1981), « Jackie Wilson Said » (5ème en 1982),  « The Celtic Soul Brothers (20ème en 1983). Egalement catalogué à tort dans la New-Wave, DEXYS MIDNIGHT RUNNERS était pourtant à part dans le paysage musical du début des 80’s, mélangeant avec brio Pop, Soul, Folk celtique. Doté d’un sens de la mélodie hors du commun, ce groupe, emmené par un chanteur (Kevin Rowland) à forte personnalité, a sorti au début de la décennie 2 albums de haute volée avec Searching For The Young Soul Rebels (1980) et Too-Rya-Ay (1982), qui se sont classés respectivement 6ème (et disque d’argent) et 2ème (avec un disque de platine à la clé), le second ayant même atteint la 14ème place du Billboard US (et si ça se trouve, il a peut-être été atteint le disque d’or). La suite fut moins reluisante et, après un 3ème album (Don’t Stand Me Down en 1985) qui a moins bien marché, le groupe s’est séparé, miné par des querelles internes. Après avoir galéré durant les 70’s, le gallois SHAKIN’ STEVENS, de son vrai nom Michael Barratt, s’est imposé comme le fer de lance du revival Rockabilly en Grande Bretagne au début des 80’s en ayant accumulé les succès durant la première moitié de la décennie. Son plus gros carton fut l’album Shaky (sorti en septembre 1981) qui, en plus d’avoir été classé n°1 à domicile, où il a été certifié platine, a également cartonné en Europe (disque d’or en Allemagne, en Suisse, aux Pays Bas, au Danemark, disque de platine en Suède, en Norvège, en Autriche) et en Australie (11ème et disque de platine). SHAKIN’ STEVENS a connu d’autres belles réussites avec Give Me Your Heart Tonight (1982), classé 3ème de l’autre côté de la Manche, également disque de platine et à créditer de quelques récompenses ailleurs (disque d’or en Australie, en Autriche, au Danemark, en Suède et en Suisse) et This Ole House (sorti en mars 1981), 2ème des charts et disque d’or (également disque d’or en Allemagne, en Suisse et en Autriche, disque de platine en Australie). Les albums suivants, The Bop Won’t Stop (1983) et Lipstick, Powder And Paint (1985), ont eu encore un peu de succès (tous les 2 disques d’or en Grande Bretagne), puis ensuite, SHAKIN’ STEVENS a continué sa carrière avec moins de succès, mais plusieurs de ses titres lui ont permis de rester dans les mémoires des britanniques: « This Ole House », « Green Door », « Oh Julie », « Merry Christmas Everyone » (tous classés n°1), « You Drive Me Crazy », « A Love Worth Waiting For » (n°2), « Cry Just A Little Bit » (3ème, et même 67ème aux USA), « A Rockin’ Good Way » en duo avec Bonnie TYLER, « Teardrops » (5ème), « Shirley » (6ème), entre autres…  Dans un tout autre registre, il est impossible de passer sous silence MARILLION qui a revigoré le Rock Progressif, que d’aucuns croyaient éteint depuis la déferlante Punk. Emmené par le chanteur Fish et le guitariste Steve Rothery, ce groupe a accumulé les albums acclamés par les fans et la critique et couronnés de succès entre 1983 et 1989, période pendant laquelle tous leurs disques se sont classés dans le Top 10 britannique: Misplaced Childhood (1985), qui a atteint la 1ère place et leur premier album Script For A Jester’s Tear (1983), à créditer d’une bonne 7ème place, ont été certifiés platine. Clutching As Straws (1987), classé 2ème, Fugazi (1984), qui a culminé à la 5ème place, et Seasons End (1989), qui s’est classé 7ème et a été marqué par l’arrivée de Steve Hogarth au chant, ont chacun atteint le cap du disque d’or. Même les albums live sortis duant cette période, Reel To Reel en 1984 (classé 8ème) et The Thieving Magpie en 1988 (classé 25ème) ont touché le disque d’or, tandis que quelques-uns de leurs titres sont à créditer de bons classements dans les hit-parades