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Si vous faîtes un blind-test à plusieurs personnes en leur faisant écouter quelques titres de cet album de BURNING PLAGUE, il y a de fortes chances que celles-ci pensent avoir affaire à un groupe américain, britannique ou éventuellement canadien. A moins de vraiment connaître BURNING PLAGUE, personne ne devinerait avoir affaire à un groupe originaire de Belgique. Et pourtant, c’est le cas.


Formé en 1969 du côté de Bruxelles, BURNING PLAGUE peut même être considéré comme une des fiertés du Rock belge. Articulé autour de Michael Heslop (chant, guitare), Alex Capelle (guitare et piano), Roger Carlier (basse) et Willy Stassen (batterie), ce groupe sort son premier album en 1970.


Eponyme, ce premier album studio est l’occasion de faire plus ample connaissance avec BURNING PLAGUE. Musicalement, celui-ci est très ancré dans le moule du Blues-Rock et dans le Hard Rock encore jeune. La référence la plus proche du groupe belge est Rory GALLAGHER, mais les personnes qui aiment le Still Got The Blues de Gary MOORE peuvent tout aussi bien y trouver leur compte. Avec un chanteur qui a une voix travaillée au bourbon, BURNING PLAGUE déroule sa mixture Blues-Rock/Hard Rock en emmenant ses auditeurs dans des ambiances à la fois plaintives et langoureuses. Ainsi, Michael Heslop y va de sa complainte sur « Life Is Nonsense », un Hard/Blues au tempo lent au contenu émotionnel assez fort, en donnant des airs désabusés à ses intonations vocales, tandis que « A 38 » est inversement plus jovial avec sa rythmique sautillante qui donne une furieuse envie de taper du pied et cette chanson courte (moins de 3 minutes au compteur) mais efficace ne manque pas de charme. Quand à « Hairy Sea », c’est un titre qui commence comme une ballade plaintive, mélancolique, puis qui oblique vers un Hard Rock teinté de Blues assez épique.


Pour le reste de l’album, le groupe belge laisse libre cours à ses pulsions nerveuses sur le mid-tempo énergique et rugueux « Night Travellin’ Man », entre Hard Boogie et Blues-Rock, avec ses guitares crues, bouillantes qui rendent l’ensemble enivrant, tourbillonnant. Et le penchant pour le Blues de BURNING PLAGUE s’exprime sans retenue sur « First Time I Met You » qui fait plonger la tête la première au coeur des racines du Blues, justement, avec ce piano qui sert de fil conducteur à ce titre rampant au tempo lent, chargé d’émotion, de feeling en donnant systématiquement la réplique aux guitares, ainsi que sur « Follow That Road », titre chargé de slide et d’harmonica qui lorgne du côté du Delta Blues et n’a pas son pareil pour mettre de bonne humeur, voire regonfler le moral. Le quatuor belge fait montée l’intensité de quelques crans sur « She Went Riding », un Blues électrique lent de plus de 8 minutes qui réussit à toucher la corde sensible de l’amateur du genre avec ses textures de guitares de toute beauté qui font mouche sans jamais déborder, au point de transporter l’auditeur dans un autre monde (ou dans un monde parallèle, au choix). Par contre, BURNING PLAGUE a eu moins de réussite sur « Will I Find Somebody », pénalisé par des démonstrations guitaristiques superflues et inutiles en intro et qui ne parvient pas à convaincre en traînant un chouia en longueur et en s’avérant donc un peu trop redondant, voire saoûlant à la longue.


Ce premier album éponyme de BURNING PLAGUE, même s’il ne possède pas de classique intemporel, tient la route et n’a pas à rougir par rapport à la concurrence de l’époque, d’autant qu’il n’y a quasiment que de bons titres sur cette galette. Si BURNING PLAGUE s’est ensuite séparé, en 1971, il est revenu aux affaires dans les 90’s avec un autre line-up en ayant sorti discrètement un second album (Two en 1995), puis un live (Live At Last en 1999). Mais l’album majeur du groupe belge à recommander est cet éponyme qui mérite franchement d’être réhabilité, redécouvert pour les personnes qui seraient désireuses d’approfondir leurs connaissances sur le Rock des 70’s au sens large.

Tracklist:

1. Night Travellin’ Man

2. First Time I Met You

3. Life Is Nonsense

4. Will I Find Somebody

5. A 38

6. She Went Riding

7. Follow That Road

8. Hairy Sea

Line-up:

Michaël Heslop (chant, guitare, slide)

Roger Carlier (basse)

Alex Capelle (guitare, piano)

Willy Stassen (batterie, harmonica)

Label: CBS

Producteur: Jean Huysmans