Lorsque les gens lambdas sont interrogés sur le Rock australien, ils citent immédiatement AC/DC, MIDNIGHT OIL, INXS. D’autres plus pointus mentionneront ROSE TATTOO, THE ANGELS, COLD CHISEL, RADIO BIRDMAN. Parmi les grands noms historiques du Rock australien, il y a un groupe qui a joué un rôle fondamental dans son pays: THE EASYBEATS. Ce groupe comptait dans ses rangs un certain George Young, qui n’était autre que l’un des frères de Malcolm et Angus Young, et Harry Vanda. Ces 2 musiciens, avant de fonder FLASH AND THE PAN à la fin des 70’s, ont produit les albums d’AC/DC dans les 70’s. Le chanteur Stevie Wright, de son côté, a connu sa période de succès en solo durant le mitan des 70’s…

C’est à Sydney, en 1964, qu’a commencé l’aventure de THE EASYBEATS lorsque Stevie Wright, Harry Vanda, George Young, Dick Diamonde et Snowy Fleet ont décidé d’unir leurs forces. Après quelques concerts, le groupe a lancé en éclaireur un single, « For My Woman », qui a atteint la 33ème place des charts australiens. Dans la foulée, le groupe entre en studio en compagnie du producteur Ted Albert pour mettre en boite son premier album. Celui-ci a pour titre Easy, renferme 14 titres et sort le 23 septembre 1965.

Parmi les 14 titres qui composent ce disque, un seul franchit les 3 minutes. Easy est un album entre Pop et Rock qui est bien ancré dans son époque. La facette la plus Pop de THE EASYBEATS se manifeste sur « It’s So Easy », un morceau envoûtant aux mélodies légères, suaves, empreint d’insouciance avec ses choeurs aériens, « She Said Alright », aux mélodies simples chantées en choeurs, qui fait taper du pied et aurait même pu concurrencer les BEATLES avec son côté tubesque, tout comme « Cry Cry Cry », ou encore « You Got It Off Me », une compo chantée en choeurs avec des mélodies ensorceleuses, quelques clap-hands réjouissants. Stevie Wright et ses compères laissent s’exprimer leur côté le plus foncièrement Garage-Rock en plusieurs occasions. Tout d’abord sur « She’s So Fine », une compo simple, directe, mélodique et énervée qui envoûte, provoque un vrai coup de foudre au point d’avoir atteint la 3ème place des charts australiens à l’époque, mais aussi sur « A Letter », une compo insouciante très ancrée dans son époque, « You’ll Come Back Again », un titre qui fait taper du pied, se révèle terriblement contagieux avec son rythme à en perdre la tête. THE EASYBEATS a aussi arrondi les angles en sortant quelque peu de sa zone de confort à travers des titres comme « I’m A Madman », une chanson empreinte d’amertume, un peu à fleur de peau, par ailleurs annonciatrice de ce qu’a fait en partie THE DOORS par la suite, sur laquelle le chanteur donne l’impression d’être dans un état de démence (il faut l’entendre se marrer dans le final pour le croire), « You Can’t Do That », une compo qui fait écho au Rockabilly des 50’s avec quelques passages un peu plus nerveux, une guitare expansive, un solo d’harmonica inattendu qui en font le titre le plus vigoureux du disque, et enfin « Easy Beat », un instrumental jovial, chatoyant de 2’37, marqué par la présence d’un piano qui apporte chaleur, gaieté, ainsi que quelques relents jazzys et qui surprend agréablement. Les ballades sont au nombre de 4 sur cet album et 3 d’entre elles se situent respectivement en 3ème, 5ème et 6ème positions (Ndlr: de mon point de vue, ce n’est pas un agencement de titres très judicieux). « I Wonder » est une ballade aérienne empreinte de nonchalance, de bien-être, idéale pour décompresser; « I’m Gonna Tell Everybody », chantée en choeurs, est bien ancrée dans le mitan des 60’s, tout comme « Hey Girl » avec ses choeurs légers, désinvoltes qui appuient le chant léger de Steve Wright. Quand à l’autre ballade, « Girl On My Mind » qui est située en avant-dernière position du disque, c’est un slow typique des 60’s qui est à mon goût un peu trop clichesque avec son côté fleur bleue plus que prononcé (j’imagine d’ailleurs très bien sur ce titre 2 personnes danser en s’enlaçant avec des sourires niais, ahuris).

Ce premier album de THE EASYBEATS, renforcé de quelques relents Garage-Rock, est en phase avec son époque. Fort plaisant, Easy est un disque qui détend, replonge l’auditeur dans l’ambiance des mid-60’s. Il a assez bien résisté à l’usure du temps. Cet album, à l’époque, s’était hissé à la 4ème place du Top album australien et avait mis sur orbite la carrière de THE EASYBEATS.

Tracklist:
1. It’s So Easy
2. I’m A Madman
3. I Wonder
4. She Said Alright
5. I’m Gonna Tell Everybody
6. Hey Girl
7. She’s So Fine
8. You Got It Off Me
9. Cry Cry Cry
10. A Letter
11. Easy Beat
12. You’ll Come Back Again
13. Girl On My Mind
14. Ya Can’t Do That

Line-up:
Stevie Wright (chant, percussion)
Harry Vanda (chant, guitare)
George Young (guitare, chant)
Dick Diamonde (basse, chant)
Snowy Fleet (batterie, chant)

Label: Parlophone

Producteur: Ted Albert