britanniques: « Kayleigh », 2ème, est le plus connu d’entre eux (il s’est même hissé à la 74ème place aux USA, unique apparition de MARILLION dans le Billboard Hot 100), « Lavender » (5ème), « Incommunicado » (6ème), « Garden Party (16ème), « Assassing » et « Sugar Mice » (22ème) sont de ceux-là, et c’est une remarquable performance à une époque où la Pop, la New-Wave squattaient le top-singles british. Dans le sillage de MARILLION, IQ, PENDRAGON, IT BITES, PALLAS ont contribué à revigorer la scène Rock Progressive britannique, mais aucun d’entre eux n’a eu le succès de la bande à Steve Rothery. Il reste toutefois leurs albums, dont certains sont restés des références en la matière. THE POGUES, originaire de la région londonienne, se démarquait en mélangeant habilement Punk-Rock, Folk et musique celtique et n’hésitait pas à utiliser des instruments tels que le banjo, la mandoline, l’accordéon, le cistre, le tin whistle (sorte de flûte irlandaise). Ses 4 premiers albums sont sortis dans les 80’s et ont tous connu un joli succès: Red Roses For Me (1984) a été disque d’argent après une entame timide dans les charts locaux (89ème), Rum Sodomy & The Lash (1985) est monté à la 13ème place, puis a franchi le cap du disque d’or, de même que leur chef-d’oeuvre If I Should Fall From Grace (1988), 3ème et consacré à échelle internationale (4ème en Nouvelle-Zélande, 9ème en Suisse et en Suède, 88ème aux USA où il n’est pas passé loin du disque d’or), et Peace And Love (1989), classé 5ème à domicile. De plus, THE POGUES est parvenu à décrocher quelques hits tels que « Fairytale Of New York », 2ème (et n°1 en Irlande), « The Irish Rover » avec la collaboration de THE DUBLINERS, 8ème (et 1er en Irlande), « Fiesta », 24ème. Du côté de l’Ecosse, THE WATERBOYS et RUNRIG ont prêché avec réussite la bonne parole du Rock celtique, mais sans le côté Punk. THE WATERBOYS a obtenu la reconnaissance du public durant la seconde moitié des 80’s avec ses 3ème et 4ème albums studio This Is The Sea (1985), 37ème et disque d’argent, et surtout leur référence absolue Fisherman’s Blues (1988), qui s’est classé 13ème avec un disque d’or à la clé et même une plus grande visibilité sur le plan international (7ème en Norvège, 15ème en Nouvelle-Zélande, 18ème en Suède et même 76ème aux USA)., tandis que RUNRIG, qui a démarré sa carrière dans les 70’s, a vu sa persévérance récompensée également dans la seconde moitié des 80’s avec les albums studios The Cutter And The Clan (1987), 45ème du Top album avec au final un disque d’argent, et Searchlight (1989), 11ème et disque d’or, ainsi que l’album live One In A Lifetime (1988), 61ème et disque d’or. Originaire de San Francisco et figure emblématique de la scène Punk Hardcore américaine au début des 80’s, les DEAD KENNEDYS ont été plus ou moins snobés par les médias mainstream aux USA, mais ont trouvé une plus heureuse alternative en Grande Bretagne où leurs 4 albums studio, sortis entre 1980 et 1986, ont été certifiés or, comme Fresh Fruits For Rotting Vegetables (1980) et Plastic Surgery Disasters (16982), ou argent, comme Frankenchrist (1985) et Bedtime For Democracy (1986), et tout ça sans être entrés dans les charts british à l’exception de Fresh Fruits… (à la 33ème place). Dans un tout autre registre, le guitariste irlandais Rory GALLAGHER, une sommité du Classic-Rock et du Blues-Rock qui a connu son âge d’or à la fin des 60’s avec son groupe TASTE et dans les 70’s en solo,n’a été que très peu médiatisé dans les 80’s, mais a pu compter sur un noyau dur de fans fidèles et ses albums sortis à cette époque, le mi-studio,mi-live Stage Struck (1980), classé 40ème de l’autre côté de la Manche, Jinx (1982), 68ème, et Defender (1987), non