journey1981Six mois avant la sortie de ce septième album, Journey fermait un chapitre de son histoire avec le live « Captured », le dernier enregistrement avec Gregg Rolie au clavier. Un nouveau venu faisait alors son entrée : le claviériste Jonathan Cain (ex-THE BABYS avec John Waite), contribuant ainsi fortement au nouveau souffle qui allait propulser le groupe vers les sommets des classements aux États-Unis (« Escape » est l’album studio le plus vendu du groupe à ce jour avec plus de 10 millions d’exemplaires écoulés sur le marché américain uniquement).

Si le répertoire antérieur à « Escape » est loin d’être bon pour la poubelle, il y a de toute évidence un avant et un après Jonathan Cain. Avec leur nouvelle recrue, Neal Schon et Steve Perry formaient désormais un trio capable d’aligner les hits avec une facilité assez déconcertante (trois singles  issus de ce disque se sont classés dans les 10 premières places). Servis par la voix à la fois aérienne et chaleureuse de Steve Perry, des titres comme le mid-tempo « Don’t Stop Believin' » (et sa superbe intro piano/voix), « Stone In Love » et la somptueuse ballade « Who’s Crying Now » donnent un départ en boulet de canon à ce disque, prenant une dimension que peu de groupes sont capables d’atteindre, y compris dans l’AOR, style pourtant réputé pour la qualité de ses parties vocales et de ses mélodies.

L’album ne s’en tient toutefois pas uniquement à ce style, et laisse apparaître, en particulier en fin d’album, quelques titres plus orientés hard rock, d’abord « Escape », morceau un peu hybride avec quelques éléments progressifs dans sa structure et de petits accents « 70’s » dans les chœurs, puis les plus directs « Lay It Down » et « Dead Or Alive » qui sans être les plus remarquables de l’album ne gâchent pas pour autant le plaisir d’écoute.

Les ballades « Still They Ride » et « Open Arms » – dans le pur style Journey mais avec cette accroche mélodique que le groupe ne parvenait pas toujours à trouver précédemment dans ce genre d’exercice – et dans un genre un peu théâtral très réussi, la power-ballad « Mother, Father », viennent rééquilibrer le contenu pour en faire sortir au final un ensemble relativement cohérent et indéniablement charmant.

Tracklist :
1. Don’t Stop Believin’
2. Stone In Love
3. Who’s Crying Now
4. Keep On Runnin’
5. Still They Ride
6. Escape
7. Lay It Down
8. Dead Or Alive
9. Mother, Father
10. Open Arms

Musiciens :
Steve Perry : chant
Neal Schon : guitare, chœurs
Jonathan Cain : clavier, guitare, chœurs
Ross Valory : basse, chœurs
Steve Smith : batterie

Production : Mike Stone, Kevin Elson

Label : Columbia