Après trois excellents Lp devenus rapidement disques d’or, il fallait bien que le batteur/chanteur Pete Rivera, le guitariste/chanteur Ray Monette, le saxophoniste/flûtiste/chanteur Gil Bridges, le bassiste/chanteur John Parrish, le claviériste Mark Olson et le percussionniste Eddie Guzman impriment pour Rare Earth un double live afin de résumer deux ans de succès. 

C’est chose faite en décembre 1971 avec le double Lp In Concert pour la tournée de la même année où les captations proviennent du Coliseum de Jacksonville, du Cornell University d’Ithaca et du Marine Stadium de Miami.

Et pour bien chauffer le public rien de tel que d’ouvrir avec « I Just Want to Celebrate » pour un heavy soul rassembleur. Evidement sur scène ce titre prend une autre dimension. Les propos sont plus metalloïdes via une six-cordes électrique déchainée. Preuve en est avec « Hey, Big Brother » qui suit sorti jusqu’à présent qu’en single. Ici cette version est rallongée, mordante, aux dérives hard funk à la Hendrix et à la Santana par la guitare bien sûr mais également par cet orgue troublant, ces percussions suintants et ce sax brulant sur fond d’harmonies soul. L’ambiance reste toujours aussi chaude avec « Born to Wander » au parfum d’exotisme. Puis vient l’immanquable « Get Ready » des Temptations. En 1969 Rare Earth en déjà donné une version live. Alors que peut-on attendre de cette nouvelle interprétation qui occupe toute la face B ? Le morceaux fleuve débute toujours dans un climat tranquille et troublant. Sur fond de batterie métronomique à nous plonger dans une transe funky, les choses s’accélèrent. Le chant se met en place dans une ambiance stratosphérique. Rien d’innovant jusqu’ici même si l’on ressent une plus grande effervescence. Mais lorsque chacun y va de son solo, les percussions absentes auparavant vont apporter un décor tribal surtout lorsqu’elles seront livrées à elles même. De son côté la guitare va se montrer plus agressive et le saxophone jazzy plus belliqueux.

On revient à l’esprit Hendrix sur la reprise fracassante de Ray Charles « What’d I Say » aux effluves hard southernrock et au groove puissant de l’orgue. Le sextet nous offre un inédits, l’instrumental « Thoughts » long de 10 mn. Il s’agit d’un fantastique rythm & blues métallo et stratosphérique aux changements de tempos. La fièvre hard funk se poursuit par les 14 mn rampantes sous acide de « (I Know) I’m Losing You » également des Temptations avec cette basse au groove pesant. Là encore la gratte électrique hantée par Hendrix va faire des miracles. Sans parler de la batterie et des percussions qui nous embarquent en plein Caraïbes, traversés d’un sax corrosif, d’un orgue écrasant et d’un parolier transi.

Afin de faire tomber la température ce double 33-tours se termine par une brève balade gospel, « Nice to Be with You » rêveuse et nostalgique, enregistrée en studio.

In Concert de Rare Earth fait partie des double live 70’s à posséder urgemment si ce n’est pas déjà fait.

Titres :
1. I Just Want To Celebrate
2. Hey, Big Brother
3. Born To Wander
4. Get Ready
5. What’d I Say
6. Thoughts
7. (I Know) I’m Losing You
8. Nice To Be With You

Musiciens :
John Persh : Chant, Basse
Pete Rivera : Chant, Batterie
Ray Monette : Chœurs, Guitare
Mark Olson : Chœurs, Orgue, Piano
Gil Bridges : Chœurs, Saxophone
Eddie Guzman : Percussions

Production : Rare Earth