classé dans les charts, ont ainsi pu atteindre le cap du disque d’argent sur le long terme. Le Rock Gothique a eu, lui aussi, sa petite part de succès dans ce pays au cours des 80’s grâce à BAUHAUS, groupe de Northampton qui, durant sa courte existence entre 1978 à 1983, a eu les honneurs du succès avec les albums Mask (1981) et The Sky’s Gone Out (1982), classés respectivement 30ème et 4ème, et certifiés disques d’argent, et surtout THE SISTERS OF MERCY, qui a vu ses 2 premiers albums, First And Last And Always (1985) et Floodland (1987), atteindre le disque d’or à domicile (respectivement classés 14ème et 9ème) et en Allemagne, et qui a même failli conquérir le difficile marché américain. Petit focus également sur JOY DIVISION, dont le second album Closer (1980) a été consacré disque d’or (et 6ème du Top album national) et qui a vu sa carrière brutalement interrompue par le suicide de son chanteur Ian Curtis alors qu’elle était sur la pente ascendante. Plus proche des SISTERS OF MERCY, 2 de ses anciens membres (le chanteur Wayne Hussey et le bassiste Craig Adams) ont fondé THE MISSION (ou THE MISSION UK lorsqu’ils tournent aux USA), groupe qui a également connu les honneurs du succès avec les albums Gods Own Medicine (1986), 14ème et disque d’argent, et Children (1988), 2ème et disque d’or, et porté par des singles tels que « Wasteland » (11ème), « Tower Or Strength » (12ème ou encore « Severina » (25ème). Pour trouver de la Pop de haut de gamme, c’est du côté de la ville de Hull qu’il fallait la chercher entre 1986 et 1987, par l’intermédiaire du quatuor THE HOUSEMARTINS: celui-ci a mis dans le mille avec les albums London 0 Hull 4 (1986), 3ème et disque de platine (également bien placé en Suède, 3ème, en Norvège, 9ème, et ayant accosté les charts australiens à la 35ème place et même américains à la 124ème place), et The People Who Grinned Themselves To Death (1987), 9ème et disque d’or. Dans la foulée du split du groupe, 2 de ses membres (Paul Heaton et Dave Hemingway) ont fondé THE BEAUTIFUL SOUTH, à mi-chemin entre Pop-Rock et Rock Alternatif. Le premier album de celui-ci, Welcome To The Beautiful South, sorti en 1989, est monté jusqu’à la 2ème place du Top album national et a franchi le cap du disque de platine. Plus anachronique, FAIRGROUND ATTRACTION, mené par la chanteuse Eddi Reader, a pris tout son monde par surprise en 1988 avec son premier album The First Of A Million Kisses, teinté Jazz et Folk, qui ramène l’auditeur lambda dans les 40’s/50’s et qui s’est classé 2ème du Top album (et 52 semaines de présence) pour au final décrocher un disque double platine (par ailleurs, l’album a performé dans d’autres contrées comme l’ensemble du continent européen, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et a même fait une petite apparition dans le Billboard US), le single « Perfect » ayant fait un beau carton international (n°1 en Grande Bretagne, en Irlande, en Australie, 2ème en Suède, 5ème en Allemagne, en Suisse et aux Pays Bas, entre autres…), ce qui a valu au groupe 2 Brit Awards en 1989 (meilleur single avec « Perfect », meilleur album). Cette même année 1988 a révélé la chanteuse Tanita TIKARAM (19 ans à l’époque) dont le premier album Ancient Heart, orienté Folk, Pop et Rock, de surcroît porté par les singles « Good Tradition » (10ème) et surtout « Twisted In My Sobriety » (22ème à domicile, et surtout 2ème en Autriche et en Allemagne, 6ème en France, en Suisse et en Norvège, 10ème en Irlande), a été une grosse réussite en Grande Bretagne (3ème, 49 semaines de présence dans les charts et disque double platine), et même à échelle internationale puisqu’il s’est écoulé à plus de 4 millions d’exemplaires dans le monde, s’est classé n°1 en Allemagne, en Norvège, en Suisse et en Autriche, n°4 aux Pays Bas, 8ème en Suède, a obtenu plusieurs certifications (disque de platine en Suisse et aux Pays Bas, triple disque d’or en Allemagne, double disque d’or en France, disque d’or en Espagne, en Finlande, en Hongrie, entre autres) et il n’est pas passé loin de la consécration aux USA où il s’est classé 59ème. Cette fin des 80’s a révélé TRANSVISION VAMP, groupe londonien à la croisée des chemins entre Pop-Rock, Post-Punk et Rock Alternatif. Celui-ci a sorti durant sa courte existence (1986-1991) 3 albums studios et les 2 premiers, sortis à la fin de la décennie, ont fait mouche: Pop Art (1988) a atteint la 4ème place du Top national pour décrocher un disque d’or (par ailleurs, 13ème et disque de platine en Australie) et son successeur Velveteen (1989) a lui décroché la 1ère place et un beau disque de platine à la clé (ainsi qu’une 2ème place et un disque de platine en Australie), tandis que quelques singles ont percé: « I Want Your Love », 5ème (et accessoirement n°1 en Norvège, 3ème en Irlande, 4ème en Suisse, 7ème en Australie), « Baby I Don’t Care », 3ème au royaume de la Perfide Albion et en Australie. Du côté de Glasgow, en Ecosse, a émergé à la fin de la décennie DEL AMITRI, probablement un des plus beaux fleurons du Rock Alternatif. Si son premier album éponyme est passé inaperçu à sa sortie en 1985, son second effort, Waking Hours (1989), l’a lancé sur de bons rails: l’album a en effet atteint la 6ème place des charts nationaux, puis décroché dans la foulée un disque de platine. En Australie, il s’est classé 8ème et a également été disque de platine, tandis qu’aux USA, il a atteint la 95ème place, ce qui fut considéré à l’époque comme un premier jalon intéressant. Enfin, allons du côté de l’Irlande pour compléter ce tour d’horizon avec une autre révélation de la fin de la décennie: HOTHOUSE FLOWERS, groupe originaire de Dublin qui combinait musique traditionnelle irlandaise avec des influences Rock celtique, Soul et Gospel. People (1988), leur premier album, a été la plus grosse vente d’un premier disque en Irlande et son succès s’est étendu au-delà de ses frontières puisqu’il s’est classé 2ème chez le voisin britannique, chez qui il a été certifié platine, 6ème en Nouvelle-Zélande (et également disque de platine), est apparu dans plusieurs charts internationaux (11ème en Suède, 20ème en Autriche, 21ème en Suisse, 30ème en Australie, 32ème en Allemagne), y compris dans le Billboard US où il est monté à la 88ème place. Il faut dire que les singles « Don’t Go » (11ème en Grande Breatgne, 2ème en Irlande), « Feet On The Ground » (1er en Irlande), « I’m Sorry » et « Easier In the Morning » ne manquent pas d’atouts de persuasion.

En ce qui concerne les albums qui ont atteint la 1ère place en Grande Bretagne, outre ceux cités plus haut, il faut également lister: Sky 2 (1980) de SKY [cf. disque 100% instrumental mélangeant Classique et Rock Progressif], The Game (1980), A Kind Of Magic (1986) et The Miracle (1989) de QUEEN, Back In Black (1980) d’AC/DC, Double Fantasy (1980) de John LENNON, No Sleep ’til Hammersmith (1981) de MOTÖRHEAD, Dead Ringer (1981) de MEAT LOAF, The Number Of The Beast (1982) et Seventh Son Of A Seventh Son (1988) de IRON MAIDEN, Born In The USA (1984) et Tunnel Of Love (1987) de Bruce SPRINGSTEEN, Meat Is Murder (1985) de THE SMITHS, Promise (1985) de SADE, The Joshua Tree (1987) et Rattle And Hum (1988) de U2, Viva Hate (1988) de MORRISSEY, Tracy Chapman (1988) et Crossroads (1989) de Tracy CHAPMAN, When The World Knows Your Name (1989) de DEACON BLUE, Flowers In The Dirt (1989) de Paul McCARTNEY, The Road To Hell (1989) de Chris REA.

On ne va pas faire le reste du monde, j’ai certainement oublié d’autres groupes et artistes dans cette longue liste (Cf. Si vous avez d’autres noms en tête, vous pouvez les ajouter dans la section « Commentaires »), mais voilà: tous ces exemples sont des énièmes preuves que l’Electronique, la Synth-Pop, l’Italo-Disco et la New-Wave ne régnaient pas sans partage dans les charts. Ce dossier est là pour démontrer que résumer les 80’s à Michael JACKSON, MADONNA, George MICHAEL, Whitney HOUSTON, à la Pop soumise au diktat du tout-synthés, à la New-Wave, des trucs à la con du style NEW KIDS ON THE BLOCKS, MILLI VANILLI, Jason DONOVAN, SIGUE SIGUE SPUTNIK, aux échecs artistiques de nombreuses figures des 60’s/70’s (ah, par contre, les retours en forme de certains d’entre eux à cette époque, il ne faut pas en parler ?!?), au Top 50 à échelle française, au Hard FM/AOR et au Glam-Metal, même s’ils ont fait partie intégrante des meubles de l’époque, personne ne le niera, relève soit de l’ignorance, soit d’une malhonnêteté intellectuelle non-assumée. Ne pas apprécier cette décennie musicale peut se comprendre, en particulier de la part des amoureux des 60’s et des 70’s dont certains de leurs arguments sont recevables. Mais de là à tout rejeter en bloc de A à Z, à prétendre qu’entre Nevermind The Bollocks (1977) et Nevermind (1991), il ne s’est rien passé musicalement, à soutenir mordicus que les 80’s ont été sans discussion possible la pire décennie de toute l’Histoire de la musique (ah oui ? Vraiment ??), il faut quand même en tenir une sacrée couche ou être totalement obtu (surtout si c’est de la part d’un pro-90’s, c’est encore plus cocasse). Et puis, il est tout à fait possible d’aimer aussi bien les 60’s, les 70’s ET les 80’s, l’un n’empêche pas l’autre. Les programmations musicales et télévisées de l’époque, il est vrai, étaient incomplètes, discutables, la presse ne couvrait pas forcément tout de A à Z, ce qui a pu biaiser certaines opinions, certains jugements (même si ça ne change rien au fait qu’il y avait aussi des choses pas bien dans les 80’s). Si tout n’était, certes, pas bon à prendre dans cette décennie, tout n’était pas non plus à jeter en intégralité.

En tous les cas, ce dossier est là pour rappeler que rien n’est tout noir à 100%, rien n’est tout blanc à 100%, qu’entre le noir et le blanc, il y a une grande quantité de matière grise. Si certains styles musicaux, certaines personnalités ont eu le vent en poupe et bénéficié d’une couverture médiatique importante à cette époque, d’autres moins médiatisés, moins dans l’air du temps ont également pu avoir leur part de gâteau dans les 80’s, période pendant laquelle, finalement, un espace (de taille moindre, certes) était accordé à des genres comme la Country, le Jazz, le Reggae (même si le genre n’a pas été abordé), le Folk, le Blues-Rock, le Classic-Rock, l’Americana, le Rock Alternatif, le revival Rockabilly, un peu la New Age, sans oublier quelques vieilles oldies… On peut aussi ajouter que les scènes musicales underground étaient très vives durant cette décennie (quelques noms cultes en vrac: THE GUN CLUB, THE INMATES, THE DEL-LORDS, TEX & THE HORSEHEADS…), et c’est d’ailleurs un sujet qui pourrait faire l’objet d’un autre dossier dans le futur, qui sait ? Quoi qu’il en soit, ce dossier est une arme de destruction massive désormais à disposition pour contrarier les détracteurs des 80’s. Si vous croisez l’un d’entre eux qui vous sortira sa sempiternelle rhétorique, n’hésitez pas à lui balancer en pleine poire ce dossier avec condescendance. Oh, ça ne va pas changer outre mesure la face du monde, je me doute bien que certains n’en démordront pas et camperont sur leurs positions. Mais si ça peut en embarrasser plus d’un, s’il se trouve parmi ces détracteurs juste 2 ou 3 personnes pour revoir, réajuster leur jugement, alors ce sera déjà pas mal. Et puis, ce dossier est aussi une excellente occasion de découvrir ou redécouvrir plus en profondeur certains groupes et artistes, d’élargir ses connaissances musicales sur les 80’s qui, en fin de compte, avaient un côté pile comme un côté face.